Kristina Müller
· 24.12.2022
Il s'est dit heureux d'être là et d'avoir échappé à l'accalmie dans laquelle il s'était garé alors que ses poursuivants se rapprochaient de plus en plus. La traversée de l'océan Indien a donc été très différente de ce à quoi il s'attendait. Curwen s'était préparé à affronter des tempêtes, mais elles ont toutes fini par passer au sud de la zone de sécurité dont les navigateurs du Golden Globe doivent se tenir à l'écart.
Il a donc profité du peu de vent à bord pour faire des réparations, raconte Curwen avec bonne humeur malgré tout. Il s'est notamment glissé dans le coffre arrière pour refixer le support de son Hydrovane, une opération pas si simple.
L'ancien skipper de Mini-Transat a également des problèmes avec la drisse de génois : Elle frotte sans cesse à un endroit tranchant de l'arrêt du mât, qu'il ne peut apparemment pas éliminer, si bien qu'il hisse régulièrement le génois sur enrouleur et raccourcit un peu la drisse. "C'est fastidieux, mais c'est mieux que de naviguer sans génois", explique Curwen.
Il a certes utilisé le gennaker à plusieurs reprises dans les petits airs de l'étape de l'Indication, mais dans une mer agitée et avec peu de vent, le gennaker ne tenait guère, si bien que le génois déployé était bien plus pratique. L'une des deux bômes de spi utilisées à cet effet est toutefois passée par-dessus bord très tôt. "J'espère vraiment que je n'en aurai pas besoin pour un gréement de secours", explique Curwen.
Il est bien équipé en matière d'alimentation électrique. Jusqu'à présent, il n'a pas eu besoin de l'hydrogénérateur à l'arrière de son bateau, car les panneaux solaires qu'il a installés dans le cockpit fournissent suffisamment d'énergie. Mais il est prêt à l'emploi en cas de besoin.
Curwen sait que la course sera désormais très serrée. D'autant plus que Kirsten Neuschäfer, qui est la prochaine à être attendue à Hobart, a été blessée par les Opération de sauvetage pour Tapio Lethinen obtient au final un crédit de temps de 35 heures. De même, Abhilash Tomy n'a plus que 280 milles à parcourir jusqu'à Hobart et obtient un crédit de temps de 12 heures.
Mais il n'y a pas qu'en tête de la régate rétro autour du monde que le suspense reste entier : Guy Waites a pris le Cap après son Escale avec nettoyage de la coque et a mis le cap sur Hobart. Il est désormais le seul à naviguer dans la classe Chichester pour les skippers qui font une escale. Le Britannique de 54 ans ne participe donc plus au classement général.
Mais surtout, il doit se dépêcher de parcourir les 5 300 miles nautiques qui l'attendent avant le 31 janvier. Ensuite, selon le règlement, la fenêtre d'arrivée au large de Hobart se fermera. Le projet n'est pas impossible, mais il est très ambitieux.