YACHT-Redaktion
· 17.12.2022
Chers lecteurs, chères lectrices,
Cette semaine, nous avons appris que le ministre de l'Environnement du Schleswig-Holstein, Tobias Goldschmidt (Verts), envisageait de réunir les différentes réserves naturelles et ornithologiques de la côte de son Land en un "parc national de la mer Baltique".
La carte présentée avec les plans indique une surface d'environ 140.000 hectares en vert hachuré comme "grandes zones protégées". Parmi elles, la moitié allemande du fjord de Flensburg, la totalité de la Schlei et les autres eaux côtières, à quelques exceptions près, comme la zone de l'intérieur du fjord de Kiel.
Il est question de zones d'utilisation zéro, dans lesquelles non seulement la pêche et les sports nautiques seraient tabous, mais où les plages seraient également interdites aux promeneurs. Et il semble cynique que Goldschmidt argumente qu'un tel parc national, "véritable vitrine pour la région", favoriserait son attractivité et offrirait donc "d'énormes opportunités pour le tourisme et l'économie".
Pour le sport de la voile, ces plans seraient surtout synonymes de restrictions. Toutes les facettes de la culture maritime que représente la voile dans le pays entre les deux mers sont concernées, du travail avec les jeunes à la formation en passant par les régates et les nuitées à bord.
Il est clair que la mer Baltique et ses habitants ont un besoin urgent de protection. Mais ce sont surtout les apports de polluants par l'agriculture et les eaux usées des villes et de l'industrie qui mettent à mal la mer intérieure. Elle s'eutrophise. C'est le terme utilisé par les biologistes lorsque la croissance des algues, nourrie par les apports, entraîne un manque de lumière et d'oxygène.
Depuis 2007, les pays riverains sont réunis au sein de la Commission d'Helsinki pour lutter contre ce phénomène. Mais le succès escompté se fait toujours attendre. Certes, des mesures telles que des récifs artificiels ont été prises dans plusieurs pays et les stocks de poissons et la population de marsouins se sont rétablis ces dernières années, mais le problème des algues n'est pas résolu.
En échangeant sur la nouvelle en provenance de la capitale du Land, nous avons remarqué que nous traitons de ce sujet dans YACHT depuis de nombreuses années. Et pas seulement en rapport avec la mer Baltique. La protection des mers est régulièrement l'un de nos principaux sujets.
Dans mon environnement de navigation, je constate également que l'on accorde de plus en plus d'importance à une approche consciente de la nature dans laquelle nous évoluons. Nous la considérons aussi comme notre espace vital lorsque nous nous y confions en faisant de la voile.
N'est-il pas beaucoup plus utile de gagner les gens à la protection de la nature en aiguisant cette conscience plutôt que de les exclure ? Je pense que le fait de baser les projets de protection de la nature sur l'hypothèse que la nature et l'homme s'excluent mutuellement ne sert pas la cause juste et importante, mais lui porte préjudice.
On ne peut qu'espérer que ce point de vue sera entendu dans le "processus de dialogue ouvert aux résultats" annoncé par le ministre avec "les acteurs de terrain" et "la protection de la nature". Et que la culture maritime soit comprise comme faisant partie des zones à protéger, et non comme une opposition.
Lasse Johannsen,Rédacteur de YACHT
Le ministre de l'Environnement du Schleswig-Holstein veut désigner de grandes parties des zones côtières comme zones protégées. Les conséquences pour la pratique de la voile seraient probablement graves
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