Neuschäfer navigue sur l'un des bateaux les plus rapides, mais aussi les plus navigables et les mieux préparés - un Cape George 36 de 1988. A 39 ans, elle est ambitieuse et a dû apprendre à adapter ses ambitions au rythme de la course. Sa déception se lisait sur son visage lorsqu'elle a appris qu'elle était en sixième position lors du premier arrêt médiatique au large de Lanzarote. Elle semblait déjà beaucoup plus détendue lorsqu'elle est arrivée au Cap - et pas seulement parce qu'elle s'était déjà bien rapprochée de la tête.
"Je profite beaucoup plus de la course maintenant", a déclaré Neuschäfer à ce moment-là. La voile hauturière est sa passion et son métier, sa préparation a été intensive. Avant même le départ, nous avons parlé avec la sympathique navigatrice de ses objectifs pour cette course autour du monde en solitaire et sans escale.
Kirsten Neuschäfer : Définitivement ! À 22 ans, j'ai déjà traversé toute l'Afrique à vélo depuis l'Allemagne jusqu'au Cap Agulhas, c'était une grande aventure. Mais là aussi, j'aurais pu m'arrêter à tout moment et faire une pause. Cela ne sera pas possible lors de la Golden Globe Race.
Pendant la course de 2018 à 2019, j'ai travaillé à bord du "Pelagic Australis" de Skip Novak. Nous avons fait des croisières en Géorgie du Sud, dans la péninsule antarctique, en Patagonie et aux îles Malouines, et nous avons suivi les événements dramatiques de la course du mieux que nous pouvions. J'aime la voile en solitaire et la navigation dans l'océan Austral - c'est pourquoi j'ai été conquis.
Je m'intéresse de près aux tempêtes et à la navigation par gros temps. Et je prépare mon bateau du mieux que je peux pour cela.
Il aura un nouveau gréement avec un mât plus solide et un nouveau beaupré plus stable. Je travaille avec un constructeur de bateaux et nous renforçons tout sur le bateau autant que possible. En outre, le pont en bois est révisé et bien d'autres choses encore. Avec un autre type de bateau, j'aurais peut-être pu m'épargner beaucoup de travail, mais je voulais absolument celui-ci : Il a la réputation d'être rapide et de bien naviguer.
Avec le "Pelagic Australis", j'ai souvent été dans le passage tumultueux du Drake, cela sera d'une grande utilité. Être livré à soi-même et devoir improviser, je connais ça. En outre, j'ai appris à éviter l'usure lors de nombreuses croisières de convoyage de nouveaux navires. C'est très utile.
Naviguer le plus possible ! J'ai aussi besoin de 2000 milles sur le bateau pour les qualifications, mais ils s'accumulent rien que pendant le convoyage vers la France, d'où partira la course.
Gagner ! Certes, j'ai discuté avec le vainqueur de la dernière course, Jean-Luc Van den Heede, et il pense que mon bateau ne peut pas gagner parce qu'il est trop lourd. Mais je ne suis pas d'accord. Quoi qu'il en soit, je vais faire de mon mieux. Le secret sera de trouver l'équilibre entre une navigation rapide et une navigation en douceur. En tout cas, ce sera une très grosse affaire !