Alors que la priorité absolue après la séparation de Clarisse Crémer était de présenter un bateau au départ du prochain Vendée Globe, le sponsor, au lieu de présenter un nouveau skipper, a surpris en annonçant son retrait de l'édition 2024.
L'établissement financier français Banque Populaire s'engage depuis plus de 30 ans dans le monde de la voile et exploite actuellement, outre l'Imoca, un trimaran Ultim. Le skipper est Armel Le Cléac'h, avec lequel le Vendée Globe 2016 a notamment été remporté. Pour l'édition à venir, les ambitions étaient également élevées. Certes, on n'avait pas fait construire de nouvel Imoca pour la meilleure navigatrice de l'édition 2020, mais on avait fait l'acquisition d'un des bateaux les plus rapides du moment, l'"Apivia" de Charlie Dalin. Cependant, les conditions ne sont plus réunies "pour aborder le Vendée Globe en toute sérénité", peut-on lire dans le communiqué. Il n'y a effectivement pas eu beaucoup de calme, du moins ces dernières semaines.
Après l'annonce de la séparation de Clarisse Crémer en raison de la maternité de la skipper, une déclaration de Crémer sur les réseaux sociaux a déclenché une vague qui a largement dépassé les frontières d'Internet. Outre des milliers et des milliers de commentaires et une pétition, presque toutes les stars de la classe ont également réagi publiquement. Les femmes sont désavantagées par les nouvelles règles, et le sponsor est également au centre des critiques. Les autres navigatrices de la classe Imoca, comme Isabelle Joschke, Pip Hare ou Sam Davies, étaient particulièrement choquées. Cette dernière a souligné"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour soutenir les navigatrices dans la classe Imoca et dans le Vendée Globe. Je veux convaincre les sponsors qu'il n'y a aucune raison de ne pas promouvoir les femmes dans la voile".
La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait également pris la parole et déclaré sur son compte Twitter qu'elle était en contact avec toutes les parties afin de trouver une solution. La Banque Populaire, une banque coopérative appartenant au groupe français BPCE, a déclaré qu'elle reconsidérait sa position. La réaction qu'elle vient d'avoir ne serait pas venue à l'esprit de grand monde. Et les critiques ne s'arrêtent pas là, certains utilisateurs de Facebook supposant que la banque aura toujours mauvaise réputation dans le monde du sport. La dernière phrase de la déclaration publiée devrait en particulier faire l'effet d'un coup de poignard dans le dos pour certains :"La Banque Populaire continuera à participer activement aux travaux visant à améliorer la place des femmes dans le sport et notamment dans la course au large".
Selon le communiqué du 1er février 2023, les raisons de ce licenciement étaient la grossesse de Crémer et les conséquences qui en découlent. En raison de sa grossesse, la navigatrice n'aurait pas accumulé suffisamment de miles nautiques l'année dernière pour avoir des chances réelles de se qualifier pour le Vendée Globe 2024. Dans sa déclaration, Crémer avait contredit cette affirmation et maintenu au contraire qu'elle pouvait y arriver.
A l'origine du litige se trouve un changement de règle opéré par les organisateurs du Vendée Globe. Jusqu'à l'édition 2020, il suffisait de terminer la régate pour se qualifier pour la prochaine édition. Clarisse Crémer y était même parvenue en 2020 en tant que meilleure femme. Mais pour 2024, tout le monde doit désormais accumuler des milles nautiques, indépendamment du fait qu'un Vendée Globe ait déjà été achevé auparavant. Cette qualification s'effectue lors de régates sélectionnées de la classe Imoca.
En raison de la complexité des règles de qualification, dont beaucoup ne tiennent pas compte d'un aspect important, le sponsor a considéré à juste titre que la qualification de Crémer était en danger et a réagi en conséquence. L'indignation a néanmoins été grande - la Banque Populaire et les organisateurs du Vendée Globe sont-ils vraiment coupables, ou est-ce la navigatrice elle-même ? Dans cet article, nous apportons des éclaircissements sur le litige, la procédure de qualification et la modification des règles :
On ne sait toujours pas ce que l'actrice principale, Clarisse Crémer, a l'intention de faire et si elle vise tout de même la qualification pour le Vendée Globe 2024. L'actrice de 33 ans ne s'est pas encore exprimée sur ces événements sur ses chaînes. De même, on peut se demander ce qu'il adviendra de la nouvelle Imoca "Banque Populaire XII" (ex. "Apivia").