Les fans ont du mal à détacher leurs yeux du tracker. Les changements dans le duel au sommet entre l'équipe de Kevin Escoffier, Holcim, et l'équipe d'Alain Gautier y restent. PRB et l'équipe Malizia marginale de Boris Herrmann. Après que l'équipe suisse ait rattrapé un retard d'une trentaine de miles nautiques accumulé pendant plusieurs jours jusqu'à jeudi, les deux Imoca naviguent pour l'instant proue contre proue en direction de la ligne d'arrivée.
Au matin du 31 mars, moins de deux milles nautiques séparaient les rivaux. Après 33 jours de mer, les deux quatuors naviguent en partie en vue l'un de l'autre, comme s'il s'agissait d'un duel de la Bermuda Gold Cup et non du sprint final après un tour du monde de trois quarts. Ils s'affrontent dans un mélange de combat de boxe et de duel d'échecs, s'épient et cherchent leurs chances.
Dans la lutte pour la victoire d'étape, les équipes 11th Hour Racing et Biother, qui les suivaient, étaient à la traîne vendredi matin, avec respectivement environ 330 et 415 milles nautiques. Les équipes de Charlie Enright et Paul Meilhat ne pourront plus guère se mêler à la lutte pour le maximum de points sur cette étape mammouth, elles se battent de leur côté entre elles pour la troisième place.
Un équipage a déjà atteint le port d'étape de l'Ocean Race à Itajaí : Team Guyot a terminé son convoyage de deux semaines après l'abandon d'étape et la réparation de la coque au Cap. Le skipper de "Guyot", Benjamin Dutreux, a accueilli sur le quai son équipage de convoyage composé de Seb Simon et du Berlinois Phillip Kasüske. Dutreux a déclaré au Brésil : "C'est excitant d'accueillir le bateau ici à Itajaí. C'est une escale qui promet un accueil chaleureux du public".
J'espère que nous reviendrons dans le jeu". (Benjamin Dutreux)
Le Français, tout comme son co-skipper berlinois Robert Stanjek, se réjouit du retour de son équipe et a déclaré : "Nous avons dû nous retirer de la dernière étape, mais pas de la course. Nous avons maintenant une longue liste de choses à faire pour la dernière moitié de la course. Je sais que nous reviendrons à la compétition en bonne forme. Nous avons suffisamment de temps pour nous occuper aussi de détails qu'on n'a jamais le temps de régler autrement. J'espère que cela nous permettra de revenir dans le jeu. Nous sommes très fiers de l'équipe et de nos sponsors pour leur soutien".
Au même moment, en mer, le duel des meilleurs équipages faisait rage vers la finale. Les organisateurs prévoient l'arrivée des bateaux de tête le 2 avril. Comment se déroule la spectaculaire Ocean Race Matchrace entre Team Holcim - Boris Herrmann a raconté en exclusivité aux lecteurs de YACHT online, dans la nuit de jeudi à vendredi, comment se sentait PRB en mer et comment cela pourrait se terminer, avec un certain optimisme :
"Jeudi matin, j'ai commencé mon premier quart avec huit milles d'avance sur Holcim sur l'AIS. Quand on voit le concurrent sur l'AIS, c'est qu'il est déjà assez proche. Donc à portée de l'AIS. Ensuite, nous avons rattrapé notre retard, puis eux à nouveau. À la fin de mon premier quart, nous avions encore six milles et demi d'avance. Puis ce fut le tour de Will. Ils se sont encore rapprochés. Ensuite, je me suis battu pendant un quart pour que nous ayons au moins encore quelques longueurs de bateau d'avance. Nous avons tout essayé. Lester d'eau et tout.
Nous avons un sommet devant nous. De toute façon, personne ne peut s'en échapper."
Depuis, nous les avons relativement stabilisés à côté de nous. Nous avons l'impression de pouvoir les tenir en respect dans ces vents moyens et légers. À bord, tout le monde est content et heureux de cette situation. Nous ne serions pas trop excités s'ils partaient un peu en avant dans ces vents légers, car il y a une zone de haute pression devant nous. De toute façon, personne ne peut s'échapper.
Ce qui va se passer aujourd'hui au cours de la journée : La zone de haute pression disparaît et une zone de basse pression arrive par la terre. Nous aurons beaucoup de vent. Nous espérons prendre un peu d'avance. De sorte que dimanche, lorsque le vent sera plus léger à l'arrivée, nous aurons quelques milles d'avance. Pour que nous puissions franchir la ligne d'arrivée en premier...
Pour l'instant, il semble donc qu'à partir de ce soir et jusqu'à samedi soir, nous aurons 24 heures de vent vraiment fort. 30 à 40 nœuds, peut-être même un peu plus. Nous devrions à nouveau bien marcher. Nous essayons de rester concentrés. L'ambiance à bord est bonne. C'est vraiment amusant en ce moment. C'est comme un match-racing dans la baie de Port-La Forêt, comme un entraînement typique de six mois, ce que nous faisons d'habitude.
Kevin et moi avons une certaine sympathie l'un pour l'autre."
Kevin semble lui aussi de bonne humeur et décontracté. Nous échangeons par WhatsApp et nous avons un peu communiqué par VHF. Aujourd'hui, on a aussi filmé, on a un peu discuté. Nous avons aussi une certaine sympathie l'un pour l'autre. Nous nous réjouissons déjà d'aller à la campagne. On réfléchit à ce que l'on pourrait manger le plus volontiers ? De quoi se réjouit-on particulièrement ? Nous avons aussi fait un nouveau podcast. Il est déjà en ligne. Rosie va mieux. Donc tout va bien jusqu'à présent. Amitiés !"
Un "Malizia - Seaexplorer" endiablé et des visages souriants à bord : ces images remarquables ont été publiées par l'équipe Malizia le 30 mars :