Rouge vif et poli comme un sou neuf, le numéro 1 est arrimé devant le bâtiment du chantier naval et attend d'être livré - non, pas tout à fait, ce joli petit bateau a 40 ans et est le premier X jamais construit, un X-79. Retrouvé en Angleterre et entièrement révisé, il vole presque la vedette à la nouveauté proprement dite ; celle-ci se trouve derrière le bâtiment sur le ponton du chantier naval et brille tout autant, en blanc avec des bandes décoratives gris clair, mais de manière nettement plus discrète.
L'understatement correspond à l'ambition du X 4.0. En tant que plus petit modèle de la gamme Pure-X actuelle, il doit combiner le confort d'habitation et la facilité d'utilisation du XC-38 avec les performances de navigation du XP-38, tout en ayant une allure sportive et luxueuse. Visuellement, le X 4.0 est plus proche de la série Performance : la forme de l'étambot, le nez de l'étrave et la ligne latérale de la superstructure rappellent fortement le XP-38. Le franc-bord, la coque et la largeur de la ligne de flottaison, et donc le volume de la coque, ont toutefois nettement augmenté. En revanche, la longueur totale et la longueur de la ligne de flottaison ne sont séparées que de quelques centimètres, ce qui fait que le nouveau X 4.0 est en fait un yacht de 38 pieds qui dépasse à peine les douze mètres grâce au nez fixe de l'étrave.
En ce qui concerne la construction, le 40 emprunte une voie intermédiaire. La coque est laminée et recuite avec de la résine époxy selon le procédé d'infusion sous vide, comme c'est désormais la règle chez X. Mais contrairement à la série Performance, il n'y a pas de plancher en fibre de carbone. Il est remplacé par le cadre en acier galvanisé à chaud, qui a fait ses preuves, avec un point d'ancrage pour un trépied à chaud. Avec la coque plus grande et donc plus lourde ainsi que l'aménagement intérieur, cela fait pression sur le déplacement. Avec 8,1 tonnes, le 40 pèse environ 1,4 tonne de plus que le XP-38.
Sur l'eau, cela ne se remarque guère. La vue depuis la roue sur le cockpit spacieux, les larges ponts roulants et la structure marquante ne laisse aucun doute sur le fait que l'on se trouve sur un bateau massif ; le retour physique est cependant tout autre.
Dès que les voiles sont hissées, le X se sent agile, il accélère avec tempérament et se comporte très bien à la barre. X-Yachts développe non seulement les lignes de la coque et les quilles dans son propre département de design, mais fabrique également les safrans de manière individuelle. Ce qui semble particulièrement réussi dans le cas du 4.0 : le bateau réagit très directement aux sollicitations de la barre, sans pour autant paraître nerveux. Mais surtout, la lame fournit des informations très détaillées sur les conditions de courant. Il est ainsi facile de diriger le X de manière optimale sur le bord du vent. Même un coup de soleil imminent s'annonce à l'avance. Si l'on exagère sous gennaker, la pression sur la barre augmente jusqu'à ce que le pilotage devienne sensiblement mou. Mais cela ne s'accompagne pas d'un décrochage soudain. Au contraire, il reste suffisamment d'action sur le gouvernail pour tomber courageusement ou larguer l'écoute.
Sans parler du plaisir de naviguer qui en découle, un safran aussi sensible et bien réglé est une bénédiction, surtout avec un équipage réduit. Ce qui correspond parfaitement au concept du X 4.0 : Il doit être aussi facile à manœuvrer en solitaire, en famille ou à deux, qu'avec un équipage plus nombreux, par exemple lors de régates de club. L'équipement de base prévoit un foc auto-vireur, ce qui limite en principe le maniement de la voile à l'écoute de grand-voile et au chariot. Les deux peuvent être facilement réglés en mode simple ou double par le barreur, qui est assis au choix devant ou derrière la roue.
L'écoute passe directement par le traveller vers deux winchs encastrés dans les extrémités de la coque du cockpit. Grâce à de grandes poulies de renvoi, le système fonctionne en douceur. En revanche, l'écoute du foc auto-vireur se termine sur les winches de drisse au niveau de la descente et est hors de portée. Le bateau de test était équipé du génois à 106 pour cent en option. Dans cette configuration et avec le mât en carbone plus haut d'un demi-mètre, le X atteint un coefficient de portance de 4,7, alors que le bateau standard n'est qu'à 4,4. Par vent faible, un code zéro devrait donc être utile.
Le jour du test, le vent soufflait entre 14 et 17 nœuds, des conditions idéales pour la surface de voile disponible. Le X se sent particulièrement à l'aise sur la croix ; 6,8 nœuds avec une incidence de vent d'environ 41 degrés, c'est très bien. Il encaisse les rafales sans avoir besoin de corriger ses réglages. Avec le gennaker d'environ 125 mètres carrés, la jauge oscille entre 8,6 et 9,3 nœuds au portant.
Si nécessaire, le réglage de la voile peut être rapidement adapté aux conditions de vent grâce au tendeur de pataras hydraulique, à l'étaleur-nappeur, au traveller et au cunningham. Seule la commande de l'enrouleur sous le pont, guidée par la superstructure, présente trop de frottements. On ne trouve pas sur le 4.0 de double système de réglage au vent, une concession à l'agencement du pont. Le groupe cible visé ne devrait pas en manquer.
Mais s'enthousiasmera d'autant plus pour l'intérieur confortable. L'aménagement est réalisé au choix en chêne clair ou en teck. Seules les planches de sol sont en stratifié ; les autres éléments sont en contreplaqué de construction navale plaqué, massif ou collé en forme et tous impeccablement laqués. Ce qui assure une longue durée de vie et un aspect valorisant de l'intérieur. Pour le lancement, le X n'existe qu'en version deux cabines avec un grand coffre à bâbord, une salle d'eau avec douche et un poste de navigation complet. Une version à trois cabines suivra au printemps prochain. Le coffre de bâbord sera alors supprimé ; la salle d'eau se rétrécira et glissera vers l'avant. En outre, le coin navigation devient une petite table pliante.
La cuisine en L et l'avant du bateau restent inchangés. Dans l'ensemble, l'aménagement est frais et clair et, si l'on choisit les meubles hauts en option, il rappelle clairement la ligne XC. Les fenêtres de la coque sont toutefois plus basses, ce qui permet de faire passer les placards et d'allonger visuellement le salon.
Les détails pratiques sont eux aussi parfaits : Il y a des mains courantes solides et quatre fenêtres latérales qui s'ouvrent ; les fenêtres de la coque et un panneau de pont dans le salon laissent entrer beaucoup de lumière naturelle dans le bateau. L'espace sous les banquettes confortables est presque entièrement occupé par les réservoirs et les batteries. Il y a cependant beaucoup d'espace de rangement dans la table rabattable et les placards.
Il convient de mentionner le discret faux-fond intégré dans le plan de travail de la cuisine. La petite saillie empêche les éclaboussures d'eau de pénétrer dans le réfrigérateur lors du rinçage. Il est également appréciable que le compresseur de réfrigération soit refroidi à l'eau de mer dès la version standard, ce qui permet de ménager la batterie et de ne pas réchauffer la kitchenette.
L'espace et l'impression d'espace dans le salon sont bons, mais pas très différents de ce à quoi on est habitué vu la taille du bateau. En revanche, l'avant du bateau est une merveille. Comme il n'y a pas d'autre salle d'eau, elle est très spacieuse.
On dort sur un lit îlot de deux mètres de long et de seulement 1,00 à 1,30 mètre de large. La lumière supplémentaire au-dessus de la tête de lit est très agréable. Il fournit de la lumière pendant la journée et permet de regarder directement le ciel étoilé pendant la nuit. Les fenêtres de la coque, le panneau de pont et la bande de fenêtre orientée vers l'avant dans la superstructure laissent entrer encore plus de lumière dans la chambre du propriétaire. Les vêtements peuvent être rangés dans deux penderies et dans les placards qui les entourent. Les objets plus volumineux peuvent être rangés confortablement sous la couchette, les coussins et le revêtement se relèvent d'un seul geste grâce à la pression du gaz.
L'arrière n'est pas aussi luxueux. La surface de couchage et surtout la hauteur au-dessus de la couchette sont toutefois confortables et conviennent bien à deux adultes. Grâce au skylight, à la fenêtre de coque et à la fenêtre donnant sur le cockpit, la lumière et l'air sont garantis.
Le X 4.0 se positionne très exactement entre les lignes Performance et Cruising existantes de la valeur. Par rapport au XP, c'est surtout le confort d'habitation qui a nettement augmenté. Les kilos supplémentaires sont à peine perceptibles sur l'eau. Il procure le plaisir de naviguer que l'on attend d'un X sur tous les parcours et, grâce à son maniement simple, il peut être navigué efficacement même par de petits équipages. Par rapport à la concurrence, il faut cependant payer le supplément typique du X.
Coque : sandwich de mousse, infusion sous vide de résine époxy, recuit. Pont : sandwich, pose manuelle
X-Yachts, 6100 Haderslev/Danemark ; www.x-yachts.com
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La X est optimisée pour une utilisation simple et est très rigide. Mais elle est aussi très vivante et agile. Le potentiel de navigation est très facile à exploiter. Le plan d'eau convient aussi bien aux petits qu'aux grands équipages.
Cet article est paru pour la première fois dans YACHT 18/2019 et a été mis à jour pour cette version en ligne.