Sauveteurs en merEn action par tous les temps depuis 160 ans

Ursula Meer

 · 29.05.2025

Sauveteurs en mer : en action par tous les temps depuis 160 ansPhoto : DGzRS - Die Seenotretter
Le Hermann Marwede fait partie des plus grands. Ce croiseur de sauvetage en mer de la classe des 46 mètres est stationné à Helgoland.
Il y a 160 ans aujourd'hui, la Deutsche Gesellschaft zur Rettung Schiffbrüchiger (DGzRS) a été fondée. Avec 60 croiseurs et bateaux de sauvetage en mer répartis sur 54 stations, environ 1.000 sauveteurs en mer sont présents sur les côtes allemandes lorsque des skippers amateurs ou professionnels ont besoin d'aide. Leur mini-flotte de petits bateaux de collecte fête également un anniversaire cette année. Nous les félicitons !

Avec des gilets en liège, on montait dans un canot à rames et on s'accrochait aux courroies : C'étaient les débuts du sauvetage en mer sur les côtes allemandes il y a 160 ans. Ils pouvaient être boulangers ou forgerons, peut-être même pêcheurs de garde, et ramer contre la mer déchaînée pour venir en aide à leurs voisins marins en détresse. Ils n'avaient rien d'autre qu'une bonne dose de courage et de détermination et une certaine connaissance du territoire.

Si aujourd'hui, devant Norderney un plaisancier sur un banc de sable un yacht dans le fjord de Flensburg. Bris de mât sur la mer Baltique un bateau sans pilote qui dérivet, des pétroliers prennent feu ou des personnes passent par-dessus bord, un appel de détresse parvient à la direction des secours maritimes de Brême et une chaîne coordonnée de recherche et de sauvetage commence. Environ 1.000 sauveteurs en mer, dont environ 800 bénévoles, sont prêts à intervenir en permanence avec 60 croiseurs et bateaux de sauvetage en mer répartis sur 54 stations entre Borkum à l'ouest et Ueckermünde à l'est.

Des missions stimulantes et une formation qui en vaut la peine

Chaque année, les sauveteurs en mer interviennent environ 2.000 fois. Il n'est pas rare qu'ils risquent leur propre vie. Pour réduire les risques au maximum, ils ont besoin d'une technologie de pointe et de navires en parfait état de marche et particulièrement performants. Mais également la formation des sauveteurs en mer a du pain sur la planche : avant d'être envoyés pour leur première mission, ils suivent un entraînement exigeant. Ils doivent connaître les manœuvres complexes, l'électronique de navigation, les moteurs, les moyens de sauvetage, les premiers secours et absolument les particularités du territoire sur place.

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Les parcours des sauveteurs peuvent être très différents. Certains ont de nombreuses années de navigation derrière eux, sur les mers du monde dans le transport de marchandises ou comme pêcheurs sur la côte. D'autres sont des skippers de loisir ou n'ont aucune expérience de la mer. Mais ils ont tous un point commun : ils veulent sauver des personnes en détresse en mer et ont prouvé qu'ils avaient l'esprit d'équipe et qu'ils étaient fiables - ce sont parmi les conditions personnelles les plus importantes pour ce travail.

Les sauveteurs en mer professionnels et bénévoles doivent régulièrement suivre des formations continues proches de la réalité.Photo : DGzRS - Die SeenotretterLes sauveteurs en mer professionnels et bénévoles doivent régulièrement suivre des formations continues proches de la réalité.

Depuis 2019, la DGzRS a regroupé l'ensemble de ses mesures de formation et de formation continue sous le toit de l'Académie des sauveteurs en mer. Celle-ci repose sur quatre piliers et se trouve à différents endroits : dans les stations des sauveteurs en mer le long des côtes de la mer du Nord et de la Baltique, au centre de simulateurs à Brême ainsi qu'au centre d'entraînement des sauveteurs en mer à Neustadt, avec une flotte d'entraînement qui y est rattachée.

Les cours de sécurité maritime leur permettent de s'exercer à la prévention des fuites, à la lutte contre les incendies et à la descente en rappel d'hélicoptères. Ces cours doivent être répétés régulièrement - ils peuvent être l'assurance vie des sauveteurs. Les stations elles-mêmes font également l'objet d'entraînements réguliers, comme le remorquage de grands navires avec des canots de sauvetage relativement petits - une manœuvre exigeante et non sans danger.

La classe flottante arrive chez les volontaires

Plus de 800 sauveteurs en mer bénévoles se tiennent prêts à intervenir en permanence en mer du Nord et en mer Baltique. Sur le Bateau d'entraînement "Carlo Schneider ils s'entraînent directement sur place en cas d'urgence. Le navire d'entraînement de 22 mètres de long voyage le long des côtes allemandes et permet aux sauveteurs en mer de s'entraîner directement dans leur zone d'intervention. "Le sauvetage en mer implique un apprentissage tout au long de la vie", explique l'entraîneur Thomas Baumgärtel. Grâce au concept de "salle de classe flottante", les quelque 800 sauveteurs en mer bénévoles n'ont pas besoin de se déplacer spécialement pour suivre des formations, mais peuvent s'exercer dans leur propre zone de navigation. "C'est un énorme avantage pour nos volontaires lorsque nous venons chez eux", souligne Baumgärtel. "D'une part, ils n'ont pas besoin de prendre un congé supplémentaire pour se rendre sur place et, d'autre part, ils s'entraînent sur leur territoire, où ils sortent d'ailleurs en cas d'urgence".

Le programme de formation sur le "Carlo Schneider" comprend une large palette d'exercices. Outre le remorquage, on s'entraîne à passer les lignes en cas de vagues et à communiquer avec les personnes en difficulté. "Il ne faut jamais négliger la psychologie du moment", explique Baumgärtel. "Beaucoup d'avaries sont dépassées et effrayées. Notre tâche est de leur inspirer calme et sécurité et de leur donner des instructions précises et claires". Les séances d'entraînement se déroulent donc dans des conditions différentes. Alors que les bassins portuaires calmes offrent des conditions idéales pour les premiers exercices, les manœuvres sont également effectuées plus tard lorsque le vent et la houle se renforcent. Cela permet aux sauveteurs en mer d'assimiler les procédures et d'agir en toute sécurité, même dans des situations stressantes.

Le bateau d'entraînement a été spécialement conçu à des fins de formation. Il dispose d'une salle de formation moderne et est équipé des mêmes moteurs que ceux utilisés dans les bateaux de sauvetage en mer de 10,1 mètres. Ainsi, les volontaires peuvent également recevoir une formation et un perfectionnement techniques. "Avant, on pouvait davantage faire appel à des marins tout faits", explique Baumgärtel. "Aujourd'hui, il y a de moins en moins de gens en Allemagne qui viennent de la mer et qui ont l'expérience correspondante".

Norddeich Radio" est devenue le Maritime Rescue Co-ordination Centre (MRCC)

La DGzRS est responsable du service de recherche et de sauvetage maritime en cas de détresse, appelé service SAR (Search and Rescue). Pendant plus de 90 ans, la station radio côtière "Norddeich Radio" a joué un rôle important dans ce domaine. Elle est entrée en service le 1er avril 1907, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère de la communication maritime. Avec la surveillance permanente de la fréquence de détresse 500 kHz à partir de 1936, Norddeich Radio est devenue indispensable pour la sécurité de la navigation. Dans les années d'après-guerre, la station radio côtière n'a cessé d'élargir son offre, diffusant des messages d'alerte nautique sur les ondes moyennes ainsi que sur les ondes marginales et réalisant des appels radio-médicaux (Medico) qui permettaient une assistance médicale en mer. Mais la numérisation croissante et les nouvelles technologies de communication ont sonné le glas de Norddeich Radio. Au début de l'année 1998, le MRCC de Brême de la DGzRS a repris les canaux d'appel VHF 16 (analogique) et 70 (numérique). Norddeich Radio a ainsi cessé d'assurer le service de radiotéléphonie maritime VHF et le légendaire indicatif DAN s'est tu à jamais. Depuis, le Maritime Rescue Co-ordination Centre (MRCC) de Brême, géré par la DGzRS, fait office de centre de coordination de sauvetage maritime allemand et coordonne toutes les mesures selon des normes internationales obligatoires. Cette coordination centrale est décisive pour l'efficacité des opérations de sauvetage, car toutes les informations y convergent et les ressources peuvent être utilisées de manière optimale. En outre, le MRCC de Brême surveille les fréquences de détresse uniformes dans le monde entier afin de pouvoir également recevoir les appels à l'aide internationaux.

Meilleure flotte de sauvetage : les bateaux de collecte

Bien que la DGzRS remplisse avec le service SAR (Search and Rescue) une mission qui lui est confiée par l'État fédéral, elle a conservé son indépendance et est financée exclusivement par des dons volontaires. Les bateaux de collecte y contribuent également de manière non négligeable. Les plus petits de la flotte des sauveteurs en mer fêtent eux aussi leur anniversaire cette année : depuis 150 ans, les mini-modèles de canots de sauvetage trônent sur les comptoirs des bars, des magasins et des bateaux de passagers et manquent même à l'appel lors des petits examens de navigation de plaisance. Ils ont de l'importance au sens littéral du terme : chaque année, ils contribuent au budget des sauveteurs en mer à hauteur de 900.000 euros. Environ 14.000 bateaux de collecte sont répartis dans toute l'Allemagne.

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Le "registre des navires" de la DGzRS répertorie une variété impressionnante de lieux d'amarrage pour les petits bateaux de collecte. Certains voyagent "à califourchon" sur le voilier-école "Alexander von Humboldt II" ou sur des porte-conteneurs géants de Hapag-Lloyd à travers les mers du monde. Particulièrement inhabituel : un petit bateau de collecte se trouve même sous l'eau sur un sous-marin de la marine allemande. Avec le brise-glace de recherche "Polarstern", l'un d'entre eux a atteint le pôle Nord, tandis qu'un autre est ancré dans l'Antarctique sur la station de recherche "Neumayer III", où il fait office de "phraséologie".

Sur terre également, les bateaux de collecte se trouvent dans des endroits remarquables. Le 50.000e exemplaire a été placé en 1996 par l'acteur Wolfgang Fierek sur la Zugspitze, à près de 3.000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le chanteur et ambassadeur de la DGzRS Reinhard Mey a placé le 55.000e bateau de collecte quatre ans plus tard sur la tour de télévision de Berlin, le plus haut bâtiment d'Allemagne. Profondément enfoui sous terre, l'un d'eux se trouve dans la mine de Rammelsberg, dans le Harz, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, tandis qu'un autre se trouve dans l'hôtel Brocken, tout proche, à plus de 1 100 mètres d'altitude.

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