Entre-temps, le yacht a été soulevé et remorqué jusqu'à Kiel. La fuite soulève des questions. Comme l'explique Me Jochen-P. Kunze de Flensburg, avocat du propriétaire Peter Sage, a déclaré à YACHT que c'est le propulseur d'étrave rétractable qui est à l'origine des dommages. Il aurait été mal installé, une bride du boîtier aurait été simplement collée de l'extérieur avec du mastic d'étanchéité et non pas laminée, et la pression de l'eau aurait provoqué une importante fuite qui aurait fait couler le Sun Odyssey en une dizaine de minutes.
Jochen-P. Kunze : "Nous ne savons pas encore si et dans quelle mesure le chantier naval du constructeur a procédé à un rappel pour tous les types de bateaux. Je suis en train d'échanger avec le représentant légal du concessionnaire afin d'obtenir un retour valide sur ce point". Jeanneau ne s'est pas encore exprimé sur cette affaire.
Mercredi dernier, le Jeanneau du violoniste de Santiano Pete Sage, qui avait coulé il y a une semaine au large de Schönberg, a pu être récupéré. Comme le rapporte le journal "Kieler Nachrichten", une équipe de plongeurs a d'abord installé une voile anti-fuite sur la coque du bateau avant que le yacht ne soit soulevé à l'aide du navire danois spécialisé "Elisabeth Hoj". La police des eaux a accompagné le remorqueur jusqu'à Laboe, où l'avarie a été immédiatement sortie de l'eau. L'enquête de la police des eaux doit maintenant permettre de découvrir la cause de l'infiltration.
Jusqu'à présent, on ne peut que spéculer à ce sujet. Une photo publiée dans le journal "Kieler Nachrichten" montre toutefois que la voile de fuite recouvre la partie immergée de la coque juste derrière la proue - l'endroit où se trouve généralement un propulseur d'étrave sur ce type de navire.
Pete Sage, connu comme membre de Santiano, se trouvait vendredi après-midi avec sa femme sur leur voilier en route entre Heiligenhafen et Olpenitz lorsqu'ils se sont retrouvés en détresse à la hauteur de Schönberg. Dans un communiqué de la DGzRS (Société allemande de sauvetage des naufragés), Sage décrit le naufrage et le sauvetage.
"Ma femme est descendue dans le bateau pour chercher quelque chose à boire. Soudain, une vague d'eau a balayé ses pieds", se souvient Pete Sage. Elle a alors enclenché la pompe de cale, mais l'eau a continué à monter à toute vitesse. "C'est avec effroi que j'ai réalisé que la montée des eaux ne pouvait plus être stoppée", poursuit-il. Au moment de l'accident, il y avait environ sept forces de vent sur la mer Baltique, avec une vague d'un mètre environ, une température de l'eau de cinq degrés Celsius et une température de l'air de onze degrés Celsius.
L'instant d'après, l'ensemble du système électrique de bord, puis le moteur, sont tombés en panne, poursuit Sage. "Tout indiquait que nous allions perdre le bateau", explique le navigateur dans le communiqué. Pendant que sa femme préparait un canot à l'avant du bateau, Sage a réussi à passer un appel de détresse sur son téléphone portable. "C'est alors qu'on a entendu 'Abandon du navire' - un cri que je ne m'attendais pas à devoir lancer. Ma femme et moi avons réussi à grimper dans la chaloupe. Le cœur lourd, nous avons lâché notre voilier et dérivé avec le vent et le courant". Quelques minutes plus tard, le bateau coulait déjà.
Au même moment, les sauveteurs en mer de la station DGzRS de Laboe se sont rendus à toute vitesse sur le lieu de l'accident avec le croiseur de sauvetage en mer "Berlin". Ils ont aperçu le mât du voilier qui avait coulé entre-temps, dépassant d'environ 1,5 mètre de la mer Baltique, et peu après, dans la mer agitée, les naufragés dans leur annexe. L'annexe avait déjà été emportée par le vent fort sur plusieurs centaines de mètres. Le canot "Steppke" a recueilli Pete Sage et sa femme et les a ramenés à terre à Laboe. Selon le communiqué, ils étaient tous deux en bonne santé, compte tenu des circonstances, mais ont été confiés à une ambulance par mesure de sécurité.
"Le DGzRS nous a sauvé la vie", a déclaré Pete Sage deux jours après son sauvetage, "les sauveteurs en mer se sont occupés de nous de manière exemplaire et attentionnée. Ils ont immédiatement pris conscience de notre état et ont fait preuve de beaucoup de délicatesse et de compréhension à notre égard. Je suis tellement content de cette association. Je ne peux que le dire à tous les navigateurs. Je pense aussi que tout le monde le sait - mais ils n'ont pas encore fait l'expérience de perdre un bateau dans de telles circonstances". Ce n'est que récemment que Santiano a fait un don de 5.000 euros aux sauveteurs en mer.
En 2018, YACHT a rencontré Pete Sage et son collègue de groupe Björn Both, également navigateur, pour un reportage. Sage avait alors parlé de son studio d'enregistrement à bord : "Je navigue depuis aussi longtemps que je fais de la musique : depuis des décennies, le plus souvent sur des bateaux traditionnels. Mon rêve a toujours été d'avoir un studio d'enregistrement sur mon propre bateau. Je l'ai maintenant réalisé en achetant un Jeanneau de 40 pieds et en aménageant le salon de manière à pouvoir y produire de la musique. Aujourd'hui, on n'a plus besoin d'une énorme table de mixage, un ordinateur portable suffit. Ainsi, je peux partir en mer, jeter l'ancre et faire de la musique. Le bateau est l'endroit parfait pour travailler de manière créative, il n'y a pas de facteurs perturbateurs. Et en été, je peux m'asseoir dans le cockpit et réfléchir à de nouveaux morceaux". L'équipement coûteux n'est toutefois pas à bord en hiver, avait alors déclaré Sage.