Morten Strauch
· 05.11.2022
Il nous arrive en effet de remorquer des bateaux de plaisance, mais aussi de temps en temps des collègues. Cela arrive parfois, même si les personnes concernées n'y sont pour rien. En mer, la situation est un peu différente de celle de la circulation routière, où l'on peut se ranger brièvement. Sur l'eau, il faut souvent porter secours immédiatement pour éviter que la situation ne s'aggrave.
Oui, il y avait un voilier qui dérivait dans le chenal en pleine nuit, incapable de manœuvrer par 20 nœuds de vent, alors qu'au même moment un géant porte-conteneurs s'approchait, le "Magleby Maersk". Bremen Rescue a vu sur l'AIS que mon cotre était le plus proche, à trois milles nautiques, et nous a demandé de lui porter secours. Pour nous, il n'en était évidemment pas question. Nous avons relevé les filets et sommes partis aussi vite que possible vers le naufragé.
Comme le porte-conteneurs était déjà trop proche pour que nous puissions stopper, Bremen Rescue nous a clairement annoncé que nous avions 15 minutes pour établir une liaison de remorquage afin de sortir le bateau du chenal. Sinon, nous aurions dû larguer l'homme et abandonner le bateau. Juste à temps, nous avons pu tirer le voilier jusqu'au bord du chenal.
Nous pêchons principalement des crevettes de la mer du Nord et, pendant les mois d'été, nous allons régulièrement à la pêche aux poissons plats autour de Helgoland.
Oui, des tas de choses ! Par exemple, des morceaux d'épaves, des ancres vieilles de 200 ans, de l'ambre de toutes tailles, des blocs erratiques, des jouets et autres marchandises perdues dans des conteneurs maritimes. Mais aussi des vélos, des caddies et des euro-palettes. Les choses qui ne peuvent pas être récupérées, nous les apportons à terre au NABU. Ils ont un projet appelé Fishing for Litter. Ils éliminent ensuite les déchets de la mer de manière appropriée. Mais nous ne pêchons pas seulement des objets quelconques, mais aussi des poissons qui n'ont rien à faire dans la mer du Nord. Ils viennent en partie de la Méditerranée. Il y a quelques semaines, j'ai par exemple pêché ma première dorade dans la Weser - le changement climatique nous salue !
Parfois, oui. Il y a bien sûr de nombreux très bons skippers. Mais ils manquent souvent d'expérience ou de connaissance du territoire. Tous ceux qui viennent de passer leur permis de conduire pour bateaux de plaisance ne sont pas forcément de bons skippers. Il en va de même pour les personnes qui n'ont pas navigué depuis des années et qui veulent tout de suite s'aventurer dans la mer des Wadden. Beaucoup se trompent et se mettent en danger. Je pense qu'il devrait y avoir un certificat de pratique comme dans la navigation commerciale.
Notre famille possède un vieux pirate sur lequel mon frère et moi avons appris à naviguer. Mais par manque de temps, je navigue aujourd'hui sur un bateau à moteur de plaisance, quand je ne vais pas à la pêche avec ma "Christine".