Pascal Schürmann
· 21.11.2023
L'année dernière, Paul Tetlow a pris les rênes de World Cruising. C'est donc sa deuxième ARC dont il est responsable. L'événement n'est pas nouveau pour lui, il a déjà travaillé comme "yellow shirt". C'est le nom donné à l'armée de collaborateurs du WCC qui sont nécessaires pour la plus grande manifestation, l'ARC. Et dont le signe distinctif est le polo jaune.
Avec sa femme Suzana, qui est maintenant Operating Manager, il a déjà participé à l'ARC et à la World ARC les années précédentes et a assisté des équipages avant, pendant et après leurs voyages dans les Caraïbes ou autour du monde. Paul et Suzana devront relever un certain nombre de défis dans les années à venir. La scène de la croisière et de la navigation en eau bleue change et évolue. Le WCC doit lui aussi réagir à cette évolution. Mais comment ?
Peu avant le début de l'ARC 2023, à laquelle participeront quelque 900 navigateurs de 39 nations, nous avons rencontré Paul Tetlow pour une interview dans la marina de Las Palmas.
Paul Tetlow : L'ARC vit de la diversité de ses participants. Cela fait partie de ce qui la caractérise. Notre travail consiste à faire d'eux une grande communauté, à créer un sentiment d'appartenance. Malgré la diversité des parcours personnels, des expériences de navigation et des motivations pour participer. Nous y parvenons en promettant une expérience à laquelle tous peuvent et veulent s'identifier : la traversée de l'Atlantique. Peu importe que ce soit la première ou la deuxième fois. Et pas seul, mais en groupe et dans le cadre d'un événement qui promet une expérience positive.
C'est bien observé. Nous avons par exemple le groupe des équipages de location de couchettes. Ou celui des équipages familiaux. Il y a les équipages à deux mains, généralement des couples. Il y a les équipages plus âgés et les jeunes. Nous avons le groupe des skippers et des navigateurs sur de grands yachts rapides ou sur des bateaux plutôt petits, parfois déjà âgés. Le groupe des catamarans. Si l'on voulait, on pourrait même identifier des groupes de participants à l'ARC, répartis par nationalité. Nous n'encourageons la formation de ces groupes que de manière limitée. Par exemple, en plaçant des équipages familiaux avec des enfants sur un ponton. Sinon, nous préférons offrir des possibilités de socialisation et de réseautage avec notre programme de séminaires, d'excursions et de fêtes, ici à Las Palmas et à l'arrivée à Grenade pour l'ARC plus et à Sainte-Lucie pour l'ARC.
Nous créons un sentiment d'appartenance".
Oui, mais pas dans tous les cas, bien sûr. Nous ne faisons que proposer, créer le cadre. Personne n'est obligé de participer à quoi que ce soit ou d'entrer en contact avec d'autres participants de l'ARC. Mais c'est ce que la plupart des gens veulent. C'est pour cela que beaucoup aiment l'ARC. Sinon, nous n'aurions pas autant de répétiteurs. Les personnes qui ont participé une fois à nos séminaires ne doivent pas nécessairement le refaire. Celui qui a réussi une fois la traversée de l'Atlantique pourrait tout à fait s'y risquer seul la fois suivante. C'est donc ce sentiment d'appartenance que la plupart des gens apprécient tant à l'ARC. Même les loueurs de couchettes commerciaux font la promotion de leurs croisières en disant que l'ARC fait partie de l'expérience atlantique.
La raison est assez simple : c'est le nombre croissant de catamarans qui participent. En effet, autant d'équipages que dans les années précédant Corona veulent naviguer et les listes d'attente sont longues, comme par le passé. Le problème est la capacité limitée de places d'amarrage, notamment pour l'ARC plus au Cap-Vert et pour l'ARC à Sainte-Lucie, mais aussi ici à Las Palmas. Avec environ 300 bateaux au total, l'espace était auparavant épuisé. En raison des nombreux catamarans, qui nécessitent deux fois plus de place qu'un monocoque, nous avons déjà atteint cette année la limite de place avec près de 260 bateaux.
Actuellement, le mélange, l'équilibre des participants à l'ARC est bon".
Non, nous n'en sommes certainement pas encore là. Au contraire, nous travaillons sans cesse, en collaboration avec les exploitants de ports et les autorités locales responsables, à la création de plus de capacités d'amarrage dans les ports de départ et d'arrivée. Actuellement, le mélange et l'équilibre des participants à l'ARC sont bons. Je pense qu'il en sera de même à l'avenir.
Il est vrai que ces dernières années, les équipages allemands ont été de moins en moins nombreux à participer à l'ARC. Il est difficile de dire à quoi cela est dû, nous ne le savons pas vraiment nous-mêmes. Nous redoublons donc d'efforts pour attirer davantage d'équipages allemands. Par exemple, nous organisons désormais des webinaires en ligne quelques semaines avant le salon boot à Düsseldorf. Nous donnons ainsi aux gens la possibilité de se préparer de manière ciblée au salon et d'y acheter l'équipement de navigation longue distance qui leur manque encore. Ils peuvent aussi venir sur notre stand au salon boot pour nous poser des questions, s'informer ou, dans le meilleur des cas, s'inscrire à l'ARC ou à l'un de nos nombreux autres rallyes.
Pour permettre aux gens d'être plus flexibles. Tout le monde ne peut pas se permettre de venir à Düsseldorf le premier week-end du salon. Grâce au webinaire, on peut désormais venir en semaine ou à la fin du boot sans avoir l'impression d'avoir manqué des choses importantes sur l'ARC.
Nous travaillons à une nouvelle édition de l'ARC Baltic".
Nous travaillons à l'organisation d'une nouvelle ARC Baltic. Mais il n'y en aura pas en 2024. Ce n'est d'ailleurs pas le seul rallye que nous souhaitons faire revivre ou lancer complètement.
Nous voulons aussi refaire le Channel Rally vers les îles anglo-normandes. Mais surtout, nous avons l'idée d'organiser à l'avenir des rallyes très courts, des sorties communes, le temps d'un week-end seulement.
Nous voulons soutenir les navigateurs côtiers qui souhaitent élargir leurs horizons".
Nous nous sommes rendu compte que nous devions agir auprès des navigateurs côtiers si nous voulions continuer à attirer des gens vers nos rallyes océaniques. Nous voulons transformer les navigateurs côtiers en navigateurs océaniques. Mais pour cela, nous devons les aider à élargir leurs horizons. Le meilleur moyen d'y parvenir est de procéder par étapes. C'est pourquoi nous voulons aller les chercher avec des rallyes du week-end, les emmener vers des rallyes côtiers plus longs et, dans le meilleur des cas, les accompagner dans leur tour du monde.
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