On espère économiser environ 30 pour cent de carburant en équipant un vraquier de 229 mètres de long de ce que l'on appelle des "WindWings". Le voyage inaugural entre Singapour et le Brésil est actuellement en cours d'expérimentation. Les profilés métalliques de 37,5 mètres de haut développés par BAR-Technologies sont réglables en fonction du vent et peuvent en outre être rabattus par gros temps ou sur des ponts. Dans un avenir proche, cette approche pourrait déjà réduire considérablement les émissions de CO² de la navigation. Le fait que les voiles puissent être installées ultérieurement est déterminant à cet égard. Le changement sera donc nettement plus rapide que pour d'autres projets pilotes. Les développeurs participeront toutefois aussi à la construction de deux nouveaux navires de marchandises. La coque pourra alors également être adaptée.
La société française TOWT (Transoceanic Wind Transport) promet qu'à partir de 2025, deux navires opérant depuis Le Havre permettront d'économiser 9.600 tonnes d'émissions de CO2 par an et de convertir 72.000 tonnes de marchandises par an à un transport à faible émission de carbone. Avec 2.500 mètres carrés de voilure - répartis entre deux grands voiliers, deux focs et un génois - les goélettes devraient naviguer à une vitesse moyenne de 10,5 nœuds, avec des pointes à plus de 16 nœuds. La première goélette de fret TOTW achevée est partie en août 2024 pour son voyage inaugural à travers l'Atlantique.
Le Seawing est un cerf-volant de 1.000 mètres carrés qui vole de manière dynamique à 200 mètres de hauteur devant l'étrave. Cela permet de réduire la consommation de carburant et les émissions de 10 à 40 pour cent. Le système utilise des technologies d'automatisation issues du secteur aéronautique, il est commandé depuis la passerelle par simple pression sur un bouton. Plusieurs navires sont déjà équipés de cerfs-volants, d'autres devraient suivre.
Dans la forêt de mangrove du Costa Rica, le plus grand cargo en bois du monde est en train de voir le jour selon une méthode de construction traditionnelle. L'esprit de start-up et une foi inébranlable en un avenir plus vert font avancer ce projet inhabituel. La construction a débuté en janvier 2019 avec la pose de la quille. Le cargo de 46 mètres de long devrait être mis en service en 2025. Il transportera des produits bio comme le café ou le cacao le long de la côte Pacifique, du sud au nord de l'Amérique.
Les voiles Oceanbird de Suède ont plus en commun avec les ailes d'avion qu'avec les gréements traditionnels. Lors de l'entrée dans les ports, du passage de ponts ou lorsque la surface de l'aile doit être réduite en raison de vents violents, les différents segments se glissent d'abord les uns dans les autres, puis finissent par s'incliner. 7.000 voitures peuvent être transportées par le premier navire, qui devrait être mis en service en 2026.
L'entreprise britannique vise une navigation de fret 100 % sans émissions grâce à un système d'ailes à trois pales combiné à de grands panneaux solaires, une propulsion diesel-électrique avec capture de carbone intégrée et un logiciel permettant de déterminer la route météorologique optimale.
Construit en 1902 en Hollande, ce deux-mâts navigue depuis 2014 comme voilier de fret sur la route classique des alizés. Il est exploité par l'initiative allemande Timbercoast. Celle-ci mise notamment sur le soutien de co-navigateurs bénévoles et payants. Régulièrement, il fait l'aller-retour vers les Caraïbes avec des marchandises diverses. Dans la cale : du café, du cacao et du rhum.
Le gréement entièrement automatique doit permettre au cargo Ro-ro "Canopée" d'économiser 30 pour cent de carburant à une vitesse de croisière de 16,5 nœuds. Il transportera des éléments des fusées Ariane 6 vers le centre spatial de Kourou en Guyane française.
L'entreprise finlandaise a déjà de l'expérience avec les rotors Flettner. Il s'agit de cylindres rotatifs qui utilisent l'effet Magnus pour générer de la propulsion. Une version pliable permet désormais de passer les ponts. Les économies de carburant dépendent fortement de la direction du vent et de l'itinéraire du bateau.
Wisamo est un système de voile à ailes gonflables télescopiques. Il peut être utilisé sur les navires marchands, mais aussi sur les bateaux de plaisance. Ce sont surtout les navires rouliers, les vraquiers ainsi que les pétroliers et les méthaniers qui doivent être équipés ou rééquipés de ce système afin d'économiser jusqu'à 20 pour cent d'émissions. Selon Michelin, il peut être utilisé sur tous les parcours.