Pour les décrire, des photos de construction seraient plus appropriées que celles du bateau fini. En effet, le Ice 62 Targa cache sous sa peau extérieure et derrière son aménagement sous le pont, très fonctionnel et agréable à vivre, quelques particularités que l'on ne trouve pas ailleurs dans la construction en série, ou pas de manière aussi conséquente.
En fait, le yacht dessiné par Umberto Felci, qui maintient un équilibre rare quelque part entre le yacht de luxe et le cruiser de performance, est plutôt construit comme un racer offshore moderne. La coque est stratifiée à partir d'un mélange de verre et de carbone selon un procédé d'infusion en plusieurs étapes : les cloisons, le groupe de fond et le pont sont constitués de couches de fibres de carbone pures avec un noyau de mousse très résistant.
Et les spécialités ne s'arrêtent pas là : les cloisons sont conçues en forme de T sur les côtés extérieurs ; la bride ainsi agrandie améliore la liaison et la transmission des forces à la coque et au pont. Les réservoirs, également en carbone, ont une fonction structurelle. Le gouvernail, l'arbre de gouvernail, le mât, la bôme, le beaupré, le toit Targa et le cadre des écoutilles - tout est en carbone !
Comme il serait un peu fou de faire de tels efforts pour ensuite aménager le bateau avec du contreplaqué de construction navale lourd, ce que font pas mal de fournisseurs renommés dans ce segment de marché éclectique, l'aménagement de ce yacht de luxe est également composé d'un noyau en sandwich de mousse léger.
Il n'est donc pas étonnant que le Ice 62, long de 17,99 mètres, reste en dessous de 20 tonnes, soit 25% de moins que ses concurrents comparables, qui sont tout aussi chics et entièrement meublés.
Une autre caractéristique distingue l'Italien avec ses flancs de coque rentrés vers le pont et ses lignes allongées : il est équipé d'une quille relevable hydraulique et d'un double safran, ce qui le rend compatible avec presque toutes les marinas, car le tirant d'eau minimal n'est que de 2,30 mètres. Mais en position basse, la bombe de ballast flotte à une profondeur officielle de 3,90 mètres. Cela garantit un moment de redressement suffisant. La quille à double paroi est en acier Weldox et l'hydraulique provient de l'une des meilleures entreprises spécialisées dans ce type de technologie : Cariboni. Là encore, il s'agit d'un nom issu de l'élite de la construction de régates et de superyachts.
Avec son mât de 27 mètres de haut, l'Ice 62 Targa, avec son foc auto-vireur et sa grand-voile, porte 240 mètres carrés de toile, ce qui correspond à un coefficient de portance très sportif de 5,7 ( !). Et pour ceux qui craignent, à tort, que cela ne suffise pas par vent faible, le Code 55 laminé par North Sails avec la technologie Helix permet d'ajouter encore 80 mètres carrés, ce qui donne un coefficient de portance de 6,6 et une telle propulsion que c'est un vrai plaisir.
Sous un vent de 10 nœuds, on navigue à une vitesse de 8,5 à 10 nœuds sur des caps d'environ 60 à 65 degrés par rapport au vent vrai. Cela a presque quelque chose de magique, car on ne navigue pas ici avec un Volvo 65, mais avec un bateau de croisière équipé de quatre réfrigérateurs, d'une capacité de 1.000 litres d'eau douce et de 800 litres de carburant, d'une table de salon abaissable électriquement et d'une télévision à écran large.
Ce qui est d'ailleurs aussi valable pour la conduite de la machine : le diesel de 195 ch atteint déjà près de 9 nœuds en marche, et plus de 11 nœuds à pleine charge. L'Ice se met alors à planer de temps en temps, sans pour autant devenir trop bruyant.
En bref : ce bateau est une merveille ! Léger, solide, bien fini, il attire l'attention dans tous les ports et sur tous les plans d'eau. Plus d'informations prochainement dans le test détaillé.
Plus d'informations et de données techniques sur le site web d'Ice Yachts.