Fabian Boerger
· 04.07.2025
Le temps était compté, nous le savions. Le budget l'était aussi, malheureusement, et on ne peut pas résoudre de gros problèmes en peu de temps avec un petit budget - et c'est exactement ce que nous avons eu. Il s'agissait d'un enchaînement d'événements, au cœur desquels se trouvaient une dissimulation frauduleuse d'un dommage préalable sur le bateau acheté et un propriétaire de chantier naval dans le hall duquel mon bateau était en cours de radoub, qui m'a jeté tous les bâtons qu'il pouvait trouver dans les roues. Bien sûr, j'ai aussi commis des erreurs.
J'étais dévastée, mon monde s'est effondré. J'étais ruinée financièrement, je m'en voulais et je suis d'abord tombée dans un grand trou. Mais au lieu de me lancer dans des années de batailles juridiques, j'ai voulu faire une coupure et aller de l'avant. J'ai alors fait l'aller-retour aux Caraïbes avec mon ancien bateau à petit budget, c'était la bonne décision.
Je ne suis pas du genre à regarder en arrière et à regretter. J'ai beaucoup appris et je suis quand même fier du courage dont j'ai fait preuve. Il faut aussi de la chance pour les grands projets. Jusqu'à présent, la chance m'a toujours été fidèle sur l'eau, où l'on peut résoudre soi-même presque tous les problèmes, mais une campagne de voile se décide à terre jusqu'au départ.
Comme je suis très ambitieux et que j'ai été quelque peu exposé au public, cela m'a fait beaucoup de mal. J'ai surtout eu de la peine pour les bénévoles de mon équipe. Mais avec le recul, je dois dire que je ne me reproche pas trop personnellement, car je n'avais pas non plus bénéficié d'un grand soutien, et nous avons probablement fait presque du mieux possible avec les possibilités.
Pour moi, c'était aussi une expérience sur la question de savoir pourquoi il n'y a pas de participants allemands aux régates "Round the World" ? Je pensais que c'était surtout parce que nous n'avions pas de navigateurs aventureux et fous, mais que nous n'avions pas non plus d'investisseurs courageux et enthousiastes. Les Allemands sont hésitants, ils attendent de voir si cela va réussir, puis ils veulent en faire partie. Mais cela ne fonctionne pas ainsi.
J'ai eu le temps de réfléchir et de savoir si c'est vraiment ce que je veux et pourquoi. Après mon tour de l'Atlantique, je sais aussi que je me débrouille très bien seule et j'ai appris que même à terre, on est presque seul avec un tel projet.
Je crois fermement que ma campagne serait une belle histoire pour un sponsor, mais je n'ai pas la main dessus. C'est pourquoi je planifie maintenant différemment et je dois voir si je peux m'en sortir avec un mélange de petits sponsors et de grande inconscience en ce qui concerne ma propre retraite. Mais je suis en paix avec chaque issue de cette histoire.
Je ne dévoilerai pas les détails à ce stade. Échouer une fois en public est encore pardonnable, mais j'ai appris à le faire. Je veux être plus présent et me concentrer sur la voile et non sur le fait d'en parler.