Lars Bolle
· 03.06.2025
Tôt dans la matinée du samedi 31 mai, une balise de détresse du catamaran "Luna Bay 2" a déclenché un appel de détresse. La triple médaillée olympique Charline Picon, son mari Jean-Emmanuel Mestre et leur fille Lou, âgée de sept ans, se trouvaient à bord. Le bateau naviguait alors à environ 70 miles nautiques au sud-ouest de l'île de Ua Pou, dans l'archipel des Marquises. Le centre de coordination des secours franco-polynésiens (JRCC Tahiti) a immédiatement lancé une opération de sauvetage après l'échec de plusieurs tentatives de contact avec l'équipage.
Charline Picon avait été à l'origine d'une des histoires les plus remarquables lors des Jeux olympiques en France. Après l'or et l'argent en surf RSX (2016 et 2020), elle avait décroché le bronze en 49erFX avec Sarah Steyaert en 2024. Les navigatrices de 38 et 40 ans étaient connues sous le nom de "Team Mama" et avaient mis un terme à leur carrière sportive après leur surprenant succès. Picon et son partenaire Jean-Emmanuel Mestre, tous deux physiothérapeutes du sport, ont alors décidé de s'offrir une année sabbatique en mer. En octobre 2024, ils se sont lancés avec leur fille Lou sur leur Outremer 45 Catamaran "Luna Bay II" pour un tour du monde en direction de la Polynésie.
Le centre de coordination des secours français a déployé un avion de type Gardian 25F pour commencer les recherches du catamaran endommagé. Peu après son arrivée dans la zone de recherche, l'équipe de recherche a découvert le navire et a pu entrer en contact par radio VHF avec les naufragés, qui ont confirmé qu'ils étaient tous sains et saufs. La famille se trouvait dans le radeau de sauvetage. Mais comme celui-ci faisait eau, un canot pneumatique a été largué par l'avion.
Un autre yacht, le "Stardust", se trouvait à environ quatre heures du lieu de l'accident et a été dérouté pour porter secours. En début d'après-midi, les trois naufragés ont pu être accueillis en toute sécurité à bord du "Stardust". Le centre de coordination des secours a félicité l'équipage du "Luna Bay II" pour son action prudente : "L'équipage expérimenté et bien préparé a eu les bons réflexes (déclenchement de la balise, préparation du matériel de survie, canot, radio VHF portable)", peut-on lire dans un communiqué.
Selon les informations des sauveteurs, le catamaran est entré en collision avec un objet flottant non identifié, qui a arraché le saildrive bâbord et provoqué une importante voie d'eau. "Nous n'aurions jamais pu imaginer une telle fin pour notre voyage", a expliqué Charline Picon sur son compte Instagram. Le chantier Outremer, qui a suivi l'incident, insiste sur l'insubmersibilité de ses bateaux : "Même si le bateau heurte quelque chose et que de l'eau s'infiltre, il ne coulera pas", explique Xavier Desmarets, cofondateur de Grand Large Yachting.
Les catamarans de croisière sont-ils vraiment résistants au chavirement ? Vous trouverez des réponses détaillées dans cet article.
Des efforts sont actuellement déployés pour localiser le catamaran dont le signal AIS n'émet plus. "Maintenant que la famille est en sécurité, la priorité est de retrouver le bateau qui se trouve à proximité des côtes et qui représente désormais un danger pour les autres plaisanciers", ajoute Desmarets.