Max Gasser
· 04.10.2023
Avec le "Big C", le Britannique Andrew Bedwell voulait tenter la traversée de l'Atlantique Nord sur 1 900 miles nautiques et établir un record du monde. La vidéo qu'il a partagée le 29 mai sur les médias sociaux, dans laquelle il explique que le micro-croiseur d'à peine plus d'un mètre de long s'est écrasé au sol lors de l'extraction de la grue et qu'il n'a pas pu être sauvé, était à la hauteur de l'émotion suscitée.
Dans le court clip, on pouvait voir l'homme de 49 ans en larmes, mais aucune image ou vidéo de l'incident ou de la "Big C" détruite. Rien n'a changé à ce jour - Bedwell ne veut pas les publier et laisse ainsi planer le mystère. Il n'a pas pris de photos, notamment pour ne pas priver les personnes concernées de leur travail, explique-t-il dans sa dernière vidéo. Il y évoque toutefois aussi les circonstances très malencontreuses qui ont finalement conduit à l'échec.
En effet, alors que la tentative de record avec le micromoteur était déjà en cours et qu'il naviguait sur l'Atlantique, le skipper a remarqué une infiltration d'eau malgré les nombreux tests effectués au préalable et s'est fait remorquer jusqu'au port. Le bateau y a passé la nuit et, selon Bedwell, l'infiltration d'eau l'a ensuite déchargé de plus d'une demi-tonne de charge supplémentaire. Dans un premier temps, Bedwell a parlé d'une rupture des suspensions, car aucune sangle ne pouvait être placée sous la coque. Dans une déclaration écrite, il affirme en revanche que les cordes auxquelles le bateau était suspendu ont été rompues.
Mais comment l'eau a-t-elle pu s'infiltrer dans un tel projet ? Bedwell explique dans une vidéo qu'un important boulon traversant devait être remplacé avant le départ. Ce travail a toutefois été effectué par son équipe, raison pour laquelle il n'a pas remarqué que le nouveau était fileté sur toute sa longueur. Néanmoins, il ne veut accuser aucun de ses camarades : "C'était ma faute, j'aurais dû le faire". En effet, selon la théorie de Bedwell, l'eau a ainsi pu s'infiltrer par le bas à travers les entailles du filetage, même à travers les joints d'étanchéité. "J'aurais certes pu pomper l'eau en permanence, mais j'ai toujours dit à ma femme que je ferais demi-tour si je n'étais pas satisfait de quelque chose", explique-t-il pour expliquer l'abandon. S'ensuivirent alors des événements aussi dramatiques que mystérieux jusqu'à la fin de "Big C".
Dans sa déclaration émotionnelle, Bedwell n'a pas non plus précisé ce qu'il adviendrait de son projet. De nombreuses personnes l'avaient encouragé et réconforté dans la colonne des commentaires, d'autres avaient toutefois interprété l'incident comme un signe qu'il valait mieux ne pas refaire la traversée pour des raisons de sécurité. Pourtant, moins d'une semaine après la prétendue perte totale de son premier microbateau, Bedwell a annoncé vouloir continuer. Peu après, plein d'entrain, il prenait déjà les premières mesures et faisait des croquis au crayon pour la nouvelle construction.
En effet, il ne s'agirait pas d'une copie de la première version, et ce bien que celle-ci ait toujours été présentée par le skipper lui-même comme techniquement irréprochable - hormis le faux pas lors de la tentative de record. On ne sait donc pas pourquoi l'aventurier de 49 ans veut maintenant emprunter de nouvelles voies. Pour la traversée de l'Atlantique avec le "Big C", Bedwell avait tablé sur des vitesses allant jusqu'à 2,5 nœuds. Une raison possible de ces nouvelles approches pourrait donc être d'améliorer les performances du micro-croiseur grâce à l'expérience acquise. En effet, le nouveau yacht de record devrait prendre une forme nettement différente et être fabriqué en aluminium. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il ne voulait pas rester avec du PRV, Bedwell a répondu ainsi dans les commentaires de Facebook : "Mon instinct m'a dit que je devais essayer l'aluminium cette fois-ci".
En plus du matériau et de la forme de la coque, le Britannique souhaite également un concept différent pour la quille. Mais il ne sait pas encore lequel exactement. La nouvelle construction prendra donc encore un peu de temps et aucune nouvelle date de départ n'est encore connue. Le record du monde est détenu jusqu'à présent par l'Américain Hugo Vihlen, qui a traversé l'Atlantique Nord en 1993 à bord d'un micro-yacht dont la coque ne mesurait que 162 centimètres de long. Bedwell s'est mis en tête de ne pas simplement établir un nouveau record qui serait à nouveau battu de quelques centimètres à la prochaine occasion. Il veut que son record soit établi en Grande-Bretagne pour l'éternité.
Dans l'interview qu'il a accordée à YACHT avant sa première tentative, il a notamment parlé de la manière dont il allait s'alimenter, se maintenir en forme et dormir en route.
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