Jan Zier
· 22.03.2023
Dans le cas concret, un voilier est entré en collision durant l'été 2021 avec un bateau de pêche qui pêchait à deux miles et demi de la côte, dans la mer Baltique, à la hauteur de Schleimünde. Selon ses propres dires, le pêcheur avait posé 17 filets, chacun d'une longueur de 60 mètres, sur une longueur totale d'environ un kilomètre, et les avait marqués avec des drapeaux. Le voilier a percuté le bateau de pêche à tribord, ce qui a entraîné des dommages matériels de plus de 17 000 euros.
Les deux parties se disputent sur les circonstances exactes de l'accident. Ce qui est sûr, c'est que le pêcheur n'avait pas placé son cône prescrit par les règles de prévention des collisions, le fameux sablier, pendant qu'il pêchait. Il est également clair qu'un pêcheur n'est privilégié - c'est-à-dire qu'il ne doit pas éviter un plaisancier - que lorsqu'il pêche vraiment. Sinon, il est considéré comme un bateau à moteur normal et doit donc éviter un voilier qui n'a pas de moteur.
Le tribunal a tranché en faveur du plaisancier défendeur au motif que "le demandeur n'a pas apporté la preuve, à la satisfaction du tribunal, qu'il devait être considéré comme un bateau de pêche".
Mais en même temps, le tribunal a constaté en passant que la question de savoir si un pêcheur accomplit sa tâche ou s'il navigue comme un bateau à moteur ne dépend en principe "pas uniquement de la mise en place du sablier". Au contraire, "d'autres signes de preuve" comme "une navigation lente" ou "des activités à bord qui indiquent la pêche" permettent de le conclure clairement.
Le tribunal estime donc qu'un signal visuel de jour n'est pas une condition obligatoire pour que les pêcheurs aient la priorité lorsqu'un plaisancier arrive sur le chemin.
Le verdict ne satisfait pas à la réalité de la vie sur l'eau".
L'avocat Jochen-P. Kunze, qui a représenté le plaisancier et qui est spécialisé dans le droit du commerce des yachts, parle d'un "jugement erroné" malgré le succès obtenu devant le tribunal : "L'avis du tribunal ne suffit pas à la réalité de la vie sur l'eau", dit Kunze : "En mer, ce n'est que dans des conditions optimales que l'on peut reconnaître quelque chose qui donne une indication sur une activité de pêche". Il reste donc généralement une incertitude.
La question du droit de passage ne doit cependant pas dépendre du hasard ou des conditions de visibilité. L'accident montre que même de jour, la vue sur ce qui se passe à bord d'un autre bateau peut être "complètement obstruée" par la proue, la voile ou la timonerie. C'est précisément pour cette raison que le législateur a opté pour des signaux visuels clairs, selon Kunze, car ils apportent de la clarté : "Je considère que considérer cet objectif de sécurité comme obsolète est une interprétation erronée et dangereuse", commente-t-il à propos du jugement du tribunal.
Lorsqu'un pêcheur est en vue, il faut donc toujours être très prudent. Il arrive qu'ils soient seuls à bord, que la technique soit en panne ou que le capitaine soit trop occupé pour bien faire le guet.