A un peu plus de 600 milles à l'est de Newport, le mât de "Guyot" s'est brisé ce matin. L'équipe a navigué dans des conditions difficiles avec des vents de plus de 30 nœuds.
Après avoir suivi les leaders hier et empanné vers l'ouest, "Guyot" et son co-skipper Robert Stanjek pouvaient encore gagner du terrain à l'est. Cette possible course de rattrapage se termine maintenant de manière particulièrement amère avec le démâtage.
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L'avenir de "Guyot" est actuellement encore incertain. Seules quelques équipes Imoca disposent de leur propre deuxième gréement. C'est pourquoi la classe Imoca dispose d'une pièce de rechange en cas de besoin chez Lorima, le fabricant des mâts monotypes. Celle-ci est toutefois déjà utilisée actuellement pour "Holcim - PRB" livré pour le prochain lancement. En effet, le mât de remplacement est à la disposition de l'équipe qui en fait la demande en premier et qui prend en charge les frais de mât et de transport.
L'équipe franco-allemande pourrait toutefois emprunter un mât à une équipe Imoca qui ne participe pas à l'Ocean Race. Comme "Guyot" est relégué à la dernière place du classement général, un abandon complet n'est pas non plus à exclure.
Le journaliste onboard de 11th-Hour-Racing, Amory Ross, avait déjà parlé de contraintes énormes pour les hommes et le bateau avant le démâtage. Sa déclaration d'hier soir en donne un bon aperçu :
"Ici, c'est la folie. Notre arrivée dans le Gulf Stream a malheureusement été accueillie par 35 nœuds. Une combinaison misérable qui nous a poussés, nous et le bateau, à la limite de nos capacités en très peu de temps.
Il ne fait aucun doute que ces conditions abîment le bateau. A cela s'ajoute le fait que plus on reste longtemps, plus elles s'aggravent. Nous sommes donc sous pression pour échapper à cette dépression qui ne fera que s'accentuer.
Et le seul moyen de l'éviter est de foncer tête baissée dans une houle croissante et confuse, typique du Gulf Stream qui s'écoule vers le nord-est. Nous fonçons à 26 nœuds droit vers les vagues qui se brisent. On n'est jamais aussi vigilant que dans ces moments-là. C'est violent en position assise, violent en position debout, violent sur les genoux !
Pour être honnête, c'est un peu effrayant en ce moment. Sous trois ris et J3, nous ne pouvons pas faire grand-chose pour réduire la force. Nous devons attendre.
Encore six heures avant que le front ne passe au sud, et nous aurons franchi la bosse. Les prochains à passer sont Biotherm et Guyot environnment - Team Europe, qui seront probablement encore plus mal en point que nous. Nous croisons les doigts pour que tous s'en sortent et arrivent sains et saufs à Newport, à 800 miles de là.
Cette étape a gardé le pire pour la fin !"