Tatjana Pokorny
· 12.12.2022
Alors qu'ailleurs la joie de Noël monte, les équipages de l'Ocean Race entament leur dernière période de dur labeur avant le départ de l'Ocean Race le 15 janvier 2023. Les équipages de "Malizia - Seaexplorer", "Biotherm", "Holcim - PRB", "11th Hour Racing" et "Guyot Environnement - Team Europe" sont arrivés en Europe après la participation en solo de leurs protagonistes à la Route du Rhum et le rapatriement consécutif de leurs yachts. Tous vont maintenant démonter une dernière fois leurs bateaux, les contrôler et les optimiser.
À cet endroit, vous trouverez un contenu externe qui complète l'article. Vous pouvez le visualiser et le masquer d'un simple clic.
Le rapatriement vers Alicante et d'autres ports a permis d'en savoir un peu plus sur les futurs équipages de l'Ocean Race, mais pas tout, loin de là. De plus, les performances des équipes étaient difficilement comparables entre elles, car elles avaient quitté la Guadeloupe à des moments différents et se dirigeaient vers l'Europe avec des objectifs de contenu et des ports de destination différents.
"C'était une étape de plus", explique le skipper de "Holcim - PRB" Kevin Escoffier qui, comme Boris Herrmann, a fait une pause avec sa famille pendant que son équipage ramenait le bateau de l'autre côté de l'Atlantique. Le bilan d'Escoffier vu de l'extérieur : "Ça a l'air bien. La première étape a été de terminer la Route du Rhum, la deuxième d'arriver ici à Alicante. Chaque étape nous fait avancer. Nous avons aussi été le premier bateau à revenir à Alicante, nous allons faire un rapide refit avant de remettre le bateau à l'eau le 1er ou le 2 janvier".
C'est également le plan de l'équipe Malizia de Boris Herrmann. Alors que le skipper allemand est actuellement en vacances en famille, son équipage est également de retour du test transatlantique. Après avoir réparé la suspension de la tête de foil, l'équipage a pu mettre à l'épreuve la nouvelle construction sur de longues distances, plus que son skipper pendant la Route du Rhum. Pour l'Ocean Race, l'équipage mené par le co-skipper Will Harris et les nouveaux venus Yann Eliès et Axelle Pillain a notamment testé un nouveau rythme de sommeil, comme l'a raconté Axelle Pillain dans une vidéo du bord.
Pour le dernier refit avant le départ de l'Ocean Race, le plan de l'équipe Malizia de Boris Herrmann est clair : "Notre devise pour The Ocean Race est : la meilleure optimisation est la fiabilité. Nous ne prévoyons plus de réelles transformations ou modifications. Nous avons eu des idées de transformation, mais nous les avons mises en veilleuse. Dans les semaines qui précèdent le départ, il ne s'agit vraiment que de démonter une fois le bateau et de le remonter. Nous devons nous assurer qu'il est fiable".
Malgré ses vacances, Boris Herrmann a été et reste quotidiennement en contact intensif avec son équipe. Il arrivera à Alicante le 2 janvier au soir. L'équipe lui a rapporté beaucoup de choses positives sur la traversée transatlantique de retour : "Vers la fin, il y avait un fort downwind avec une bonne houle. Will m'a dit que c'était fantastique. Le bateau était totalement sous contrôle". Ce n'est que la casse à bord qui a permis à Team Malizia de lever le pied vers la fin de "l'étape 0". Herrmann explique : "C'est là qu'un stropper s'est déchiré et que le petit gennaker est sorti du mât. Cela ne doit évidemment pas nous arriver en course".
Dans l'équipe Biotherm de Paul Meilhat, l'ex-championne du monde de match race Mariana Lobato se souvient de son approche de l'Ocean Race après le rapatriement : "En 2015, j'ai pris l'avion pour Cape Town enceinte, j'ai visité l'escale et je me suis dit : 'Oui, c'est ce que je veux vraiment faire'". La dynamique Portugaise, mère de deux enfants, déclare : "Parfois, on me demande si je suis sûre de vouloir faire ça. Oui, je suis sûre. Je ne suis pas folle. Je vais le faire".
L'équipe Charal de Jérémie Beyou ne participera pas à l'Ocean Race en raison d'autres projets. Le taureau noir "Charal 2" a néanmoins posé des jalons lors de son rapatriement en Europe : Avec558 miles nautiques en 24 heures le nouvel Imoca était lancé à une vitesse folle, établissant un nouveau record de classe Imoca. Nicolas Andrieu, membre de l'équipage, a rapporté : "Cette vitesse pure, cette brutalité restent le souvenir incroyable de cette expérience transatlantique".
Ce n'est pas encore à Alicante, mais à Badalona, près de Barcelone, que Guyot Environnement - Team Europe se prépare à la première Ocean Race avec ses co-skippers Ben Dutreux et Robert Stanjek. C'est dans un hangar de Nautor Swan que l'équipe va mettre son Imoca en condition optimale de combat. Contrairement aux quatre autres nouvelles constructions de l'Ocean Race, le bateau Guyot de l'alliance franco-allemande est plus ancien, il a été construit autrefois sous le nom de "Hugo Boss" pour Alex Thomson et le Vendée Globe 2016/2017. Il est néanmoins considéré comme très compétitif.
Robert Stanjek explique : "Notre bateau est un peu plus lourd que les nouvelles constructions. Cela décrit en même temps le talon d'Achille par vent faible sur la croix. Nous avons un jeu de foils très récents. Paul Meilhat a les mêmes. Ils sont définitivement à jour. Au vent, les nouveaux bateaux devraient être un peu plus rapides que nous. Au portant, je pense que notre bateau est très fort. Au final, nous avons peut-être un petit désavantage en termes de performance, mais il faut encore naviguer. C'est là que je crois aux qualités de mon équipage".
Le plaisir de naviguer en Imoca lors de l'"étape 0" depuis les Caraïbes et une partie de l'intensité à laquelle on peut s'attendre dans l'Ocean Race sont montrés dans ce clip d'une beauté de rêve de Team Malizia :