Depuis la dernière America's Cup, l'équipe néo-zélandaise travaille déjà sur une tentative de record hors de l'eau. Pour battre le record du monde de vitesse à terre sous voile, une équipe a été formée autour du multiple vainqueur de l'America's Cup Glenn Ashby. Il en est résulté "Horonuku", un véhicule de 14,2 mètres de long, doté de trois roues et d'une voile d'aile. Lors des premiers tests sur le lac salé australien Lake Gairdner, les premiers succès ont certes été enregistrés avec des vitesses de plus de 150 km/h, mais cela ne suffit pas encore pour établir un record.
Le yacht terrestre pèse environ 2,8 tonnes, soit environ quatre fois et demie le poids du détenteur du record, le "Greenbird". Mais, contrairement à ce qui se passe sur l'eau, cela a été prévu de la même manière, explique le directeur de la construction Sean Regan : "Le poids sera notre ami s'il est utilisé au bon endroit. Nous pouvons donc affiner nos techniques de construction pour inclure du poids supplémentaire dans certaines zones et ne pas nous concentrer autant sur les économies de poids".
Le record actuel est de 202,9 km/h, 156 km/h étant la meilleure performance de l'équipe à ce jour. Les difficultés les plus évidentes pour l'équipe de voile sont la technologie des pneus et les forces dynamiques associées aux pneus sur le sol. Pour les constructeurs, elles représentent la différence décisive par rapport aux forces hydrodynamiques sur les foils dans l'eau.
"Des pneus sur une surface salée plate, à plus de 200 km/h, sont très différents des foils dans l'eau à plus de 50 nœuds", explique l'ingénieur Tim Meldrum. Le pilote Ashby souligne en outre que le choix des pneus aurait une influence considérable sur le yacht terrestre. Le fait de ne pas encore s'être rapproché du record est toutefois aussi dû aux conditions : "Il y a encore beaucoup plus dans le réservoir, il nous faut juste un peu plus de vent".
La machine de course de l'ingénieur britannique Richard Jenkins, détenteur du record depuis 2009, ressemblait à "Horonuku" de Team New Zealand. Selon ses propres dires, ce projet lui a pris plus de dix ans. Durant cette période, il a développé cinq voiliers de plage high-tech et les a testés dans différents endroits. Il a finalement réussi à naviguer à 202,9 km/h sur le lac Ivanpah, un lac désertique asséché.
Le règlement prévoit un terrain naturel pour le record, un circuit asphalté est donc exclu. C'est pourquoi Team New Zealand a choisi le lac salé australien asséché de Gairdner et y poursuit actuellement son développement. Le sel y est particulièrement dur et peut atteindre plus d'un mètre d'épaisseur à certains endroits.
Outre ce projet, Emirates Team New Zealand travaille surtout de manière intensive sur la prochaine America's Cup. Pour cela, l'équipe a également conçu un bateau d'accompagnement à hydrogène et à foil ainsi que la classe mono-design AC 40 pour la Coupe de l'America des femmes et des jeunes. Pour ce travail de longue haleine, les Néo-Zélandais ont maintenant été récompensés par un prix de design. Menée par le chef du design Dan Bernasconi, une partie de l'équipe de design a eu l'honneur de recevoir le prix du Designers Institute of New Zealand sur scène.
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