Pascal Schürmann
· 24.11.2023
Le tracker montre que les équipages qui ont opté pour la route la plus au nord, le long de la loxodrome, c'est-à-dire la route la plus courte entre Las Palmas et Sainte-Lucie, naviguent dans des vents particulièrement faibles. Exactement comme l'avait prévu le spécialiste météo du World Cruising Club, Chris Tibbs, la veille du départ. Ceux qui ont opté pour une route plus au sud-est bénéficient désormais de conditions plus favorables. Ils peuvent espérer que les alizés se renforceront au cours des prochaines 24 heures.
La flotte est actuellement menée par le grand Swan 90 "Berenice Cube", qui navigue sous pavillon italien. Dans la division croisière, l'Oyster 82 "Bare Necessities", qui bat également pavillon britannique, est en tête.
La hiérarchie devrait changer à plusieurs reprises dans les jours à venir, les écarts sont serrés et il reste encore près de 2 000 milles à parcourir avant l'arrivée.
Un temps suffisant pour que les équipages s'adaptent à la vie quotidienne en mer. Celui-ci n'est apparemment pas du tout ennuyeux, même si le défi de navigation que représente le passage de l'Atlantique n'est actuellement pas trop grand au vu des conditions modérées. Certains passagers clandestins, par exemple, étonnent les équipages. En premier lieu, des grillons ont atterri sur plusieurs bateaux. On pourrait même dire : échoués. Les animaux ont probablement été emportés en mer par le vent saharien de ces derniers jours. De plus, le vent a empoussiéré les bateaux.
Le Windelo 50 "Joule" a en outre accueilli un hôte très spécial : un faucon crécerelle. Cet oiseau d'une trentaine de centimètres s'est apparemment installé à bord du catamaran. Reste à savoir s'il sera du voyage jusqu'aux Caraïbes. L'alimentation du faucon, qui mange généralement de gros insectes, devrait également poser problème. Mais qui sait, peut-être que des grillons ont aussi atterri sur le "Joule".
Moins surprenantes sont les observations de nombreux dauphins et baleines. L'équipage de l'"Asante" a même découvert un groupe entier de petits rorquals.
Certains poissons volants, en revanche, se retrouvent parfois involontairement sur le pont. D'autres de ses congénères finissent même à la casserole. Les premiers plaisanciers racontent leurs exploits de pêche et présentent fièrement des mahi-mahi impressionnants.
Pendant ce temps, différents équipages participant au programme SeaLab s'occupent d'une toute autre manière. Certains bateaux ont été équipés de matériel scientifique afin de mesurer et de collecter des données marines en cours de route. Des enfants participent également, comme Seth, 11 ans, à bord du "Saltair".
En soi, l'ARC compte également un certain nombre d'équipages familiaux. La plupart des parents qui partent en mer avec des enfants optent pour la variante de l'ARC plus, c'est-à-dire pour une escale au Cap-Vert. De cette manière, la longue traversée de l'Atlantique peut être divisée en deux étapes et les enfants ont l'occasion de revoir en route les amis qu'ils se sont faits à Las Palmas. Mais l'ARC régulier, qui met le cap sur les Caraïbes sans escale, accueille également des enfants, du nourrisson à l'adolescent.
Par exemple sur le "Waymaker", un Fountaine Pajot Saona 47 du couple de skippers Todd et Danielle Weiden, tous deux âgés de 42 ans et originaires de Floride. Ils traversent l'Atlantique à la voile avec trois garçons et une fille âgés de 7, 9, 11 et 14 ans. Pour servir de nounous et les aider à naviguer, les parents ont fait monter à bord deux membres d'équipage supplémentaires. En effet, les enfants doivent être scolarisés et parfois même amusés en cours de route. Les deux enfants les plus âgés participent déjà à la gestion du bateau, avait expliqué Todd Weiden avant le départ. Ils prennent parfois la barre et font aussi des tours de garde la nuit.
Sur le "Vitamin Sea", un Lagoon 42-2 flambant neuf, les enfants ont déjà atteint ou sont sur le point d'atteindre l'âge adulte. La famille Hegemann de Hambourg navigue à quatre lors de l'ARC : Le père Peter, 52 ans, la mère Doreen, 50 ans, le fils Nicolas, 19 ans, et la fille Anna, 16 ans, forment l'équipage. Le cinquième membre de l'équipage est "Flash", le chat de bord.
Doreen Hegemann avait rapporté peu avant le départ : "Nous sommes en fait des débutants en voile. Mais nous sommes une famille qui cherche l'aventure. Lorsque nous partons en vacances, c'est toujours par nos propres moyens, dans des régions généralement éloignées. Nous trouvons les voyages organisés plutôt ennuyeux, ce n'est pas pour nous. D'ailleurs, nos enfants nous suivent et voient les choses de la même manière".
La famille s'est préparée à ce projet pendant quatre ans. Puis l'achat du bateau a suivi. Le père et les enfants ont passé leur permis de conduire des bateaux de plaisance et ont suivi les nombreux séminaires ARC de navigation au long cours à Las Palmas les jours précédant le départ.
Les enfants sont pleinement intégrés dans le travail de navigation et la conduite du bateau. Peter Hegemann : "Anna, par exemple, fait les manœuvres de port, elle est vraiment douée pour ça". Des règles de sécurité strictes ont été établies pour la traversée de l'Atlantique : Gilet de sauvetage, picorer, et personne ne sort seul du cockpit la nuit. "Nous nous sommes également beaucoup entraînés aux manœuvres MOB", ajoute sa fille.
La famille participe à l'ARC parce que "c'est le véhicule parfait pour notre projet", explique Peter Hegemann, le père. Sans l'ARC, la famille n'aurait pas osé traverser l'Atlantique, dit-il. Pourquoi sont-ils attirés par les croisières au long cours ? Peter Hegemann : "J'ai été séduit par ce concept de liberté".
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