Hanse 460Test d'un yacht de croisière à une main et reconnaissable entre mille

Michael Good

 · 16.08.2023

Un caractère bien trempé. Une cabine plate et anguleuse, de nombreux hublots et un cockpit très spacieux.
Photo : YACHT/A. Lindlahr
Le Hanse 460 marque le début d'un nouveau cycle de production avec des constructeurs français. Peu après sa présentation, YACHT a testé si ce bateau, qui a donné son style à la série, était toujours un vrai Hanse.

L'annonce du chantier naval concernant le nouveau modèle Hanse 460 a fait l'effet d'un coup de tonnerre à l'été 2021. Pour la première fois, la construction n'a pas été confiée au bureau de Judel/Vrolijk & Co à Bremerhaven, mais au studio de Berret-Racoupeau à La Rochelle. La base de la coopération résulte d'un concours de construction que Hanseyachts avait lancé pour la première fois pour un nouveau bateau. Les Français, autour de leur designer en chef Olivier Racoupeau, ont apparemment livré la vision la plus appropriée pour le chantier naval de Greifswald et ont donc remporté le marché.

L'annonce a été bien accueillie, quelques mois plus tard, près de 200 bateaux avaient déjà été vendus - et cela sans que les nouveaux propriétaires n'aient jamais vu le bateau. Avec le 460 et la collaboration avec Racoupeau, Hanse donnait en même temps le coup d'envoi d'une toute nouvelle génération de modèles.


La concurrence de la Hanse 460


Des formes fraîches, des approches différentes

Quelles sont les nouveautés ? Les réponses se trouvent dans la comparaison directe entre le 460 et son prédécesseur, le Hanse 458. Tout d'abord, la coque est devenue proportionnellement beaucoup plus volumineuse. Concrètement, avec une portée de 4,79 mètres et un facteur d'allongement (rapport entre la longueur et la largeur) de seulement 2,89, le nouveau bateau est nettement plus compact que le 458 de Judel/Vrolijk, plutôt mince en comparaison, avec sa largeur de 4,38 mètres et un allongement de 3,1. Mieux encore : même en comparaison avec ses concurrents de l'époque, le nouveau venu de Hanse est désormais le bateau avec le plus grand volume.

Articles les plus lus

1

2

3

Cette ampleur considérable s'accompagne d'une largeur énorme à l'arrière. En effet, le Hanse 460 est aussi large à l'arrière qu'au milieu du bateau. La vue arrière est celle qui illustre le mieux le changement de génération chez Hanse. Avec des chinoises souples et une membrure plate, la construction de Racoupeau se distingue assez nettement des poupes plutôt rondes des modèles précédents.

En revanche, les bords de la coque sont plus marqués à l'avant. Elles ont pour but de préserver le volume de l'avant du bateau tout en gardant une ligne de flottaison fine. De plus, le bord d'attaque joue également le rôle de déflecteur d'eau. Ce langage des formes assez marqué est typique des travaux récents du bureau d'Olivier Racoupeau.

En revanche, la structure de la cabine, anguleuse et presque en forme de coin, ainsi que les fenêtres étroites et interrompues au milieu de la superstructure sont des preuves indiscutables de l'origine. Le nouveau bateau de Greifswald est et reste - malgré une grande influence française - une véritable Hanse. De plus, l'étrave négative lui confère une originalité visuelle et une note résolument sportive. Au final, le Hanse 460 offre un ensemble cohérent, même pour les yeux. Isabelle Racoupeau, l'épouse du constructeur Olivier, est d'ailleurs responsable du style. Elle a également conçu l'aménagement intérieur.

Performant, surtout en cas de vent

La rédaction de YACHT avait alors pu mettre à l'épreuve le premier bateau de la production en série à Barcelone, à l'occasion des tests du jury pour l'élection du YACHT européen de l'année 2022. Le Hanse 460 était alors en compétition dans la catégorie des yachts de croisière, notamment contre son concurrent direct, le Dufour 470. Une confrontation à la voile aurait certainement été très passionnante, notamment parce que les concepts des deux nouveaux yachts sont similaires et donc comparables. Mais malheureusement, en raison des différences de disponibilité des bateaux, une rencontre directe sur l'eau n'a pas été possible.

Dans des conditions de test parfaites, avec un vent de 16 à 20 nœuds et de grosses vagues, le Hanse 460 fait preuve d'un bon potentiel de performance. Le bateau avance en permanence avec un angle de virement d'environ 85 degrés et plus de 7,0 nœuds haut au vent et gère sans peine la houle non négligeable. Les très bonnes valeurs de performance surprennent, car le bateau de test n'est pas particulièrement bien équipé avec un foc auto-vireur et une grand-voile à enrouleur. La grand-voile standard traditionnelle est plus grande de cinq mètres carrés que la grand-voile à enrouleur à lattes verticales. L'alternative de voile d'avant la plus performante serait le génois à recouvrement avec des points d'amures réglables par cordage. La voile devient plus sportive à mi-vent avec le reacher déroulé (une voile entre le grand génois et le code zéro) et surtout au portant à partir de 110 degrés d'incidence du vent avec le grand gennaker. Dans le test YACHT, le loch affiche alors presque en permanence des valeurs à deux chiffres.

Comme la construction du Hanse 460 doit se contenter d'un seul safran malgré la largeur de la poupe, celui-ci est dimensionné de manière relativement large. Le pilotage n'est donc pas aussi sensible que sur les bateaux de performance dotés d'une lame fine et profonde. C'est pourquoi le bateau donne parfois l'impression d'être un peu lent à la barre. Pour maintenir le bateau sur son cap de manière optimale, le barreur doit travailler beaucoup et investir un peu plus de force. En contrepartie, il est récompensé par des réactions rapides et une réactivité immédiate. Lors du test sous gennaker, le Hanse ne fait qu'une seule fois une tentative de dérapage, mais il se laisse immédiatement et sans problème rattraper et remettre sur son ancien cap.

Apte à travailler d'une seule main, pas en équipe

En ce qui concerne l'agencement du pont, Hanseyachts reste fidèle à sa philosophie de faire passer toutes les écoutes, drisses et lignes de réglage sans exception sous le pont et à l'intérieur des hiloires, directement devant les colonnes de gouvernail. La descente et le cockpit doivent en revanche rester libres et non obstrués. C'est généralement le cas, sauf sur le petit 315, sur tous les modèles du chantier naval. Le barreur peut donc, depuis sa position aux roues, exécuter lui-même toutes les fonctions de réglage et d'ajustement des voiles. De ce point de vue, le bateau est largement adapté à la navigation en solitaire.

Mais même s'ils le voulaient, les autres navigateurs du Hanse 460 n'ont guère la possibilité de participer activement aux manœuvres. Les winchs et les arrêts de drisse ne sont pas accessibles depuis le cockpit, car les très longs passavants du cockpit (2,30 mètres) sont construits juste devant les postes de pilotage et en bloquent l'accès. Il y a deux tables dans le cockpit, disponibles en différentes versions, y compris une version à abaissement électrique par simple pression sur un bouton. Avec des coussins d'insertion, les toits peuvent ainsi faire office de belles et larges chaises longues. Cependant, les tables bloquent l'accès aux coffres de rangement arrière. Les grands compartiments de rangement dans le cockpit sont donc difficilement accessibles et seulement au prix de contorsions. Pour les défenses, les voiles supplémentaires et autres objets encombrants, il y a en revanche beaucoup d'espace de rangement dans la grande charge à l'avant ainsi que dans le coqueron arrière traversant.

La commande mérite également une attention particulière. Le quadrant est facilement accessible par le haut à travers une plaque de recouvrement vissée, ce qui est le bon standard pratique pour tous les bateaux de Hanse. Sur le 460, les autres composants, c'est-à-dire les chaînes et les câbles de la roue au quadrant, passent sous le pont dans des canaux où ils sont certes isolés de manière étanche, mais où ils ne sont malheureusement plus accessibles pour l'entretien et l'inspection. Si, par exemple, le câble de commande continu de l'installation non redondante venait à sauter de la poulie de renvoi, il s'agirait d'un problème qui ne pourrait pas être résolu de sitôt et qui nécessiterait l'utilisation de la barre franche de secours. En revanche, des trappes d'inspection et de maintenance placées à des endroits appropriés pourraient aider à accéder plus facilement au mécanisme de commande caché.

Beaucoup de volume, bien utilisé

L'impression d'espace sous le pont, dans le salon, est particulièrement marquée par l'imposante et longue kitchenette à tribord. On remarque surtout la hauteur inhabituelle du plan de travail, 99 centimètres au-dessus du sol, ce qui rend le travail dans la cuisine agréable, surtout en cas de gîte. Sur la plupart des yachts, le plan de travail de la cuisine se trouve à un niveau nettement plus bas, au profit d'une sensation d'espace non encombré. Hanse n'est pas prêt à accepter ce compromis difficile d'un point de vue fonctionnel, et ce pour une bonne raison.

Grâce à la section avant extrêmement volumineuse, Hanse peut, sur le nouveau 460, construire la cabine du propriétaire loin à l'avant et proposer des dimensions toujours très confortables pour le lit central en îlot. Concrètement, la surface de couchage au niveau des épaules est large de plus de 1,60 mètre, ce qui est plus que sur tous les autres bateaux de la concurrence. De plus, la cabine avant est complétée par une salle d'eau très spacieuse avec son propre espace douche. Sur les yachts concurrents ainsi que sur le modèle précédent Hanse 458, deux cabinets de toilette sont installés à l'avant, un cabinet de toilette et une cabine de douche séparée. C'est agréable dans certaines circonstances, mais cela va de pair avec une réduction de l'espace de rangement. Sur le Hanse 460, il n'y a qu'une seule salle d'eau combinée à l'avant, mais il y a de grands placards et de nombreux rangements bien utilisables de l'autre côté.

La cloison longitudinale entre les deux cabines arrière est décalée de 20 centimètres exactement vers tribord. La chambre est ainsi un peu plus grande à bâbord, ce qui permet aux constructeurs de yachts de Greifswald de rendre la couchette également accessible par le côté. Le Hanse offre ce confort en exclusivité dans sa classe. Les surfaces de couchage dans les cabines arrière restent cependant de taille identique et, avec une largeur de 1,60 mètre, elles sont également supérieures aux dimensions des couchettes de la plupart des bateaux concurrents.

Belle construction, même dans les détails

Dans tout le bateau, il n'y a pas moins de 21 fenêtres et écoutilles, qui peuvent toutes être ouvertes. Les possibilités de ventilation sont exceptionnelles. Tous les espaces de vie peuvent être ventilés transversalement, et même dans les salles d'eau, de nombreuses et grandes ouvertures assurent un apport d'air frais et de lumière. Le Hanse marque également des points dans le comparatif en ce qui concerne la sécurité sous le pont. Des mains courantes solides et bien placées parcourent tout le bateau, de la descente à l'avant.

La qualité de l'aménagement intérieur correspond à un standard de grande série tout à fait élevé. Avec de nombreux éléments en bois massif, des bordures massives et des colles solides, les meubles sont robustes et de grande qualité. Il n'y a pratiquement pas d'écarts dans les dimensions des fentes, les panneaux de plafond tiennent bien, le sol est bien posé et ne grince pas sous la charge. Autre fait marquant : même dans des conditions de navigation exigeantes avec du vent et des vagues, le pont reste étonnamment calme, ce qui souligne encore la qualité de la finition. Les réservoirs sont installés sous les couchettes à l'avant (eau douce) et à l'arrière (carburant). Les réservoirs en plastique sont dimensionnés de manière à pouvoir être facilement démontés et sortis du bateau pour l'entretien, le nettoyage ou le remplacement, sans devoir démolir des éléments de mobilier.

Conclusion : en passant à un partenaire de construction français, Hanseyachts ose faire des pas audacieux tout en rompant avec des conventions éprouvées. Malgré cela, le chantier naval s'en tient sans condition aux valeurs établies de la marque. Le 460 est un Hanse de bout en bout. Il constitue une base solide pour le changement de génération dans le programme de croisière de Hanse.


Les valeurs mesurées lors du test de la Hanse 460

Bild 1
1 Nombre sans dimension. Calcul : 2√S/3√V. Plus la valeur est élevée, plus la surface de voile (S) du bateau est importante par rapport à son déplacement (V).

Le Hanse 460 en détail

Dessin de la coque du Hanse 460 : jusqu'à quatre cabines avec salle d'eau individuelle sont possibles.Photo : YACHT/N. CampeDessin de la coque du Hanse 460 : jusqu'à quatre cabines avec salle d'eau individuelle sont possibles.

Données techniques Hanse 460

  • Constructeur :Berret-Racoupeau
  • Catégorie de conception CE :A
  • Longueur de la coque :13,87 m
  • Longueur totale :14,60 m
  • Longueur de la ligne de flottaison :13,05 m
  • largeur :4,79 m
  • Tirant d'eau/alternatif :2,25/1,75 m
  • Vitesse théorique du fuselage :8,8 kn
  • Poids :12,6 t
  • Taux de lestage :3,4 t/27 %
  • Hauteur du mât au-dessus de la ligne de flottaison :21,90 m
  • Grand-voile (standard) :64,0 m²
  • Foc auto-vireur :42,0 m²
  • Machine (Yanmar) :42 kW/57 ch
  • Réservoir de carburant :210 l
  • Réservoir d'eau fraîche :450 l
  • Réservoir à matières :2x 85 l

Construction de la coque et du pont

Stratifié sandwich en fibre de verre, monté en appui manuel. Coque avec noyau en balsa, pont avec noyau en mousse. Coques intérieures continues, quille en fonte

yacht/image_084a0bdbfa72dad6a425a0dfd7060c3dPhoto : Werft

Équipement et prix

Prix de base départ chantier naval : 381.870 euros / brut, 19 % de TVA incluse

Prix état 08/2023, comment les prix affichés sont définis, vous trouverez ici !

Équipement standard inclus : moteur, voiles, écoutes, bastingage, feux de position, batterie, compas, coussins, cuisine/cuisine, pompe de cale, WC, compartiment réfrigéré électrique, réservoir à matières avec aspiration

Chantier naval

Hanseyachts AG, 17493 Greifswald (Allemagne) ; www.hanseyachts.com

Distribution

Réseau de concessionnaires

Évaluation YACHT Hanse 460

Nouveau constructeur, nouvelle approche. Par rapport à la construction précédente de Hanse, le nouveau bateau de Berret-Racoupeau est avant tout plus volumineux. A l'intérieur, il y a plus d'espace habitable, même en comparaison directe avec les bateaux de la concurrence.

Construction et concept

  • + Conception de compromis
  • + Construction très solide
  • - Peu de place derrière les volants

Performance de la voile et réglage

  • + Concept de gréement modulable
  • + Largement adapté à une seule main
  • - Guide d'écoute de grand-voile peu efficace

Habitat et qualité d'aménagement

  • + Couchettes larges à l'avant et à l'arrière
  • + Aménagement intérieur robuste et de qualité
  • + Calme sous le pont, même en naviguant

Équipement et technique

  • + Possibilités de ventilation parfaites
  • - Coffres de rangement difficilement accessibles
  • - Composants de contrôle inaccessibles

Entretien avec Olivier Racoupeau, le concepteur du Hanse 460

Olivier RacoupeauPhoto : Gilles DelacuvellerieOlivier Racoupeau

Olivier Racoupeau, c'est la première fois que vous travaillez pour un chantier naval allemand. Une expérience complètement nouvelle ?

Nous travaillons avec des entreprises dans de nombreux pays différents. Je pense que cette diversité d'expériences, ainsi que notre organisation de conception assez stricte, a été une base solide pour la collaboration avec l'équipe Hanse en Allemagne.

Quel a été le briefing sur le design du Hanse 460 ? Quelles étaient les exigences du chantier naval ?

Le bateau devait avant tout être un vrai Hanse à cent pour cent, mais réalisé avec nos propres critères de style. Les développeurs de Hanse ont été impliqués dès le début dans toutes les facettes du design, du style et de la construction.

La coque du Hanse 460 ne présente des bords de contenance que dans la partie avant. Pour quoi faire ?

Outre les avantages pour une répartition favorable du volume, les chinoises dures sont censées conférer à la coque une certaine vivacité en navigation. Le retrait marqué de la coque vers la ligne de flottaison assure en outre un bien meilleur comportement dans une mer agitée.

Malgré une poupe large et une membrure plate, le Hanse 460 n'a qu'un seul safran. Un défi ?

La configuration à deux safrans n'est pas la seule réponse aux formes de carène larges et puissantes. La préoccupation de Hanse était d'offrir aux navigateurs expérimentés un bon plaisir de navigation et de pilotage, ainsi qu'un contrôle total à tout moment. Ces exigences sont finalement plus faciles à atteindre avec un safran simple profond et bien équilibré.

Le Hanse 460 sert le segment moyen du marché. Quelle sera la prochaine étape - plus grande ou plus petite ?

Tout ce que l'on peut dire, c'est que de nouvelles stratégies conceptuelles sont en cours d'élaboration. Mais en fin de compte, c'est le chantier naval qui devra décider de la direction à prendre.

Cet article est paru pour la première fois dans YACHT 01/2022 et a été remanié pour cette version en ligne.


En savoir plus sur le sujet :

Les plus lus dans la rubrique Yachts