Dès que les premières gouttes tombent, le bruit typique de raclement des écoutilles coulissantes et le claquement des fermetures résonnent dans le port. Les équipages se calfeutrent sous le pont. Après tout, les couchettes et les coussins ne doivent pas être mouillés, et l'on ne veut de toute façon pas d'humidité dans le bateau. Une fois l'averse passée, le scénario se déroule dans l'ordre inverse.
Cela fonctionne sans effets secondaires tant que l'on est soi-même à bord et que l'on peut réagir spontanément aux changements de temps. Mais que se passe-t-il si l'averse se transforme en pluie continue ou si l'équipage n'est pas à bord pendant la semaine ? Il faut alors prendre des mesures pour évacuer l'humidité du bateau.
Cela semble plus facile que cela ne l'est parfois. Dès que des gouttes d'eau entrent en collision quelque part, elles se transforment, selon leur taille et la violence de l'impact, en un brouillard qui se propage de manière explosive dans tous les sens. Donc aussi à travers les fentes d'un panneau de pont ouvert au plus bas niveau de ventilation. La plupart du temps, le vent venant du mauvais côté vient encore renforcer le phénomène.
Pour éviter cela, il existe plusieurs moyens - ceux-ci permettent même de protéger efficacement les écoutilles même pendant une absence prolongée. La méthode la plus simple consiste à installer une bâche recouvrant une grande surface et dépassant les bords de la trappe d'au moins dix centimètres. Plus ce dépassement est important, plus il est possible de laisser le hublot ouvert pendant l'averse. Les sangles de fixation doivent être élastiques. Une boucle placée au milieu permet de soulever la couverture comme un toit de tente.
Ou alors, on forme la couverture comme une capuche adaptée aux dimensions de la trappe, avec une visière qui dépasse largement et une fine moustiquaire intégrée. Cela permet non seulement de maintenir les insectes nuisibles à l'extérieur, mais aussi le brouillard de pulvérisation.
Une autre possibilité est ce que l'on appelle des manchons d'aération pour les panneaux de pont. Il s'agit d'éléments de tente en forme de capote de poussette, composés de toile de spi et de tiges en fibre de carbone. Elles sont autoportantes et sont placées au-dessus du panneau d'écoutille ouvert afin de capter le moindre souffle d'air et de le diriger sous le pont. Si on les tourne avec l'arrondi contre le vent, ils protègent également de la pluie. Si l'on ferme la moustiquaire intégrée, même le brouillard de pulvérisation reste à l'extérieur.
Les couvertures plates peuvent tout à fait être utilisées en déplacement. Toutefois, ils ne protègent pas contre les éclaboussures.
Celui qui possède une capote est en général bien protégé pendant la navigation. Mais si l'averse vient de l'arrière, tout le cockpit est mouillé malgré la capote solide et la pluie tombe aussi dans la descente. Pour éviter de devoir utiliser immédiatement les cloisons amovibles, on peut confectionner une petite bâche pour fermer l'ouverture. Si elle est fixée de manière élastique avec des bouchons en caoutchouc, il suffit de la pousser vers le bas pour entrer et sortir de la voiture.
Sur certains yachts, la fixation du bord inférieur de la capote de descente est conçue de telle sorte que la pluie et les éclaboussures ne s'écoulent pas seulement vers le bas en cas de gîte, mais qu'une bonne partie parvient aussi à l'arrière sur le bord au vent. Celle-ci s'égoutte alors à l'extrémité du capuchon de protection, obéissant à la physique, vers le bas à l'intérieur du cockpit. Cette humidité peut être déviée par de petits déflecteurs en bois ou en plastique de manière à ce que le filet d'eau soit directement dirigé vers l'extérieur du sillage, où il s'écoule.
On peut penser ce que l'on veut des tentes de cockpit, également appelées "stands de gâteaux". Leurs avantages sont indéniables. Elles étendent l'espace de vie vers l'extérieur dans toutes les conditions. Par mauvais temps, elles empêchent l'humidité de pénétrer inutilement à l'intérieur du bateau. Les cirés dégoulinants sont enlevés à l'extérieur et peuvent y être suspendus pour sécher.
Ceux qui préfèrent utiliser les armoires à cirés prévues à cet effet s'apercevront rapidement que celles-ci sont généralement beaucoup trop petites et insuffisamment ventilées. Même une aération active n'est que d'une aide limitée, car le ciré est bien trop serré. L'humidité permanente et le spak sont des dangers.
Même une sortie d'air chaud du chauffage dans le placard n'est qu'un compromis. Il est préférable de dévier l'air de chauffage vers la salle d'eau au moyen d'une ouverture à lamelles pouvant être fermée. Cela assure non seulement le bien-être de l'équipage en cas de besoin, mais permet aussi un séchage beaucoup plus rapide du mazout qui y est suspendu de manière lâche.
La pluie à bord ne peut pas être évitée, mais elle peut être beaucoup mieux supportée avec des précautions relativement simples.