Ursula Meer
· 21.07.2025
Vendredi soir, un appel de détresse est parvenu au centre de sauvetage maritime allemand de la Deutsche Gesellschaft zur Rettung Schiffbrüchiger (DGzRS) à Brême : Sur un voilier dans le chenal de Spiekeroog, un homme s'était effondré et avait perdu connaissance par moments. L'épouse du patient a alerté les sauveteurs en mer par téléphone peu après 18 heures. Une opération de sauvetage a immédiatement été lancée, au cours de laquelle, outre le bateau de sauvetage en mer "Fritz Thieme" de Wangerooge, l'hélicoptère de sauvetage "Northern Rescue 01" est intervenu.
Les sauveteurs ont été confrontés à une tâche difficile : alors que l'eau s'écoulait, le voilier d'une dizaine de mètres de long avait dérivé hors du chenal vers des eaux peu profondes et s'était échoué. Même le bateau de sauvetage en mer, relativement petit, ne pouvait plus l'atteindre. L'hélicoptère de sauvetage est arrivé sur les lieux à peu près en même temps que le bateau de sauvetage en mer. De là, un secouriste a été déposé directement sur le voilier, tandis que le médecin urgentiste et d'autres équipements ont été transférés par treuil aux sauveteurs en mer sur le "Fritz Thieme". Le vent faible et la mer lisse ont favorisé les manœuvres, qui demandent une grande précision.
Pendant que le secouriste s'occupait du malade, son épouse a pu prendre la barre et diriger le voilier vers des eaux plus profondes. Le bateau de sauvetage a pris le yacht en remorque pour que le médecin urgentiste puisse également monter à bord. Pour des raisons médicales, il a été décidé de continuer à soigner le patient à bord et de remorquer doucement le voilier jusqu'à Wangerooge, où le remorqueur est arrivé peu après 20 heures. L'hélicoptère n'ayant pas pu se poser sur le port de Wangerooge, une ambulance y attendait pour transporter le patient à l'aérodrome. De là, le transport final par hélicoptère a été effectué vers un hôpital sur le continent. L'équipage du "Fritz Thieme" a aidé la navigatrice à amarrer son bateau en toute sécurité dans le port de plaisance.
En attendant l'arrivée des secours, l'épouse du malade si soudainement tombé malade a été guidée par téléphone par le chef d'intervention pour les premiers soins médicaux. En effet, même si une opération de sauvetage est lancée immédiatement, il peut s'écouler un certain temps avant l'arrivée des sauveteurs. Ainsi, les sauveteurs volontaires de Wangerooge doivent d'abord rejoindre le port situé à environ 5 kilomètres du centre du village, puis naviguer à travers le chenal maritime jusqu'au chenal de Spiekeroog. L'hélicoptère de sauvetage "Northern Rescue 01" appelé dans ce cas est stationné à Sankt Peter-Ording et est prêt à intervenir au plus tard dans les 15 minutes, le vol dure environ 20 minutes supplémentaires. Avec seulement 30 minutes entre l'appel d'urgence et l'arrivée des sauveteurs, l'intervention a été rapide. Mais dans de tels cas, chaque minute compte à bord.
Même à proximité relative de la terre, une perte de connaissance peut rapidement mettre la vie en danger. Plus encore en mer, lorsque le skipper et l'équipage doivent agir rapidement et efficacement loin de toute aide professionnelle. Si une personne est inconsciente à bord, il faut agir rapidement. Les causes possibles d'une perte de connaissance en mer vont de l'accident avec blessure à la tête à l'hypothermie, au coup de chaleur ou à l'infarctus du myocarde, en passant par l'intoxication par des médicaments ou l'alcool. La cause exacte ne peut souvent pas être déterminée immédiatement, c'est pourquoi la priorité absolue est d'assurer les fonctions vitales.
Tout d'abord, l'état de conscience de la personne concernée est évalué. Pour cela, le contrôle AVPU (Alert, Voice, Pain, Unresponsive) a fait ses preuves. Parlez à la personne à haute voix et touchez ses épaules. Réagit-elle lorsqu'on lui parle (Alert) ? Si ce n'est pas le cas, appelez à haute voix et secouez doucement ses épaules (Voice). S'il n'y a pas de réaction, vérifiez par un stimulus douloureux, par exemple en frottant le sternum (Pain). S'il n'y a pas non plus de réaction, la personne est considérée comme ne répondant pas (Unresponsive). Ce contrôle systématique permet d'évaluer rapidement la situation et de déterminer les mesures à prendre.
Lorsqu'une personne est inconsciente mais qu'elle respire, la position latérale de sécurité permet de lui sauver la vie en dégageant les voies respiratoires. En mer, cela nécessite toutefois une adaptation. Positionnez la personne de manière à ce que sa tête soit légèrement surélevée et dirigée vers la proue. En cas de vagues, cela empêche la personne de rouler sur le dos. Fixez la position avec des couvertures de survie ou des coussins. Contrôlez régulièrement la respiration et ajustez la position si nécessaire. La position latérale de sécurité maritime requiert une attention continue, car les conditions à bord peuvent changer rapidement.
Le contrôle de la respiration est particulièrement difficile en mer. Appliquez la règle des 10 secondes : Observez pendant 10 secondes les mouvements de la cage thoracique et de l'abdomen tout en approchant votre oreille de la bouche et du nez de la personne afin d'entendre les bruits de respiration et de sentir le flux d'air. Soyez attentif aux particularités du contrôle de la respiration en mer - les mouvements du bateau peuvent simuler des mouvements respiratoires. Comptez les respirations pendant cette période. Moins de deux respirations en 10 secondes indiquent une respiration insuffisante et nécessitent des mesures de réanimation immédiates.
La pratique de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) en mer nécessite des techniques spécifiques. Positionnez la personne sur une surface stable, idéalement dans le cockpit ou le salon. En cas de vagues, la technique classique 30:2 (30 compressions, 2 insufflations) peut s'avérer difficile. Focalisez votre attention sur des compressions continues à une fréquence de 100-120 par minute. Utilisez le rythme de la chanson "Stayin' Alive" comme cadence. Faites preuve d'une grande prudence lors de la ventilation - veillez à ce que la bouche soit hermétiquement scellée afin d'empêcher l'eau salée de pénétrer. L'utilisation d'un sac de ventilation peut être utile à cet égard.
L'utilisation d'un défibrillateur externe automatisé (DEA) peut également sauver des vies en mer, mais nécessite des précautions particulières. Séchez soigneusement le thorax de la personne afin de garantir une adhérence efficace des électrodes. Veillez à ce que l'eau n'entre pas en contact avec l'appareil ou les électrodes. Positionnez le DAE dans un endroit protégé afin de le protéger des projections d'eau. Suivre attentivement les instructions de l'appareil et s'assurer que personne ne touche la personne ou le bateau pendant que le choc est délivré. L'utilisation correcte du DEA dans des conditions maritimes peut augmenter considérablement les chances de survie.
La prévention de l'hypothermie est d'une importance critique en cas de perte de conscience en mer. Retirez les vêtements mouillés et enveloppez la personne dans des couvertures de survie, en veillant particulièrement à protéger la tête, le cou et le tronc. Utilisez également des couvertures ou des sacs de couchage secs. Improvisez une couche d'isolation entre la personne et le sol froid du pont, par exemple en utilisant des radeaux de sauvetage ou des gilets de sauvetage. Une surveillance continue de la température corporelle est essentielle - en cas de signes d'hypothermie, intensifiez les mesures de réchauffement et préparez-vous à une éventuelle évacuation.
L'émission correcte d'un appel de détresse en mer peut faire la différence entre la vie et la mort. Utilisez le canal de détresse international 16 sur la VHF ou activez l'appel de détresse DSC (Digital Selective Calling). En cas de couverture mobile, il est également possible d'appeler le centre de sauvetage en mer de la DGzRS au numéro suivant +49 421 536 87 0 est possible. Idéalement, ce numéro d'appel est enregistré dans la liste des numéros abrégés du téléphone portable. Le centre de coordination des secours maritimes n'est accessible qu'à proximité des côtes et uniquement à partir des réseaux de téléphonie mobile allemands via le numéro abrégé 124 124 (sans préfixe). Il ne s'agit cependant pas d'un numéro d'urgence, mais d'un numéro de service des opérateurs de réseau. La DGzRS n'a aucune influence sur la disponibilité.
Une fois le contact établi avec les sauveteurs en mer, transmettez des informations précises : Position, type d'urgence, description de l'embarcation, nombre de personnes à bord et aide requise. Dans la mesure du possible, restez en contact permanent avec les sauveteurs et informez-les de tout changement de situation ou de position.
Selon la gravité de l'état et la distance jusqu'au port le plus proche, une évacuation peut s'avérer nécessaire. L'équipage doit s'y préparer en rendant le patient transportable et en rassemblant toutes les informations et documents médicaux importants. En cas d'hélitreuillage, le pont doit être débarrassé des objets non fixés et une surface d'accueil appropriée doit être préparée. La procédure exacte est généralement communiquée par les services de secours par radio.
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