Reportage: Bateaux de sauvetage de la DGzRS - Lutte contre le brouillard et les inondations
Jill Grigoleit
· 01.05.2024
Bateau de sauvetage en mer "Konrad Otto
Souvent, les sauveteurs en mer ne savent pas ce qui les attend sur place ni même où ils doivent se rendre exactement. Souvent, ils doivent d'abord chercher avant de pouvoir sauver. Dans le langage international, leur mission est appelée service SAR. SAR signifie Search and Rescue, recherche et sauvetage. Et parfois, leur intervention s'apparente à la recherche proverbiale d'une aiguille dans une botte de foin. C'est ce qui s'est passé le 11 novembre 2014, lorsque deux pêcheurs ont perdu l'orientation dans le brouillard sur la mer Baltique avec leur bateau ouvert et incapable de manœuvrer. Depuis de nombreuses années, ces deux hommes âgés sortent leur petit bateau pour pêcher au large de la péninsule de Fischland/Darß. Mais aujourd'hui, tout semble s'être ligué contre eux. D'abord, le moteur tombe en panne, puis un dangereux brouillard s'installe. Certes, le moteur redémarre après quelques tentatives, mais les pêcheurs ne parviennent pas à s'approcher à nouveau de la côte. Finalement, le carburant est épuisé. Les hommes sont désorientés, leur bateau est sans gouvernail. Lorsqu'ils lancent un appel de détresse, ils ne connaissent pas leur position exacte.
Ce qu'ils peuvent dire aux sauveteurs en mer : qu'ils se trouvent dans une zone d'environ 20 mètres de profondeur et qu'ils ont vu deux ferries se croiser. Le centre de coordination des secours est alerté : En raison des vents dominants du sud-sud-est avec des vitesses de 15 à 20 nœuds et des conditions de courant, les deux doivent déjà être à proximité du chenal étroit et très fréquenté de la Cade entre l'Allemagne et le Danemark. Ils menacent de dériver avec leur bateau dans le chenal de grande navigation - avec une visibilité inférieure à 200 mètres. Et la nuit tombe bientôt. Le centre de coordination des secours calcule deux zones de recherche et coordonne les unités de secours sur place, qui partent des stations de Darßer Ort, Warnemünde, Wustrow et Kühlungsborn. En raison de l'épais brouillard, il n'est pas possible d'utiliser des hélicoptères pour soutenir les recherches. Il fait déjà nuit lorsque le croiseur de sauvetage maritime "Arkona" découvre le naufragé après un écho radar à environ douze miles nautiques de Kühlungsborn. Elle éclaire le lieu de la découverte. "Nous étions recroquevillés dans notre bateau depuis des heures et nous nous étions emmitouflés du mieux que nous pouvions dans nos vêtements, quand soudain la lumière s'est faite autour de nous. C'est là que nous avons su : Nous sommes maintenant en sécurité", se souviendra plus tard l'un des pêcheurs.
L'équipage bénévole du bateau de sauvetage en mer "Konrad Otto" prend les deux hommes à bord, tandis que l'"Arkona" remorque le naufragé jusqu'à un port sûr. Le commandant du bateau Christoph Müller raconte plus tard : "Ils ne voulaient même pas croire que nous étions le bateau de sauvetage de Kühlungsborn, car ils s'imaginaient encore à l'est de Warnemünde". Même les skippers expérimentés constatent régulièrement à quel point il est facile de perdre l'orientation là-bas.
Bateaux de sauvetage en mer "Neuharlingersiel"/"Courage
C'est particulièrement rapide dans la zone d'intervention des sauveteurs en mer de Neuharlingersiel. De nombreux vacanciers de la mer du Nord sous-estiment les dangers émanant des watts. Orages, brouillard, champs de vase et de coquillages et des criques qui changent constamment et se remplissent rapidement - une randonnée dans les watts sans guide expérimenté peut mettre la vie en danger. À la Pentecôte 2008, l'équipage du "Neuharlingersiel" a mené une opération de sauvetage dramatique au large de Neuharlingersiel. L'équipage sauve in extremis cinq enfants de la montée des eaux.
Quelques minutes plus tôt, les jeunes filles âgées de dix à quatorze ans profitaient encore du temps pré-estival et ramassaient des coquillages quand, soudainement et de manière surprenante, la marée haute est arrivée rapidement et une estacade leur a barré le chemin du retour. Heureusement pour eux, un de leurs proches se rend compte depuis la plage de la gravité de la situation et alerte la police, qui transmet immédiatement l'appel d'urgence au centre de sauvetage en mer de la DGzRS. Moins de cinq minutes plus tard, le bateau de sauvetage en mer "Neuharlingersiel" quitte le port. Lorsque l'équipage, composé du contremaître Wolfgang Gruben et du sauveteur Peter Henning, arrive sur place, les filles sont déjà dans l'eau jusqu'au cou et peuvent à peine se tenir dans le courant. Elles s'accrochent désespérément à une bouée du chenal. Les bernacles aux arêtes vives leur coupent la peau. Les sauveteurs en mer tirent les enfants en état d'hypothermie et de choc à bord par la porte de récupération et les remettent à leurs parents soulagés une fois à terre.
15 ans plus tard : à Neuharlingersiel, le "Courage", le plus récent des bateaux de sauvetage en mer de 9,5/10,1 m, vient d'être mis en service lorsque, le dimanche 18 juin 2023 au soir, un appel de détresse est lancé. Leur première mission : un groupe de wattmen est bloqué entre Spiekeroog et le continent. Une estacade bloque le chemin du retour des trois adultes, d'un jeune enfant et d'un chien. Grâce aux données GPS d'un téléphone portable, ils peuvent être rapidement localisés. L'équipage du "Courage" arrive sur place en quelques minutes et les ramène à terre en toute sécurité. A la demande des donateurs, le nom du dernier bateau de sauvetage en mer est un hommage aux sauveteurs volontaires qui interviennent avec courage et abnégation pour sauver les personnes en détresse en mer - et ce depuis près de 160 ans.
Vous trouverez ici les deux autres parties du reportage des sauveteurs en mer :
Plus d'informations : www.seenotretter.de
