Une grande partie de la force qui agit dans les voiles est maîtrisée par les winchs. Lorsque l'on navigue en code zéro ou sous spi, cela représente rapidement plusieurs centaines de kilos de traction sur le winch. Pourtant, on y prête souvent peu d'attention. Les intervalles d'entretien des fabricants sont également très variables et vont de plusieurs fois par saison à tous les deux ans. Comme les winchs fonctionnent généralement sans problème, un entretien manqué n'est souvent pas un problème, d'autant plus que l'utilisation sur un yacht de croisière ne surcharge généralement pas la technique.
Comme solution minimale, le propriétaire devrait toutefois tourner de temps en temps le tambour sans charge et écouter : Si le clic des cliquets est régulier, tout devrait bien se passer. En revanche, si l'on entend un double clic ou rien, il faut agir, et vite, car cela indique qu'un ou plusieurs cliquets ne sont pas enclenchés. C'est le pire des cas, car le winch tourne alors en arrière sous la charge. Il ne remplit alors plus sa fonction et risque en outre de blesser des membres de l'équipage avec la manivelle qui tourbillonne.
Le dysfonctionnement d'un cliquet peut avoir plusieurs causes : un ressort cassé par exemple ou une vieille graisse résinée qui colle au cliquet. Si la graisse perd son effet lubrifiant, c'est toute la manivelle qui devient difficile à manœuvrer. Avec la saleté dissoute dans la graisse, le film lubrifiant agit plutôt comme une pâte abrasive et l'usure des roulements augmente.
Un entretien permet d'y remédier. Il s'agit essentiellement de nettoyer et de graisser. Pour cela, le treuil est démonté en ses composants. Le plus simple est de consulter le mode d'emploi. On peut l'obtenir en ligne ou en demandant au fabricant ou au revendeur. C'est le cas du Wavegrip de Lewmar présenté ici. Celui-ci a été produit à partir du milieu des années quatre-vingt ; chez Sailtec Le distributeur allemand de Hambourg propose un kit d'entretien et des conseils. Le diesel y est recommandé comme produit anti-salissures.
Le revendeur Peter Kohlhoff, qui distribue les winchs Andersen, recommande le nettoyant pour freins, car il est plus facile à doser. Pour la graisse, il n'y a pas de risque de se tromper avec le produit du kit d'entretien.
La graisse pour winchs de Liqui Moly convient également, elle est par exemple disponible dans les magasins de bricolage. Il est important qu'elle ne contienne pas de composants d'huile minérale qui se saponifient avec l'eau de mer. Le fabricant Lewmar recommande de ne pas graisser les cliquets, mais de les huiler, afin qu'ils ne collent pas.
Une trop grande quantité de lubrifiant peut boucher les drains, par exemple dans la roue dentée du cliquet, et l'eau ne peut plus s'écouler. Pendant le démontage, un carton peut aider à ne rien perdre. En revanche, il peut s'avérer utile lors du remontage, où le papier permet de maintenir la coque exempte de graisse.
Une fois le treuil démonté, il faut également remplacer les ressorts des cliquets. Il est conseillé de se procurer des pièces de rechange à titre préventif, car les ressorts ont tendance à sauter lors du démontage. Même si le treuil tombe en panne en mer, il est bon d'avoir des ressorts de rechange dans sa boîte à outils. Des cliquets frais sont également nécessaires à bord. Pour les utilisations particulièrement difficiles, par exemple sur les grands bateaux de régate, Lewmar propose les "Super Pawl". Ils sont marqués d'un S et sont plus résistants.
Sur un bateau de croisière, un remplacement tous les un ou deux ans suffit. Les dommages au winch peuvent être évités par une utilisation correcte : S'il y a trop peu d'enroulements d'écoute sur le tambour, toute la charge passe sur le déflecteur du self-tailer. Si la force est trop importante, l'anneau du stripper se casse et le treuil fonctionne plus difficilement. Cette pièce peut être remplacée. Même les vieux winchs peuvent souvent être remplacés.