322,7 nmNouveau record des 24h pour le mini-foiler "Nicomatic" de Caroline Boules

Jochen Rieker

 · 25.07.2024

322,7 nm : nouveau record des 24h pour le mini-foiler "Nicomatic" de Caroline BoulesPhoto : Manon Le Guen Images
Elle n'a jamais douté du potentiel de son proto Manuard, malgré tous les échecs. Lors de la course SAS vers les Açores, Caro Boule a démontré de manière impressionnante ce que la Mini 6.50 peut faire.
Il lui a fallu quelques jours pour trouver son rythme et ses conditions. Mais de mardi à mercredi, rien n'a pu arrêter Caroline Boule : Sur son "Nicomatic", le mini foiler le plus moderne et le plus extrême du moment, elle a littéralement traversé le peloton lors de la course SAS reliant Les Sables aux Açores : à 13,5 nœuds de moyenne. Jamais une Mini 6.50 n'a enregistré autant de milles en 24 heures

Le précédent record ne datait pas de beaucoup plus de six mois. En novembre dernier, lors de la deuxième étape de la Mini Transat, Hugues de Prémare avait parcouru 317,25 milles sur une Mini de série. Aujourd'hui, Caro Boule est en tête des chasseurs de records. Sa valeur de 322,7 milles n'est certes pas encore ratifiée, mais cette fille de Français née en Pologne a tout de même mis un point d'exclamation. Et ce n'est pas le premier.

La chasseuse de records obtient son deuxième meilleur score avec "Nicomatic

Certes, elle n'a pu jusqu'à présent qu'esquisser le potentiel de son proto en carbone, conçu par Sam Manuard et construit chez Multiplast, dans des courses en solo, mais elle n'a pratiquement jamais pu le confirmer par des résultats. Pour cela, l'ingénieure manque tout simplement d'expérience en mer et sur les longues distances. Avec son partenaire Benoit Marie, lui-même constructeur et mini-skipper, elle est cependant déjà montée à plusieurs reprises sur le podium de régates en double.

Le duo a également établi le premier record, bien qu'officieux, de "Nicomatic" : Ils ont déjà propulsé le bateau portant le numéro d'étrave 1067 à une vitesse de pointe de 28 nœuds. Et l'on peut s'attendre à ce que le mini soit encore plus performant.

C'est en tout cas la conviction de Caro. L'ingénieure, qui s'est découvert un penchant pour le vol dans la classe Moth et qui a actuellement suspendu son doctorat en cours à l'Ecole Polytechnique de Paris afin de trouver suffisamment de temps pour son projet actuel, a déclaré au YACHT déjà fin 2022Peu après les premiers coups d'essai, voici ce qu'il en est :

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Nous n'avons pas encore vu de quoi les bateaux à foils sont vraiment capables".

Pour elle, la Mini est un point culminant qui lui permet de réunir ses deux plus grandes passions : résoudre des problèmes de développement complexes - et naviguer plus vite que le vent. Et elle voit déjà plus grand : une campagne Imoca avec pour objectif une participation au Vendée-Globe en 2028 est à son agenda, même si elle manque pour l'instant de moyens.

Quand tout va bien, Caroline Boule est intenable

Deux aspects de son dernier record sont particulièrement impressionnants : Caro l'a réalisé vent arrière, autour de 120 degrés TWA, ce qui n'est pas l'angle d'incidence du vent le plus favorable, qui se situe autour de 100 degrés TWA. Il y a donc encore beaucoup à faire. Et elle est limitée en ce qui concerne les performances de l'ordinateur de bord qui, selon les règles de la classe, ne doit pas être à la pointe de la technologie sur les Imoca. Il n'en reste pas moins qu'il a constamment distancé de trois à cinq milles à l'heure les Minis de la classe Proto qui naviguaient dans son voisinage.

Ça marche ! "Nicomatic" en surmultipliée hier soir lors de la course Les Sables - Les Acores RacePhoto : Geovoile/SAS TrackerÇa marche ! "Nicomatic" en surmultipliée hier soir lors de la course Les Sables - Les Acores Race

C'est exactement le scénario qu'avait prévu cette technicienne au calcul froid lorsqu'elle a décidé de ne pas utiliser les C-Foils et d'opter pour le mode Full Flight : pouvoir se détacher de manière décisive ou rattraper son retard lorsqu'elle rencontrerait des conditions favorables à "Nicomatic".

Lors de la Mini Transat, elle ne les trouvait pas ou ne pouvait pas les mettre en œuvre. Mais hier, elle a livré la marchandise. Après quelques essais moins convaincants, nous assistons peut-être à une sorte de crépuscule du foil dans le classement des prototypes des Mini. Le Foil a toujours été une sorte de laboratoire d'expérimentation pour la technologie appliquée en haute mer.

Au SAS, les bateaux de tête sont actuellement à environ 200 milles de l'arrivée à Horta. Un anticyclone crée des conditions très légères. Chez les Protos, le Suisse Felix Oberle est 5e, avec un retard d'environ 50 milles, mais une position tactiquement prometteuse au nord-est du groupe de tête. Chez les Serial Minis, Joshua Schopfer, sur l'ancien "Mingulay" d'Oberle, est en 4e position. Jan-Hendrik Lenz sur "Monoka" est le meilleur Allemand avec une 11e place.


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