L'extrémité avant et effilée d'un bateau - c'est ainsi que l'on explique généralement la proue. En règle générale, cette description à la fois banale et concise résume bien la situation. Toutefois, il n'y a pas de règle sans exception, y compris dans la construction de yachts - il existe comme chacun sait des bateaux sans proue au sens commun du terme, appelés "scows". Ils ne sont ni nouveaux ni particulièrement excitants, mais tout simplement rares dans notre pays. La caractéristique visuelle la plus frappante des scows est leur large proue extrêmement aplatie, sans étrave tranchante.
Dans le monde de la course au large, les bateaux à proue plate sont devenus la référence, y compris dans la classe Mini 6.50. IDB Marine, en Bretagne, fabrique actuellement les Minis de série les plus performants.
Mais les bateaux de la classe Mini 6.50 semblent aussi intéresser les navigateurs qui veulent juste s'amuser avec et qui n'envisagent pas forcément une grande carrière offshore. Le directeur de la BID, Pascal Benois, fait état d'une demande étonnamment fréquente pour un équivalent adapté à la croisière et à la famille du pur bolide de course, qui est livré entièrement sans aménagement intérieur.
Le chantier naval a réagi en construisant un nouveau pont pour la coque rapide du Maxi 650, avec une cabine plus haute et une baie vitrée continue sur tout le pourtour. Pour ce faire, le lest fixe est remplacé par une quille pivotante à relevage hydraulique et le bateau est entièrement aménagé pour la croisière sous le pont. Il en résulte, sous la désignation de type Mojito 6.50, probablement le plus petit véritable bateau de plaisance à pont au monde avec des places assises et des couchettes pour quatre personnes adultes. Et tout cela dans une coque à peine plus longue que celle d'un dériveur de régate de type Flying Dutchman (FD), par exemple.
Toutefois, les minis sont également excessivement larges par rapport à la longueur de la coque, à savoir un imposant 3,00 mètres, comme le Mojito 6.50. Cela correspond à un facteur d'allongement d'à peine 2,16. En revanche, les bateaux normaux sont en général environ trois fois plus longs que larges, la valeur moyenne de l'allongement étant de 3,0.
Les inconvénients sont évidents : choix limité de places dans les ports et transport limité par la route, et ce uniquement avec une autorisation spéciale. Le Mojito 6.50 pourrait tout de même être mis à l'eau et sorti de l'eau par une rampe de mise à l'eau appropriée grâce à sa quille pivotante relevée, ses deux gouvernails courts et son tirant d'eau réduit de seulement 80 centimètres. Et comme le mât est posé sur la structure de la cabine, il serait facile de le régler à la main grâce à des charnières disponibles en option au pied du mât.
Les cours contre le vent ne sont pas la discipline de prédilection des Scows, c'est bien connu. Malgré tout, le petit Mojito 6.50 montre un bon potentiel de performance, même dans le vent fort. La grande stabilité de forme de la large coque avec ses bords de contenance bien marqués est remarquable. La navigation devient encore plus sportive avec une toile colorée supplémentaire. Le gennaker, d'une surface d'environ 50 mètres carrés, est placé sur un beaupré de 1,40 mètre et tiré jusqu'au bout du mât. Avec près de 15 nœuds de vent lors du test, le loch affiche déjà des valeurs à deux chiffres.
Le Mojito 6.50 est déjà très bien équipé au départ du chantier naval. Malheureusement, son prix est aussi très élevé.