Jochen Rieker
· 07.09.2023
En 2018, le leader mondial Beneteau est entré au capital du chantier naval slovène Seascape, qui connaît une croissance rapide. Les Seascape 18 et 27 ont déjà montré qu'ils étaient capables de quelque chose. Tous deux ont été nominés pour le Yacht européen de l'année. Le 18, premier modèle de la marque, a d'emblée remporté le titre en 2010. Avec plus de 300 unités vendues dès les premières années, il est le quillard le plus réussi de sa catégorie et a bénéficié dès le début d'un capital sympathie. Sa grande sœur a également fait forte impression.
Avec le Seascape 24, le chantier naval a comblé l'énorme lacune qui existait entre le 18 et le 27. En même temps, il occupe un segment qui était jusqu'à présent négligé dans la classe des sept mètres de longueur de coque : celui du cruiser de performance, qui convient aussi bien au voyage qu'à la course, au plaisir qu'à la glisse.
En reprenant Seascape, Beneteau a entamé la reconstruction de sa légendaire gamme First, décidée il y a deux ans déjà. En effet, les Seascape 14, 18, 24 et 27 devaient à l'avenir constituer la base de la gamme de cruisers de performance de Beneteau, raison pour laquelle le Seascape 24 s'appelle désormais logiquement Beneteau First 24 SE. Nous l'avons testé en 2016, avant l'arrivée de Beneteau.
"Nous avons essayé de lui donner le meilleur de ses deux sœurs", explique Sam Manuard, le concepteur. Le Français vit pour la course au large comme peu d'autres concepteurs. Lors de la Transat Jacques Vabre, une course transatlantique en double, il s'est classé deuxième avec un Class 40 de sa conception. Il a également laissé une trace profonde dans la Mini-Transat. Le Beneteau First 24 SE bénéficie de cette passion et de l'expérience de Manuard en mer, à grande et à petite échelle.
Le gréement placé loin à l'arrière, avec une grande voile carrée imposante, rappelle les classes de bateaux offshore modernes, tout comme le double safran et le chinois. La coque présente peu de creux et de franc-bord et, contrairement aux tendances actuelles, relativement peu de volume à l'avant. En revanche, la carène est très plate, en particulier à l'arrière, ce qui favorise un départ au planing précoce.
La quille pivotante a une profondeur de 1,90 mètre, ce qui est plus que sur la plupart des yachts de 32 pieds. En la remontant à l'aide d'un axe intégré dans le caisson de quille, elle disparaît complètement dans la coque, ce qui permet un amarrage facile depuis la remorque. Les safrans enfichables peuvent être entièrement retirés. Avec une profondeur d'immersion de seulement 30 centimètres, le First 24 SE de Beneteau peut être ancré dans des zones de berges peu profondes ou même être remorqué sur la plage. Il faut l'imaginer comme un dériveur moderne, mais à l'abri du chavirage grâce aux 36% de lest dans la quille en fibre de verre et en plomb et insubmersible grâce aux trois corps de flottaison à l'avant et au milieu du bateau.
Pour renforcer la coque, Manuard et le directeur de production Kristian Hajnsek utilisent le caisson de quille massif, qui constitue l'épine dorsale du groupe de plancher, ainsi que les socles des banquettes de salon comme éléments structurels. À cela s'ajoutent de puissants boudins et des lisses étroitement espacées. Ils sont laminés avec la coque en une seule opération sous vide - un procédé rarement utilisé de manière aussi conséquente dans la construction de bateaux de série. Il permet d'obtenir des assemblages homogènes et très résistants tout en réduisant le poids de la construction en sandwich. Il en résulte un déplacement de seulement 890 kg, ce qui explique en partie le poids extrêmement élevé de la voile (6,7).
En effet, le Beneteau First 24 SE flotte haut ; prêt à naviguer, mais sans équipage, l'étrave et la poupe sortent clairement de l'eau - un indice que les objectifs du constructeur ont été réalisés de manière conséquente lors de la construction.
Il suffit de monter sur le pont pour ressentir la légèreté. Le bateau s'agite sur le ponton, s'accroche aux amarres, car l'énergie cinétique ne se perd pas en pure masse. Partout, les efforts du chantier naval pour réduire le poids sont visibles. Le mât, la bôme, le beaupré et la barre franche sont en fibre de carbone, les voiles de North en film fin.
Et c'est ainsi que navigue le Seascape 24 de l'époque : bien. Non, mieux encore : fantastique. Bien que le génois soit un peu trop long dans la ralingue inférieure et pas assez tendu dans la ralingue avant, et bien que les conditions du deuxième jour de test, avec des rafales à plus de 30 nœuds, auraient nécessité un foc de travail, le 24 s'est très bien comporté par vent faible comme par vent fort.
Même nettement surclassé au niveau de la croix, il marchait en gîtant fortement là où le barreur voulait qu'il aille. Réglé de manière optimale, il était un modèle d'équilibre, surtout par 3 à 4 Beaufort et sur une eau lisse. Même au largue sous gennaker, le bateau obéit aux moindres impulsions de la barre. Ce n'est qu'à mi-vitesse, lorsque la pression est maximale, qu'il faut contrer un peu plus énergiquement.
La capacité d'accélération de cette petite fusée est tout à fait frappante. A partir de 5 Beaufort, il suffit de descendre de 20 ou 30 degrés sous la grand-voile et le génois pour qu'elle se mette à planer immédiatement. Puis, au lieu de 6 nœuds, c'est tout à coup 8 nœuds qui s'affichent au compteur, et le sillage s'arrache à la poupe.
En ajoutant le spi fractionné de 67 mètres carrés et en naviguant plus bas, on passe facilement à une vitesse à deux chiffres. Lors du test, le Seascape 24 de l'époque a atteint une vitesse de pointe de 16,6 nœuds et une moyenne de 12 à 14 nœuds sur de longues distances. Ce qui lui manque, ce n'est pas tant le facteur fun que les réserves : le plan de voilure moins adaptable, le moment de redressement plus faible. Ce serait donc une erreur de définir le bateau uniquement par sa puissance maximale. En fait, il procure déjà un grand plaisir par vent faible - et ce, de manière simple et détendue.
Malgré le manque de place sous le pont, il convient parfaitement aux week-ends et aux vacances à deux. La glacière, le porta-potti et le réchaud trouvent leur place sous la descente, les provisions sous les bancs, les vêtements et les bibelots dans les sacs de rangement payants sous le pont. L'équipage dort à l'avant ou séparément dans ce que l'on pourrait qualifier de "salon". Il n'y a pas besoin de plus. Du moins pas pour tous ceux qui peuvent se passer de hauteur sous barrot et de contreplaqué plaqué à bord.
Sandwich en fibre de verre. La coque et le plancher sont laminés ensemble par un procédé d'infusion sous vide. Quille pivotante en PRV avec lest de plomb
09/2023, comment les prix affichés sont définis, vous trouverez ici !
Chantiers Beneteau, 85805 Saint-Gilles-Croix-de-Vie (France), www.beneteau.com
Réseau de concessionnaires
Le First 24 SE de Beneteau est la quintessence du petit voilier de croisière multi-optionnel : il convient aussi bien pour la course que pour le voyage. Et si vous cherchez un voilier de jour compact pour les eaux intérieures, il sera sans aucun doute aussi très heureux.
Cet article est paru pour la première fois dans YACHT 08/2016 et a été mis à jour pour cette version en ligne.