Météorologie épisode 4Que valent les prévisions météorologiques par Internet ?

YACHT-Redaktion

 · 23.10.2022

Bien se déplacer. Celui qui garde un œil sur la météo et qui est capable de juger de la qualité d'une prévision peut partir en croisière en toute tranquillité.
Photo : K. Andrews
Une bonne prévision permet d'éviter les surprises
Grâce à Internet, les prévisions météorologiques sont toujours à portée de main. Mais est-elle vraiment utile ? Comment travaillent les services météo et ce à quoi les navigateurs doivent faire attention

Dans cette série :

de Sebastian Wache

Partie 4 : Routage météorologique

Pour cette dernière partie de la série météo, j'ai choisi un endroit particulier : Je suis assis dans notre magnifique club-house, quasiment sur l'eau, avec vue sur le fjord de Kiel, le ciel bleu - et le cinéma du port. Car en ce moment, de nombreux plaisanciers invités arrivent ici pour se protéger d'un vent d'est qui se renforce. Ceux qui sont encore dehors ont pris beaucoup de ris et luttent un peu contre les conditions de vent. Pour ma part, j'observe cela tranquillement et j'apprécie surtout une chose : oui, la météo aussi. Mais surtout cette fiabilité des prévisions. En effet, le fait que cette situation météorologique devait s'installer avec un anticyclone scandinave était déjà visible dans les modèles météo il y a une semaine. Pas dans tous, mais dans ceux qui sont fiables.

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Du grand ensemble au petit espace

Et c'est là que commence la complexité des données météorologiques. Je vais essayer d'y voir un peu plus clair et de donner des instructions sur la manière dont les navigateurs peuvent obtenir les meilleures prévisions météorologiques possibles, avec quelles données ou avec des aides techniques. La stratégie que j'enseigne toujours aux participants dans les séminaires est de toujours passer du grand au petit. Pourquoi est-ce important ? Les parties précédentes nous ont appris ce qu'est le jet-stream, comment se forment les dépressions et comment est gérée la circulation globale des vents. Bref, tout est lié. Si j'ai du vent à Kiel, il ne vient pas forcément d'une dépression à Hambourg et d'un anticyclone à Flensburg. Cela peut certes arriver, mais les systèmes sont souvent bien plus grands et bien plus éloignés les uns des autres.

Il faut donc toujours s'intéresser à la situation météorologique générale. Une carte de pression au sol permet de voir à tout moment ce qui se passe au-dessus de sa tête. On commence par une carte d'analyse. Elle donne des informations sur la situation météorologique actuelle. Viennent ensuite les cartes de prévision. Elles révèlent ce qui nous attend dans les heures et les jours à venir. J'ai ainsi une première image. Je peux localiser les anticyclones, les dépressions et les fronts. En même temps, je peux même attribuer l'image actuelle des nuages aux fronts.

Comme les cartes courantes ne représentent généralement que la pression au sol sous forme d'isobares, il faut déduire soi-même la direction et la vitesse du vent ainsi que l'activité et l'intensité météorologiques possibles des fronts - ou recourir à d'autres cartes. Mais c'est là que les choses se compliquent. De quelles cartes ai-je besoin pour cela et où puis-je les trouver ? Chez MétéoMonde, nous avons réfléchi à ce que nous pourrions ajouter comme informations dans nos cartes de pression au sol, afin que l'on en sache plus au premier coup d'œil. Pour cela, nous représentons en plus les flèches de vent avec les pinnules et l'intensité des précipitations sur les fronts. L'observateur sait donc immédiatement comment le vent souffle autour d'un anticyclone et d'une dépression, et aussi, de manière assez grossière, quelle est son intensité. En ce qui concerne les fronts, je peux donc estimer s'ils apportent du mauvais temps et si je dois me préparer à des précipitations. Ou si ce ne sont que des nuages inoffensifs qui vont passer au-dessus de moi.

Analyse et prévision

Lorsqu'on regarde une carte météo, il faut tout d'abord vérifier ce que l'on a devant soi : S'il s'agit d'une carte d'analyse, la situation réelle est représentée à un moment précis. La plupart du temps, ces cartes sont établies quatre fois par jour, à 00, 06, 12 et 18 heures UTC. La situation météorologique y est représentée avec ses formations de pression et ses fronts mesurés à l'un de ces moments par les stations et les satellites météorologiques.

Fiches d'analyse

Carte d'analyse du service météorologique allemand (DWD)
Photo : S. Garde
Cartes d'analyse de trois fournisseurs. Elles se basent sur les mêmes valeurs de mesure, mais l'interprétation du temps réel est légèrement différente

Les cartes d'analyse constituent la base des cartes de prévision. Elles intègrent les modèles météorologiques des différents fournisseurs ou instituts météorologiques. Les graphiques et les paramètres utilisés sont à peu près les mêmes, mais ils indiquent maintenant comment la situation météorologique devrait évoluer dans les heures ou les jours à venir. Les prévisions diffèrent souvent d'un fournisseur à l'autre, car tous travaillent en cas de doute avec différents modèles météorologiques. On entend par là les formules mathématiques sous-jacentes à l'aide desquelles les météorologues calculent l'évolution du temps.

Cartes de prévision

Carte de prévision du DWD
Photo : S. Garde
Cartes de prévision des trois mêmes fournisseurs. Elles montrent l'évolution du temps pour les six prochaines heures et des écarts parfois importants

Les plaisanciers devraient comparer les prévisions de plusieurs fournisseurs lors de la planification de leur croisière. Cela leur permet de mieux comprendre dans quelle direction le temps pourrait évoluer. Même si l'on a déjà une grande confiance dans un modèle météorologique donné, il faut le comparer régulièrement à la réalité. Les radars de pluie et de foudre sont utiles à cet égard. Ils permettent de vérifier si une zone pluvieuse se trouve effectivement là où les prévisions le prévoyaient.

Les cartes météo ne suffisent pas

Les cartes d'analyse et de prévision sont à elles seules une grande valeur ajoutée si l'on ne s'occupe pas quotidiennement de la météo. Même moi, je ne peux que difficilement estimer, à partir d'une carte de pression au sol standard, si les fronts vont apporter un temps violent, doux ou pas de temps du tout. Néanmoins, il faut toujours commencer par les cartes de pression au sol. Le mieux est de télécharger une fois ces cartes sur sa tablette ou son ordinateur portable et de les avoir ainsi à disposition hors ligne. Si l'on dispose d'une imprimante à bord ou si l'on souhaite s'occuper de la météo à la maison en hiver, il suffit d'imprimer les cartes et de les poser côte à côte sur la table.

Petite anecdote : Il y a quelques années encore, c'était la même chose au bureau. Nous imprimions toutes les données météorologiques sur papier et les épinglions au mur. Lorsque de nouveaux modèles sortaient, les cartes étaient remplacées par les étudiants. Toutes les pièces étaient tapissées de cartes météo et l'imprimante tournait tous les jours à plein régime. Avec le changement numérique, ces cartes sont devenues entièrement numériques. On peut désormais travailler de manière plus décentralisée et beaucoup plus rapidement. Mais surtout, l'accès aux données météorologiques est devenu beaucoup moins compliqué, même pour les non-initiés.

Revenons à l'utilisation des cartes météo. Je recommande de commencer par marquer son propre emplacement d'une croix. Il est ainsi plus facile de voir ce qui va passer au-dessus de soi dans les heures et les jours à venir. Si un front s'approche, je me réfère à ce que j'ai appris dans la deuxième partie de la série sur ce à quoi je dois m'attendre et sur quels fronts. Mais je vais maintenant aller plus loin dans les détails. Je veux aussi savoir ce qui m'attend en cours de route lors d'une étape de navigation prévue le long de mon itinéraire. Je vois souvent des gens - y compris des navigateurs - me mettre leur téléphone portable sous le nez et me demander si les prévisions qui s'y affichent sont exactes. Il s'agit généralement d'applications qui ne donnent que des prévisions ponctuelles. La plupart des gens n'utilisent que les applications météo préinstallées sur les appareils ou celles - généralement gratuites - de l'App-Store, qui ne donnent pas une vue d'ensemble de la météo.

Routing en ligne et briefing météo pour la Solitaire du Figa ro avec Susann Beucke avant sa participationPhoto : Sebastian WacheRouting en ligne et briefing météo pour la Solitaire du Figa ro avec Susann Beucke avant sa participation

Pour un routage, l'évolution de la météo est importante

Comme pour les cartes de pression au sol, il est essentiel pour les navigateurs de savoir quels sont les vents, les vagues et les conditions météorologiques à venir sur une grande surface - et donc aussi derrière le prochain cap ou dans la prochaine baie que je souhaite aborder. Là, le temps peut être complètement différent. En automne, par exemple, il arrive que des bancs de brouillard se forment en mer alors qu'ils n'étaient pas encore visibles au départ. Le vent peut aussi avoir une autre direction et une autre force que près de la côte. Je ne peux m'en rendre compte qu'en observant la météo et l'évolution dans le temps tout au long du parcours. C'est la seule façon de me protéger des surprises qui ne devraient plus en être.

Mêmes données, résultats différents

Il est important de savoir : En principe, tous les modèles météorologiques - c'est-à-dire les formules mathématiques sur lesquelles reposent les prévisions - intègrent les mêmes données de mesure. La base du temps qu'il fait autour du globe est donc la même pour tous. Mais dès qu'ils commencent à calculer dans le futur, les petites différences qui caractérisent chaque modèle entraînent parfois de grandes différences dans les résultats. La raison : pour obtenir rapidement des résultats malgré tous les supercalculateurs, on essaie de simplifier quelque peu les formules parfois follement compliquées. Tous ceux qui s'en occupent le font différemment. En outre, il existe des modèles qui intègrent des statistiques. On regarde donc si la situation météorologique a déjà existé et comment elle était à l'époque, afin d'être encore un peu plus précis avec les prévisions des modèles.

Cet été en particulier, il s'est avéré que de tels modèles ne s'accommodaient pas bien de la forte sécheresse, par exemple, car celle-ci n'avait jamais été observée auparavant dans les mesures. De petites modifications peuvent donc avoir un impact considérable sur la production. De même, un modèle réagit plus fortement que l'autre au développement de nuages convectoriels, et des averses plus rapides et plus fortes apparaissent ainsi dans l'un que dans le suivant.

Quel est le modèle météo exact ?

Les modèles météorologiques sont nombreux. Presque chaque institut météorologique national ainsi que les prestataires de services météorologiques privés ont les leurs. Ceux qui ne coûtent rien sont le plus souvent utilisés par les innombrables applications gratuites. Chaque programmeur peut ainsi proposer une application météo, y intégrer de la publicité et gagner de l'argent de cette manière. Peu de gens savent que ces modèles, en particulier le modèle américain GFS, ne sont pas si fiables. Ceux qui s'en rendent compte pestent contre les mauvaises prévisions, mais ne savent généralement pas qu'il est possible de faire mieux.

Le modèle du service météorologique européen ECMWF, par exemple, coûte en revanche des droits de licence élevés pour la plupart des paramètres météorologiques. D'autres services météorologiques nationaux font également payer l'utilisation de leurs données. L'investissement en vaut la peine, car l'expérience et les évaluations montrent que la qualité des prévisions est nettement meilleure que celle des autres. Il faut donc acheter de meilleurs modèles de prévision. Dans ce cas, ce sont généralement les données brutes qui peuvent être affinées avec d'autres modèles de post-calcul. Cela signifie que l'on achète d'abord une prévision très approximative pour les dix prochains jours pour l'ensemble de la Terre. Deux fois par jour, il y a un nouveau calcul de ce modèle. Une fois que l'on a téléchargé ces données du serveur, on peut effectuer des calculs beaucoup plus fins pour des régions plus petites à l'aide de ses propres modèles.

Sebastian Wache garde toujours un œil sur la météo pour les navigateurs, les accompagne lors de leurs étapes sur toutes les mers du monde et les conseille aussi immédiatement par téléphone en cas d'urgence. L'objectif principal est de toujours veiller à la sécurité de l'équipage.Photo : Sebastian WacheSebastian Wache garde toujours un œil sur la météo pour les navigateurs, les accompagne lors de leurs étapes sur toutes les mers du monde et les conseille aussi immédiatement par téléphone en cas d'urgence. L'objectif principal est de toujours veiller à la sécurité de l'équipage.

En revanche, avec le modèle GFS, je ne peux guère faire mieux à partir d'une prévision peut-être déjà divergente et donc erronée. Exemple : si le modèle européen me prévoit un anticyclone sur l'Allemagne demain, je m'attendrai à des vents plutôt faibles et à beaucoup de soleil dans le post-calcul fin. En revanche, si l'autre modèle me prédit une dépression, le post-calcul ne m'apportera pas non plus de soleil. Ce qui est donc important, c'est ce que le modèle brut me fournit comme prévisions. Si elles sont fiables, je peux en toute bonne conscience affiner l'ensemble dans l'espace et dans le temps pour mes régions. Au final, les prévisions me permettent de savoir exactement, pour chaque heure des deux prochains jours, quand et où le vent va tourner, s'il est soumis à des effets à petite échelle dus au tracé des côtes ou à d'autres facteurs similaires, et où je dois m'attendre au temps le plus fort.

Ces "calculs supplémentaires" ne sont pas toujours gratuits, car ils nécessitent beaucoup de travail de développement. Une bonne météo a donc un prix - même si celui-ci est finalement relativement faible pour le navigateur : 60 à 100 euros par an devraient être nécessaires pour obtenir des prévisions fiables. Du moins, si l'on veut le faire seul.

Météo au format de données

Pour que les applications ou programmes de routage météorologique puissent fonctionner, ils doivent être alimentés par des données dites Grib. Ce sigle, qui signifie Gridded Binary, est un format standard mondial pour les données météorologiques et océanographiques. Celles-ci peuvent contenir des informations actuelles sur le temps, les vagues et les courants à différentes profondeurs des océans ainsi qu'à différentes hauteurs de l'atmosphère. Les navigateurs utilisent généralement les données de surface pour le vent et la météo ainsi que les vagues et les courants au niveau de la mer. Les applications et programmes informatiques convertissent ces données Grib en graphiques. Ils sont devenus depuis longtemps indispensables à la pratique de la voile.

Ce graphique est basé sur les données Grib. Il montre une dépression au large de la Sicile avec des vents atteignant 64 nœuds, qui est sur le point de se transformer en medicane.Photo : Sebastian WacheCe graphique est basé sur les données Grib. Il montre une dépression au large de la Sicile avec des vents atteignant 64 nœuds, qui est sur le point de se transformer en medicane.

D'ailleurs, les données météorologiques avec lesquelles on travaille alors et qui se réfèrent au sol tiennent déjà compte des processus en altitude. Ce n'est pas sans importance, car après avoir regardé la carte au sol, on devrait en fait aussi regarder en altitude pour les grandes situations météorologiques. Comme nous l'avons montré dans la deuxième partie de cette série avec l'expérience de la bouteille, il est décisif de savoir si nous avons des masses d'air plutôt chaudes au-dessus de masses d'air froides ou si des masses d'air froides instables s'approchent d'altitude. Car celles-ci peuvent rendre le temps très turbulent. Mais comme nous l'avons dit, ces informations sont déjà traduites dans les données pour les non-initiés à la météo.

Mettre à jour le routage

Une fois que l'on s'est fait une idée de la météo sur son parcours, il faut toujours faire une vérification croisée avant le départ et en cours de route. Je compare donc constamment la situation réelle avec ce que les modèles m'ont dit. L'avantage, c'est que les données sont également disponibles hors ligne. Car dès que je navigue hors de la zone de réception des téléphones portables, les mises à jour deviennent difficiles.

Si j'ai encore du réseau, comme par exemple dans une grande partie de la mer du Sud danoise ou dans les archipels de Scandinavie, je devrais toujours avoir un radar météorologique à portée de main sur mon téléphone portable lorsque la situation est limite. Je vois ainsi plus loin que ce que je peux voir depuis le cockpit. Certes, je peux voir des nuages convectoriels s'amonceler à des kilomètres de là. Mais avec une image ou un film satellite, qui me permet de voir d'en haut, il est beaucoup plus facile de déterminer si les nuages se développent de manière plus organisée et se dirigent peut-être même dans ma direction.

Utiliser une application de radar météorologique

Si des précipitations ou des orages se forment, une telle application de radar météorologique est encore plus importante. Grâce à elle, il est possible d'estimer où se situe le centre de gravité d'un orage et où il se dirigera à peu près à quel moment. Des sites comme détection de la foudre.org ou lightningmaps.org sont un instrument précieux en cas d'orage. Une initiative de bricoleurs bénévoles et de passionnés d'orages a mis sur pied quelque chose de génial avec ce projet open-source. Reproduire les décharges d'éclairs et leur trajectoire presque à la seconde près est déjà une prouesse technique.

Mais il n'est pas toujours facile de se familiariser avec tous les instruments et possibilités de manière à être sûr de la planification de sa croisière. Surtout à une époque où les extrêmes météorologiques font quotidiennement la une des médias, ce qui accroît l'incertitude de travailler soi-même avec la météo. C'est là que nous, les routeurs météo, entrons en jeu. Nous accompagnons les équipages et les navigateurs solitaires du départ à l'arrivée, si vous le souhaitez. Pour cela, nous demandons l'itinéraire, quelques paramètres du bateau ainsi que la météo acceptable. Ensuite, nous commençons généralement par un monitoring. Celui-ci a souvent lieu trois à quatre jours avant le départ prévu. Nous évaluons ainsi pour la première fois la situation météorologique et son évolution, et voyons si un départ est possible. Si la date n'est pas tenable en raison des conditions météorologiques, il est possible de discuter immédiatement de la date à laquelle une fenêtre météo appropriée s'ouvrira. Si le départ est possible, nous élaborons un premier itinéraire.

  Beaucoup de choses se passent dans l'Atlantique Nord ! Le graphique montre des routages météorologiques dynamiques pour des équipages qui sont rentrés des Caraïbes en Europe au printemps.Photo : S. Wache Beaucoup de choses se passent dans l'Atlantique Nord ! Le graphique montre des routages météorologiques dynamiques pour des équipages qui sont rentrés des Caraïbes en Europe au printemps.

S'il s'agit d'un trajet qui peut être effectué en trois à cinq jours, un routage est généralement suffisant. S'il s'agit plutôt d'une traversée de l'Atlantique, les moyens de communication modernes entrent en jeu : Je reçois une position par satellite via un tracker ou depuis le bateau au moins une fois par jour. Je sais ainsi toujours où se trouve le bateau. Je suis chaque navire au jour le jour et je regarde toujours les conditions météorologiques actuelles. Lorsque les conditions météorologiques sont stables, il suffit généralement d'envoyer une mise à jour du routage au navire tous les deux ou trois jours. Cela se fait sous la forme d'un simple texto ou d'un SMS satellite, afin de maintenir les coûts aussi bas que possible.

En revanche, si la situation météorologique est plus dynamique et variable, par exemple parce que plusieurs dépressions se présentent autour de la position du bateau, la fréquence des textes transmis augmente. Même si je constate que de nouvelles informations apparaissent assez soudainement par rapport aux données de prévision de la veille, par exemple parce qu'un ouragan s'est formé, je contacte les navigateurs pour les avertir à temps et leur recommander de changer de cap. Comme il est quasiment impossible pour les navigateurs de télécharger différents modèles en haute résolution sur une large zone et de les visualiser eux-mêmes, je suis quasiment l'œil qui surveille les équipages. C'est souvent la clé pour être le plus sûr possible, surtout lorsque les conditions météorologiques sont volatiles.

Il m'arrive donc, comme en mai de cette année, d'échanger intensivement avec des équipages plusieurs fois par jour. Ils partaient des Caraïbes en direction des Açores. Mais à environ 150 milles nautiques de leur destination, une dépression orageuse avec un vent de plus de 50 nœuds s'est installée à la place de l'anticyclone typique des Açores. J'ai recommandé de virer de bord pendant environ deux jours et de laisser la dépression passer tranquillement devant nous. Une décision que l'équipage n'aurait probablement pas prise sans les connaissances externes. Mais cela a permis au bateau et aux marins d'éviter des dommages importants à bord.

Les routages météo sont donc un complément utile à toutes les données et possibilités dont chacun dispose déjà. Même s'il s'agit seulement de savoir si je dois naviguer plutôt vers la mer du Sud danoise ou vers Bornholm, ou si je dois contourner Funen par la gauche ou par la droite, une évaluation météorologique par un professionnel aide toujours à la prise de décision.

Cette série a démontré que ce qui se passe dans l'atmosphère n'est pas si complexe et que travailler avec la météo n'est pas si difficile et peut même être très amusant. En commençant par les bases, nous nous sommes plongés dans le monde des données et du routage météorologiques. Il s'agit maintenant de construire sur ces connaissances et, dans le meilleur des cas, de se pencher plus régulièrement sur le sujet. De cette manière, une certaine routine s'installe rapidement dans l'utilisation des données disponibles, jusqu'à un sentiment infaillible de ce que la météo du matin nous réserve.


Météorologue diplômé Sebastian WachePhoto : S. WacheMétéorologue diplômé Sebastian Wache

Sebastian Wache est météorologue diplômé ; il travaille en tant qu'expert en prévisions météorologiques maritimes et en routage météorologique professionnel ainsi qu'en tant que conseiller en croisière et en régate chez Wetterwelt GmbH à Kiel. Il transmet régulièrement ses connaissances aux navigateurs dans le cadre de séminaires. En outre, il présente avec le Dr Meeno Schrader les prévisions quotidiennes pour le Schleswig-Holstein à la télévision NDR. Wache est lui-même passionné de voile et préfère naviguer sur la mer du Nord et la mer Baltique.


Sites météo recommandés sur le web

  • WWW.WINDY.COM Très complexe et complet
  • WWW.WXCHARTS.COM Page avec différents modèles météo
  • WWW.METEOCIEL.FR Également divers modèles météorologiques, mais uniquement en français
  • WWW.BLITZORTUNG.DE Radar à foudre ; montre les cellules orageuses actuelles et leurs trajectoires
  • WWW.SAT24.COM Images et films satellites actuels pour l'Europe
  • WWW.ESTOFEX.ORG Site d'alerte météorologique. Comme il est géré bénévolement, sans garantie d'exhaustivité, il s'agit néanmoins d'un site à prendre au sérieux.
  • WWW.CYCLOCANE.COM Bon aperçu des cyclones tropicaux
  • WWW.WETTER3.FR Cartes de pression au sol et cartes de niveau d'altitude

Applications météo recommandées

  • SEAMANL'application web payante avec l'outil de routage de MétéoMonde
  • WINDYTrès populaire parmi les navigateurs. Attention, il s'agit de l'application avec le logo rouge !
  • RADAR DES PRÉCIPITATIONSIl existe différents fournisseurs d'applications, mais les données de mesure sont les mêmes pour tous.
  • YR.NO Une application norvégienne avec un bon modèle de prévisions ponctuelles

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