YACHT-Redaktion
· 27.08.2022
Chaque propriétaire a ses propres besoins en matière de confort à bord. L'équipement de la cuisine sur les bateaux de série se compose généralement d'un appareil combiné à gaz suspendu à la cardan, composé d'un four et d'une cuisinière avec au moins deux feux. De nombreux bateaux de série prévoient l'utilisation de bouteilles de gaz butane bleues de 2,75 kilogrammes ("Campingaz"). Il n'y a rien à redire à cela, à condition que l'installation soit régulièrement contrôlée et entretenue. La cuisine au gaz est très agréable et le gaz butane est une source d'énergie très efficace. Toutefois, les bouteilles ne sont pas vraiment bon marché, elles se vident rapidement en cas de cuisson fréquente et ne sont pas disponibles partout dans le monde.
De nombreux plaisanciers utilisent donc au port des appareils électriques supplémentaires branchés sur le courant de quai. C'est surtout courant chez les navigateurs au long cours, qui passent nettement moins de 20 % de leur temps sur les passages et une bien plus grande partie dans les mouillages ou justement les marinas. La plupart des bateaux de série sont équipés d'une prise de quai et d'un réseau de bord de 230 volts.
Si l'on souhaite utiliser la bouilloire ou les plaques à induction sans courant de quai, il faut encore un onduleur performant, une capacité de batterie suffisante et des sources d'énergie pour le rechargement. L'onduleur, également appelé convertisseur, transforme la tension continue du réseau de bord en une tension alternative de 230 volts. Pour que de simples bouilloires ne fonctionnent pas sans défaut, il convient de choisir un appareil avec un sinus propre, souvent appelé "pure sine". Pour l'utilisation d'appareils électroménagers, il est important de comprendre avec quelle puissance électrique ces appareils fonctionnent. La puissance électrique est désignée par "P" et exprimée en watts. Elle est le produit de la tension électrique et du courant.
Prenons l'exemple d'une bouilloire électrique : elle est alimentée par la tension alternative habituelle de 230 volts. Sur la plaque signalétique figurent les valeurs pour la tension alternative : 220-240V, la fréquence : 50/60Hz et la puissance : 1.250-1.500W. Étant donné que les réseaux électriques sont soumis à des fluctuations, on obtient sur de nombreux Ainsi, pour une tension de réseau Inverter : courant alternatif de l'accumulateur de 230 Volt, la puissance est de 1.375 Watt. Le courant est calculé en divisant la puissance par la tension, ce qui donne dans l'exemple un courant de 5,98 ampères. Cela signifie que notre alimentation à quai devrait fournir au moins six ampères de courant, ce qui n'est désormais plus un problème dans la plupart des ports.
En dehors de la mer Baltique, on dispose même souvent de 16 ampères par prise. Si l'on veut utiliser la bouilloire au mouillage, l'onduleur doit maîtriser la puissance nécessaire. Il faut alors faire la distinction entre deux valeurs, car en plus de la puissance continue, la puissance maximale de l'onduleur est généralement indiquée. Pour la bouilloire électrique, qui fonctionne pendant plusieurs minutes, c'est la puissance continue qui est importante. La puissance maximale est souvent deux fois plus élevée, mais l'inverseur ne la supporte que pendant quelques millisecondes. Juste assez longtemps pour absorber les courants de démarrage plus élevés des appareils électriques à moteur. Par exemple, un mixeur courant dans la cuisine. Il est indiqué avec une puissance continue de 400 watts. Lors de la mise en marche de l'appareil, il faut compter avec une puissance absorbée jusqu'à six fois supérieure. Cela signifie que pour la mise en service d'un tel appareil, l'onduleur doit fournir 2 400 watts pendant une fraction de seconde.
Il est recommandé d'utiliser une puissance continue de 2 000 watts ou plus, ce qui permet généralement d'être en sécurité dans la cuisine. Elle permet en effet d'utiliser les appareils de cuisine les plus courants, jusqu'à la plaque de cuisson à induction. Voici une liste des puissances absorbées typiques :
Lors de l'achat d'un nouvel onduleur, il convient également de réfléchir à un appareil combiné. Ceux-ci réunissent l'onduleur et le chargeur de quai dans un seul boîtier, ce qui permet de gagner de la place et simplifie l'installation. Selon le modèle, ils permettent également d'assister les prises de courant de quai trop faiblement protégées par la batterie. À l'origine, ces fonctions d'assistance étaient conçues pour fonctionner avec un générateur comme source d'alimentation primaire de 230 volts, mais elles fonctionnent tout aussi bien sur le réseau terrestre. Le courant de quai et l'onduleur sont connectés en parallèle en interne.
Le hic, c'est qu'en Allemagne du moins, on enfreint la réglementation : Comme le système alimente en principe le réseau terrestre, un ENS (dispositif de surveillance du réseau avec des organes de commutation attribués) est prescrit, qui interrompt l'alimentation en cas de panne du réseau terrestre. Sans interruption automatique, le yacht devient une usine électrique et alimente le port en 230 volts quasiment à l'envers, malgré le déclenchement du fusible principal. Les onduleurs possèdent certes une surveillance automatique du réseau, mais celle-ci n'est généralement pas autorisée comme ENS. L'avantage est que ces appareils fournissent une alimentation en 230 volts sans interruption en cas de panne du courant de quai. Une série d'autres avantages est contrebalancée par un inconvénient : Si l'appareil tombe en panne, le chargeur et l'inverseur ne sont pas disponibles à bord.
Un tel chargeur-inverseur est par exemple le CombiMaster 12/3000-100 de Mastervolt. Il fournit un maximum de 5.200 watts et 2.600 watts en continu et peut remplir les batteries de bord avec un courant allant jusqu'à 100 ampères. Il faut investir environ 1.700 euros pour cet appareil de 9,3 kilos. Pour ceux qui ont besoin de plus de puissance, il existe des appareils comme le Mass Combi Ultra de Mastervolt. La caractéristique principale de ces appareils est la possibilité de les utiliser en parallèle. Cela signifie qu'il est possible d'augmenter à la fois le courant de charge et la puissance de l'onduleur en couplant plusieurs appareils. En outre, les appareils connectés en parallèle fonctionnent de manière redondante. En cas de panne d'un onduleur, il est possible de continuer à cuisiner avec au moins la moitié de la puissance. Le plus petit appareil de la série Ultra fournit déjà 3.000 watts, mais coûte déjà plus de 3.000 euros.
Quelle que soit la solution choisie : Des onduleurs aussi puissants nécessitent une installation professionnelle. Il s'agit notamment de l'emplacement de montage et de la section des câbles entre la batterie et l'onduleur. Les deux appareils doivent être installés le plus près possible l'un de l'autre. En effet, pour mettre à disposition la puissance nécessaire aux appareils de cuisine du côté 230 volts, des courants énormes sont nécessaires dans le réseau de bord. Si l'on part d'une tension de bord de 12,8 volts et des 1.375 watts de la bouilloire, on obtient un courant d'environ 140 ampères avec un rendement de 76 pour cent. Même à une distance de deux mètres, cela signifie qu'il faut poser des câbles d'une section de 35 millimètres carrés. En réalité, la puissance maximale de l'onduleur est déterminante pour la conception des câbles. En règle générale, le fabricant de l'appareil indique les sections nécessaires dans le mode d'emploi. Il va de soi que des câbles aussi épais ne peuvent pas être raccordés à l'aide d'une borne à vis, ce qui signifie que des cosses professionnelles et les outils de sertissage correspondants sont également nécessaires pour la confection des câbles.
Les courants élevés peuvent également être problématiques pour les batteries de bord, du moins si les accumulateurs d'énergie fonctionnent encore au plomb et à l'acide. Le courant continu maximal délivré dépend fortement de la taille de l'accumulateur. Pour les accumulateurs au plomb, il s'agit généralement de 30 à 50 pour cent de la capacité nominale. Pour les 127 ampères de la bouilloire, il faudrait donc au moins 250 ampères-heures. La situation est nettement meilleure avec les batteries au lithium. Même les modèles bon marché fournissent sans problème des courants continus correspondant à la capacité de la batterie. La gestion de la batterie est ici le goulot d'étranglement. Les systèmes plus sophistiqués atteignent des valeurs de capacité deux fois supérieures, c'est-à-dire qu'une batterie de 100 ampères-heures peut supporter une décharge de 200 ampères.
La capacité des batteries de bord n'est donc plus un critère de choix. La question se pose néanmoins de savoir quelle quantité d'énergie est concrètement nécessaire pour faire fonctionner les appareils de cuisine électriques. Pour ce faire, nous nous basons sur la plus grande batterie au lithium prête à l'emploi actuellement disponible. Le bloc de Liontron, par exemple, offre une capacité utile de 300 ampères-heures, pèse environ 35 kilogrammes et coûte environ 3.000 euros. L'intensité du courant a été mesurée pendant la cuisson sur le moniteur de batterie et la capacité de la batterie a été déterminée avant et après la cuisson à l'aide du moniteur de batterie.
En fonction des sources d'énergie disponibles à bord, il est donc possible de cuisiner longuement avec des appareils électriques même dans un mouillage. Il est important de tenir compte de la consommation dans le bilan énergétique en cas de cuisson électrique régulière. Enfin, l'énergie prélevée doit également être réinjectée dans la batterie, soit par le biais du courant de quai, soit en mer au moyen d'un générateur éolien, d'une installation solaire ou d'un alternateur.
Outre le bilan énergétique, se pose la question de la praticité. Certains constructeurs de multicoques proposent, côté chantier, d'équiper la cuisine d'une plaque à induction et d'un four électrique. Sur les multicoques, de telles solutions sont également possibles sans suspension à cardan, car les bateaux ne gîtent guère. Par exemple, le Dragonfly-40-Tri danois peut être commandé avec une plaque de cuisson à induction. Pour que les casseroles restent sur la cuisinière même par temps agité, un tapis en silicone est placé en dessous. La situation est nettement plus difficile pour les propriétaires de monocoques, du moins lorsqu'il s'agit de cuisiner en route. Au mouillage ou dans le port, une cuisinière électrique mobile pourrait être utilisée en raison du manque de gîte. Il existe des modèles simples à partir de 90 euros, et même une plaque à induction mobile de 2 000 watts achetée dans un magasin discount peut être utilisée.
Lors du choix des appareils, il est recommandé de regarder en direction des camping-cars. La cuisine électrique est à la mode chez les campeurs. Cela devient plus difficile lorsque le système doit fonctionner en position. En effet, il n'existe actuellement pratiquement pas de cuisinières à induction prêtes à être installées avec une suspension à cardan. Le modèle Ocean Chef 3 est produit par GN-Espace en Angleterre et possède trois plaques de cuisson ainsi qu'un four électrique et un gril. Pour utiliser toutes les fonctions simultanément, près de cinq kilowatts sont nécessaires. Il faut bien vérifier si la cuisinière s'adapte à la cavité existante de la cuisinière à gaz, car en raison de la suspension complexe, elle est un peu plus large que les modèles à gaz habituels. Le prix d'environ 5 600 euros devrait également constituer un obstacle.
Le fabricant italien Techimpex propose différents types d'appareils électriques pour la cuisine marine, dont la cuisinière Horizon3 avec trois foyers à induction et un four, ainsi que l'Horizon4 avec quatre foyers à induction et une combinaison de four, gril et micro-ondes. Tous les appareils sont dotés d'une suspension à la cardan. Les valeurs de consommation électrique et les prix ne sont pas encore connus.
Le spécialiste anglais de l'électricité Sterling Power est un autre des rares fournisseurs de plaques de cuisson à induction pour l'utilisation à bord. Les plaques sont destinées à un montage fixe et sont équipées d'un élément de commande externe. Deux tailles sont disponibles avec une puissance maximale de 1.000 ou 1.800 watts. La particularité : le modèle le plus récent ne démarre qu'à la moitié de sa puissance lors de la mise en marche, ce qui permet d'utiliser les plaques avec des onduleurs relativement petits, ce qui est optimal si l'on ne cuisine que rarement sur batterie. Prix : 86 ou 121 euros (gotthard-yacht.de).
Des solutions alternatives peuvent être construites soi-même à partir de plaques de cuisson encastrées et d'un four électrique ; diverses vidéos et articles de blog circulent également sur Internet à ce sujet. Parfois, les boîtiers de l'ancienne cuisinière à gaz ont simplement été réutilisés. Il n'y a toutefois aucune garantie que ce type de construction soit fiable. Mal installé, un appareil de cuisine 230 volts présente un potentiel de danger similaire à celui d'une installation de gaz défectueuse. En revanche, avec une installation professionnelle en 230 volts et le fonctionnement prévu par le fabricant, la créativité pour rendre les appareils électriques utilisables dans la cuisine est quasiment illimitée. Les yachts modernes de série prévoient déjà des emplacements pour des machines à café ou des micro-ondes intégrés. Il serait également envisageable d'installer une machine à pain en permanence, ces appareils fonctionnant même en cas de gîte. Un Thermomix ou d'autres réchauds multifonctions trouvent également de plus en plus leur place à bord.
Si le bilan énergétique le permet, par exemple s'il y a un générateur diesel, les seuls obstacles à un changement complet sont les cuisinières encastrées en état de navigabilité, qui sont quasiment inexistantes. Mais une plaque de cuisson à induction et une bouilloire électrique utilisées uniquement au port peuvent également réduire considérablement la consommation de gaz. C'est à chaque propriétaire de trouver le juste milieu entre minimalisme et confort élevé. Dans la pratique, l'utilisation d'appareils électroménagers électriques a fait ses preuves. Grâce aux batteries au lithium et aux générateurs éoliens et solaires efficaces, il est désormais relativement facile de remplir les conditions techniques à bord.