Kristina Müller
· 04.01.2024
Pendant que l'on fêtait Noël à terre, le participant à la régate non-stop tentait Global Solo Challenge de sécuriser son gréement après l'avarie et de faire des milles vers le nord en direction de la terre. Selon l'organisateur de la course, l'accident s'est produit dans la nuit du 22 décembre, à 1 600 milles nautiques au sud-est du Cap, dans les latitudes sud inhospitalières de l'océan Indien.
L'homme de 53 ans naviguait en onzième position dans cette course autour du monde sans escale lorsqu'un bas-hauban s'est cassé, puis le mât juste au-dessus de la paire de barres de flèche inférieure. Le Class 40 "Zero Challenge" de Känsäkoski se trouvait alors à environ 300 milles nautiques au nord des îles Crozet, qui ne sont habitées que de temps en temps par des scientifiques. Bien qu'elles soient la masse terrestre la plus proche accessible à ce moment-là, elles ne constituaient pas une véritable option pour faire escale en vue d'une réparation. La navigation est rare dans cette zone, les participants les plus proches étaient éloignés et Känsäkoski était donc livré à lui-même. Comme il était sorti indemne de l'accident et que sa coque était restée intacte, il n'a pas demandé d'aide. La direction de la course a toutefois informé les services de secours en mer en Finlande et à la Réunion.
Le skipper a réussi à sécuriser le gréement et à traverser à la machine une zone de courant d'une bonne cinquantaine de miles nautiques à angle droit. Le courant se dirige vers le sud-est, c'est-à-dire exactement dans la direction opposée à celle de sa destination, l'Afrique du Sud. Après plus de deux jours, il y est parvenu. L'opération a toutefois épuisé une grande partie de ses réserves de diesel.
Une chance dans son malheur : l'équipage du bateau de pêche japonais "Tomi Maru No. 58", situé à seulement 65 miles nautiques, a été informé de la situation et l'a approvisionné pendant des heures. Au total, 300 litres de diesel ainsi qu'un peu d'huile moteur ont atterri dans des bidons à bord du Class 40 lors de cette opération.
Entre-temps, le navigateur offshore expérimenté avait également réussi à créer un gréement de secours à l'aide de la bôme de spi. Selon l'organisateur, son objectif est de se rapprocher de la côte sud-africaine par ses propres moyens. Il est encore trop loin en haute mer pour une opération de remorquage.
Ari Känsäkoski a entre-temps fait un bon bout de chemin vers le nord et mis le cap à l'ouest en direction de l'Afrique du Sud. Les conditions de vent et de courant y sont plus favorables pour lui et les chances d'atteindre la terre sous gréement de fortune et moteur sont nettement meilleures que depuis la position de l'avarie. Mais il lui reste encore 600 miles nautiques à parcourir.
Entre-temps, l'organisateur a mis en place une collecte de fonds afin d'aider le skipper à faire face aux éventuels frais de sauvetage ou de réparation du gréement.
Depuis la fin du mois d'août 2023, 14 navigateurs en solo, dont une navigatrice, ont pris le départ de la course autour du monde à La Corogne, en Espagne, sur des yachts de différentes tailles. Le Français Philippe Delemare, en tête, a presque atteint le Cap Horn. En revanche, le dernier de la flotte, l'Américain Kevin Le Poidevin, navigue encore dans l'Atlantique Sud. Un bateau battant pavillon allemand ne participe pas. Le Düsseldorfer Philipp Hympendahl voulait initialement prendre le départ avec une Comfortina 38 Mais il a dû renoncer à son projet.