Si un membre de l'équipage tombait à l'eau, le navigateur d'autrefois s'écriait : "Homme à la mer". L'usage officiel et politiquement correct serait aujourd'hui "personne à la mer", dans l'esprit de l'égalité des sexes. Mais comme cela ne passe pas facilement sur les lèvres en cas d'urgence, les navigateurs sont passés à "homme à la mer". Cette expression est également neutre du point de vue du genre, mais elle est aussi abrégée en MOB que l'expression traditionnelle "homme à la mer".
Indépendamment du terme correct, c'est le cauchemar de tout navigateur : un membre de l'équipage passe par-dessus bord. Il est effrayant de constater que la personne reste dans le sillage, même si l'équipage réagit rapidement et entame une manœuvre de sauvetage. La plus grande crainte est de perdre la personne de vue dans l'eau. Seule la tête d'une personne flottante émerge des flots, ce qui est très peu pour la repérer dans une mer agitée. Mais plus les recherches prennent du temps, plus la victime se refroidit.
Les obstacles à la communication peuvent être surmontés si chacun sait ce qu'il doit faire en cas d'urgence et si des signes de la main sont convenus. De plus, une répartition précise des rôles d'urgence : Qui occupe la vigie et indique le chemin au barreur, qui démarre la machine, qui lance l'appel de détresse, qui largue les amarres au bon moment ?
Il est préférable de prévoir une date d'exercice chaque saison. Si l'équipage y consacre du temps, ce sera à coup sûr une journée passionnante - qui donnera à chacun le sentiment agréable d'être paré en cas d'urgence. Mais le conseil le plus important reste le suivant : Piquer du nez et mettre son gilet de sauvetage !
Quelles sont les manœuvres les plus efficaces pour revenir le plus rapidement possible et en toute sécurité avec le yacht vers un coéquipier tombé à l'eau ? Nous avons testé différentes manœuvres en mer et avons découvert des choses étonnantes.
Il n'existe pas de manœuvre MOB idéale qui puisse être appliquée comme recette miracle à tous les scénarios d'urgence. Le vent, les vagues, la force de l'équipage et le type de bateau ont une influence sur la manœuvre la plus appropriée. Dans les situations de danger à bord, la règle est toujours la même : le skipper et l'équipage doivent connaître leur bateau. Comment le bateau se comporte-t-il en cas de courant ou de forte houle, comment se dirige-t-il sous la force des machines, les voiles peuvent-elles être manœuvrées en une seule main en cas d'urgence ? Cela ne fonctionne qu'avec de la pratique, et même le régatier expérimenté a parfois du mal à naviguer une poussée précise à proximité d'une personne tombée à l'eau. C'est pourquoi, avant de donner leur premier coup, le skipper et l'équipage ne devraient pas se contenter d'une réflexion théorique sur les manœuvres de sauvetage qui peuvent fonctionner et répartir clairement les rôles en cas d'urgence.
Lorsqu'un membre d'équipage tombe à l'eau, la rapidité est de mise. Le bateau doit le retrouver rapidement et en toute sécurité. Dans certaines manœuvres MOB, il est donc utile d'utiliser le moteur comme soutien. Lors d'une manœuvre sous la seule force de la machine, les voiles sont récupérées immédiatement après la chute à la mer sous le vent et le moteur est mis en marche. Ensuite, on vire de bord et on revient sur le lieu de l'accident. On s'arrête à côté de l'accidenté et on débraye immédiatement afin d'éviter les blessures dues à l'hélice. Une telle manœuvre a pour avantage que les voiles n'offrent plus de surface d'attaque au vent et que le bateau dérive moins. Toutefois, comme l'équipage est d'abord occupé à hisser les voiles, il y a un risque que la personne accidentée soit perdue de vue.
D'où la recommandation de toujours faire démarrer la machine. Elle aide à se diriger, à s'arrêter ou à ne pas perdre trop tôt la vitesse du bateau dans les derniers mètres.
En cas de doute, il est même possible de larguer toutes les écoutes et de naviguer seul avec la machine. Mais dans ce cas, l'équipage doit faire très attention à ne pas être touché par une écoute qui s'agite ou même par la bôme qui oscille.
Le dernier tronçon jusqu'à la personne dans l'eau est le plus critique. Il doit rester suffisamment de vitesse dans le bateau, mais la personne accidentée ne doit en aucun cas être écrasée. L'approche est rendue plus difficile car le barreur n'a plus la tête de son coéquipier dans son champ de vision dès que celui-ci se trouve près du bord.
Si une personne passe par-dessus bord alors qu'elle est au vent, il faut virer de bord rapidement en gardant le foc à l'arrière. La grand-voile est largement déployée et le gouvernail est braqué en incidence pour ensuite dériver vers la personne tombée à l'eau. Cette manœuvre peut être effectuée en solitaire, mais elle exige une action rapide, de la pratique et la connaissance de la dérive du yacht. S'il passe à côté du naufragé, il faut empanner ou virer en Q pour revenir vers lui, ce qui prend du temps. Des poussées en avant et en arrière avec la machine aident à arriver au bon endroit. C'est pourquoi ici aussi : Démarrer le moteur et le laisser tourner !
Le grand classique des manœuvres de sauvetage à la voile. Miser ici aussi sur l'assistance de la machine. La trajectoire en forme de Q, qui donne son nom à la manœuvre, permet d'éviter un empannage. Si une personne est tombée à l'eau, descendre immédiatement pour gagner de la profondeur. Ensuite, virer de bord et revenir vers la personne à l'eau en naviguant à mi-vent. Il s'ensuit un quasi-embarquement, de sorte que la personne soit atteinte. Avantages du virage Q : Même sans l'aide de la machine, le bateau reste toujours en mouvement. De plus, il peut être effectué à partir de différentes trajectoires de départ. Inconvénient : lors de la chute, on s'éloigne relativement de la victime, c'est pourquoi un membre de l'équipage doit constamment garder un œil sur la personne passée par-dessus bord. Parallèlement, le barreur a besoin d'informations sur la direction dans laquelle le MOB se déplace par rapport au navire, afin de pouvoir adapter sa trajectoire de sauvetage en conséquence, à la voile ou à l'aide de la force motrice.
Dans de nombreuses manœuvres MOB, il est utile de démarrer le moteur en soutien. Dans cette variante, les voiles sont récupérées dans le vent, immédiatement après que la personne soit passée par-dessus bord et que le moteur ait démarré. Dès que les voiles sont baissées, on revient vers la victime et on s'arrête à côté d'elle. Ensuite, on débraye pour éviter les blessures dues à l'hélice. Avantage de cette manœuvre : lors de la récupération de la personne tombée à l'eau, les voiles ne tuent pas et le bateau dérive moins. Mais : auparavant, l'attention de l'équipage est concentrée sur la récupération des voiles, de sorte que la personne à la dérive peut éventuellement être hors de vue. C'est pourquoi il est parfois plus judicieux d'opter pour une variante qui se contente de dérouler rapidement le génois.
Si un navigateur tombe à l'eau alors qu'il navigue rapidement au portant, le risque que le yacht s'éloigne rapidement est particulièrement élevé. Pour éviter cela, le Quickstop consiste à virer immédiatement et fortement pour mettre le yacht au vent, quelle que soit la position des voiles, même sous spi. Ensuite, on démarre et on revient au MOB. Inconvénient de cette manœuvre : les voiles battent violemment, ce qui augmente le risque de blessure à bord. De plus, sans moteur, le bateau est difficilement contrôlable lors de cette manœuvre.
Après être tombé par-dessus bord, le voilier continue d'abord à mi-vitesse, puis vire de bord et revient au MOB à mi-vitesse. Dans le virage, le foc reste en arrière pour réduire la vitesse. Juste avant d'atteindre le MOB, on tire sur la corde jusqu'à ce que le bateau soit presque immobile. La grand-voile reste fermée, ce qui crée une gîte sous le vent. Le franc-bord diminue et la personne peut être ramenée plus facilement à bord par le côté sous le vent. Avantage de la manœuvre : comme il n'est pas nécessaire de manœuvrer le foc, elle convient aussi à un équipage réduit. Inconvénient : en cas de forte mer, il y a le risque, comme dans la manœuvre de Munich, que le yacht soit trop fortement poussé vers le MOB. Le déroulement de la manœuvre est le même que pour la mise à l'eau.