Andreas Fritsch
· 30.11.2023
De nombreuses zones de navigation sont peu ou mal balisées. De plus, les équipages doivent se rappeler que les chenaux des Caraïbes sont balisés à l'inverse de ceux d'Europe : en arrivant par la mer, les bouées rouges se trouvent à tribord, et non les vertes. La navigation dite "eyeball", c'est-à-dire à vue, est également importante, surtout en raison des fonds souvent parsemés de récifs. Il faut en effet contourner les têtes de corail en entrant dans les baies isolées. Pour cela, il est préférable d'avoir un ou deux membres d'équipage à la proue. Ceux-ci sont idéalement équipés de lunettes de soleil polarisantes, car celles-ci éliminent les reflets du soleil sur l'eau et permettent une meilleure visibilité.
Important : ne pas aborder un mouillage compliqué en fin d'après-midi contre la lumière, il est alors difficile de distinguer quoi que ce soit. Le soir, le soleil se couche très vite dans les Caraïbes. Il est recommandé d'être amarré au plus tard à 16 heures. Les observateurs à la proue cherchent des points sombres dans l'eau turquoise, qui indiquent généralement la présence d'un récif. S'il y a encore environ deux mètres d'eau au-dessus, elle brille encore en brun-vert, si elle devient moins profonde, le ton change en brun-jaune.
... sur les coraux ! Car cela détruit d'abord le récif, et ensuite l'ancre ne tient pas du tout ou peut s'accrocher. Il faut donc chercher un fond de sable. Dans de nombreuses régions, des bouées de mouillage sont également installées pour protéger les coraux et les herbiers - où les tortues aiment brouter. Elles sont souvent payantes. La plupart du temps, un caissier vient en annexe, mais il faut parfois aussi payer au bar de la plage. Important : les poids de base ne sont pas toujours fiables. Dans les zones françaises ou les îles Vierges britanniques, les balises sont souvent professionnelles, mais ailleurs, il arrive qu'un vieux bloc moteur ou un poteau de clôture soit accroché à la place d'un poids de base.
Un bar de plage avec un cocktail au rhum et du reggae en fond sonore fait partie intégrante de la croisière aux Caraïbes. Dans de nombreux bars, le Sundowner est souvent à moitié prix à l'happy hour à partir de 16 ou 17 heures ! Dans certaines régions, des fêtes célèbres sont organisées, comme les fêtes de la pleine lune à Tortola dans la Trellis Bay ou les légendaires fêtes dominicales de steelband et de reggae avec musique live et barbecue sur le mont Shirley Heights à Antigua. Sur les îles françaises de la Guadeloupe ou de la Martinique en particulier, mais aussi sur d'autres, il faut visiter une distillerie de rhum et participer à une dégustation. Vous pourrez ainsi découvrir les différences entre le rhum produit à partir de jus de canne à sucre frais et celui produit à partir de mélasse. Les conseils touristiques des îles fournissent les adresses.
Surtout dans les Windwards et dans d'autres régions des Caraïbes où la population locale a très peu de revenus, il est courant que l'équipage rencontre, dès l'approche d'une baie, de petits bateaux à moteur avec des "boat boys" qui proposent leurs services en agitant frénétiquement la main : Guider les arrivants vers la bouée libre et passer les amarres, organiser des excursions à terre, vendre des fruits, du pain frais, des T-shirts ou des bijoux faits maison - il n'y a presque rien qui ne soit pas au programme. Parfois, plusieurs bateaux se font concurrence, ce qui peut être déroutant pour les skippers.
Ceux qui font appel à leurs services ont parfois des surprises, car ils doivent être payés et certains boat boys demandent des sommes étonnamment élevées de 10 ou 20 dollars américains. La taxe de bouée vient parfois s'y ajouter. La négociation peut aider dans ce cas, mais ce n'est pas une obligation. Et le ton peut être très rude. En revanche, les commerçants sont généralement très sociables. Conseil : toujours rester aimable et poli, même si l'on refuse une prestation ou si le commerçant se montre parfois insistant, il n'y a en fait aucun problème.
Des excursions vers des sites de plongée sont parfois proposées. L'équipement peut alors être loué. Une bonne alternative est de faire du snorkeling sur place. On y trouve presque toujours des tortues. Conseil : apportez masques, palmes et tubas, car l'équipement de bord disponible est rarement adapté, ou alors il se trouvait dans le coffre à côté du réservoir du hors-bord ou n'est pas hygiénique.
Ce qui est inhabituel pour les skippers, c'est que dans les Caraïbes, la navigation de nuit est souvent interdite de manière générale, pour des raisons d'assurance et à cause des têtes de récif. Celui qui souhaite donc effectuer une navigation de nuit pour une longue traversée vers une île doit obtenir l'autorisation préalable de l'exploitant de la flotte et de son assurance - et ce avant le début de la croisière. Pour cela, l'étendue de l'expérience de navigation doit être prouvée dans un questionnaire. Une fois délivrée, l'autorisation contient généralement des clauses à respecter, par exemple que la côte au-delà d'une certaine ligne de profondeur ne peut être traversée qu'après le lever du soleil. Néanmoins, une navigation de nuit dans les Caraïbes est inoubliable - peu de lumière entre les îles, donc un ciel étoilé magnifique, des conditions de T-shirt et des alizés doux.
Pour les Européens, les formalités d'entrée et de sortie sont souvent inhabituelles et surprenantes. Comme de nombreuses îles sont des États indépendants, un simple transfert vers une île située quelques miles plus loin nécessite généralement un peu de bureaucratie : déclaration à la police de l'immigration ou des passeports et à la douane, parfois aussi à la marina. Sur l'île suivante, il faut absolument faire escale dans un port d'entrée et y refaire les mêmes démarches. Les indications sur la procédure à suivre ainsi que sur l'emplacement et les horaires d'ouverture des bureaux figurent dans le guide des zones de navigation et souvent aussi dans les dossiers d'information des loueurs. Dans certains secteurs, cela peut prendre une ou deux heures. Le skipper doit partir avec les papiers du bateau et les passeports de l'équipage et remplir divers formulaires. Pendant ce temps, l'équipage ne doit pas quitter le bateau.
Entre les îles françaises, les BVI et les Bahamas, de telles formalités ne sont pas nécessaires. Mais : en pratique, si l'on ne s'arrête qu'un ou deux jours sur une île, il est possible de déclarer en même temps que l'on quitte l'île ! Un avantage sur les îles françaises : Là-bas, les Européens ont la possibilité de tout faire en une seule fois à certains endroits, souvent des boutiques ou des bureaux de la marine. Le skipper saisit lui-même les données sur un ordinateur. Il est utile d'avoir sur soi une liste de l'équipage avec les noms, le lieu de résidence, le lieu et la date de naissance ainsi que le numéro de passeport, cela va plus vite.
C'est un sujet que l'on a tendance à minimiser, mais qui est important pour certains territoires : certaines parties des Caraïbes sont plus touchées par la criminalité que ce à quoi les Européens du Nord sont habitués. Il ne faut pas oublier que le revenu des locaux de certaines îles est comparable à celui des pays en développement. Il faut donc rendre la vie difficile aux voleurs occasionnels, ne pas laisser les objets de valeur en évidence et fermer le bateau à clé quand on le quitte.
Très important : les dingos sont de loin les objets les plus recherchés par les voleurs dans les Caraïbes. Lors des excursions à terre, il est préférable de brancher l'annexe avec le moteur et le réservoir sur le quai ! De longs câbles en acier et des cadenas sont disponibles à cet effet sur le yacht de location. La nuit, il faut absolument remonter l'annexe dans les Davids chez Kats, l'arrimer sur le pont chez Monos et brancher le moteur. Ce qui est plus difficile, c'est qu'il y a quelques coins dans les Caraïbes où les yachts au mouillage sont parfois forcés et même attaqués avec l'équipage à bord. De telles attaques sont toutefois très rares. Mais ces deux dernières années, des attaques à main armée ont également eu lieu pendant que les plaisanciers dormaient à bord. Les points chauds sont une ou deux baies sur le côté ouest de Sainte-Lucie et quelques-unes sur la côte sud de Saint-Vincent (Kingstown). Il ne faut donc pas éviter ces îles en général, il y a toujours des marinas et des baies où il est très sûr de naviguer.
Conseil : Avant de partir en croisière, consultez le site web du Caribbean Safety and Security Net ( safetyandsecuritynet.org ). On y trouve une carte animée sur laquelle sont archivées les agressions récentes et leur position exacte. Les équipages de charters devraient systématiquement éviter ces endroits. Souvent, les auteurs n'agissent que localement. En quittant le port de départ, demander au chef de base s'il a encore des conseils de sécurité ou s'il déconseille certains endroits. Souvent, de tels conseils figurent de toute façon dans les documents de croisière de la flotte.
Dans certaines parties des Caraïbes (par ex. Saint-Vincent-et-Grenadines, Sainte-Lucie, Anguilla, Antigua), le dollar des Caraïbes orientales est officiellement utilisé comme moyen de paiement. Les équipages peuvent ignorer cela sans crainte, car presque tous les services, restaurants et bars de la scène de la plaisance préfèrent avoir le dollar américain ou n'acceptent pas du tout le dollar des Caraïbes. C'est pourquoi il faut retirer ou changer le moins possible de cette monnaie peu appréciée, car elle reste souvent inutilisée. Le paiement par carte est certes courant, surtout sur les îles d'influence américaine et européenne, et gagne généralement du terrain, mais on ne peut pas s'y fier sur les petites îles.
Habitués aux règles d'itinérance harmonisées en Europe, les plaisanciers sont souvent surpris d'apprendre qu'elles ne s'appliquent pas à une grande partie des Caraïbes. Les États insulaires indépendants ont souvent des frais d'itinérance élevés, voire aucun réseau. La solution consiste soit à demander au loueur un hotspot wifi mobile payant pour le bateau, soit à utiliser le wifi parfois très lent des bars ou des restaurants. Les îles françaises ou néerlandaises constituent une exception : Le droit européen en matière d'itinérance s'y applique exactement comme chez soi.
Les personnes qui louent un bateau dans les Caraïbes tombent, nous l'espérons, dès la signature du contrat sur les montants relativement élevés des cautions. En raison de la zone de navigation et de la présence de nombreux gros bateaux, elles dépassent souvent largement le niveau européen, 6000 euros et plus n'étant pas rares. Avec de tels risques, un équipage ferait bien de réfléchir à temps à une assurance de caution. Celle-ci est souvent proposée par l'exploitant de la flotte lui-même, mais elle est généralement nettement plus chère que les assureurs habituels.