C'est une histoire qui illustre parfaitement ce qu'il est possible de faire lorsqu'au lieu de toujours se plaindre, on se contente de faire les choses : comme le navigateur de la Baltique Herbert Schmitz. Il a récemment quitté Munich pour la mer Baltique et a amarré son petit Bavaria dans le port de Lippe, dans la baie de Hohwachter. Au cours des deux dernières années, il a été témoin de l'échouage répété d'équipages devant l'entrée du port de Lippe, qui a une forte tendance à s'ensabler, et de leur détresse en mer. Un skipper a même été victime d'une crise cardiaque au cours de l'échouage et a dû être secouru.
Seule l'intervention du bateau de la DGzRS stationné sur place a permis d'aider les équipages. Mais son intervention était toujours impossible en raison de l'ensablement de la voie d'accès.
Lippe est pratiquement le seul port d'escale dans la baie de Hohwachter, qui, avec ses 24 miles nautiques d'est en ouest, peut être un véritable casse-tête pour les petits yachts en cas de mauvais temps. En cas de problèmes techniques ou si l'équipage a besoin d'une pause, les équipages font toujours volontiers escale dans ce port.
Le problème de Lippe est une querelle sur la responsabilité du dragage de la voie d'accès, qui est fortement ensablée et doit donc être draguée chaque année. Pendant des années, l'exploitant du port l'a en partie pris à sa charge, bien que sa compétence s'arrête à la jetée du port. Parfois, le pays prenait également en charge les coûts. Il arrivait donc de temps en temps que l'entrée soit draguée très tard dans l'année, voire pas du tout. Les équipages locaux le savaient et contactaient le capitaine du port avant l'entrée - ce que YACHT avait également recommandé à plusieurs reprises dans sa mise à jour annuelle sur la mer Baltique.
Pour résoudre cette situation inextricable, Herbert Schmitz a lancé en 2021 une pétition qu'il a déposée auprès du Land. Mais comme celle-ci a été retardée en 2021 après les élections au Landtag et qu'il était prévisible qu'elle ne serait pas entendue au début de la saison 2022, il a tout simplement agi lui-même. Il a pris contact avec l'entreprise de dragage compétente, qui effectue les travaux au large de Lippe depuis des années.
"Une situation heureuse s'est présentée à cette occasion. Au même moment, la société Deutsch-Dänische Wasserbau GmbH (DDW) avait pour mission de combler les pertes de sable à Schönberg. La direction de DDW a alors décidé de prélever notre sable sans incidence sur les coûts de Lippe et de l'utiliser également pour le remplissage", explique Schmitz. La saison 2022 était ainsi sauvée.
Cette année, le Land de Schleswig-Holstein a organisé une réunion publique sur place avec des représentants des autorités compétentes et de la DGzRS. Après que Herbert Schmitz eut décrit le problème de manière impressionnante et l'eut illustré par des photos d'une opération de sauvetage d'un yacht échoué, on s'est mis d'accord pour que Lippe soit à l'avenir un port d'urgence pour un dragage d'entretien régulier et annuel et que les fonds nécessaires, soit environ 60.000 euros, soient inscrits au budget du Schleswig-Holstein.
La voie d'accès est désormais régulièrement draguée à une profondeur de 2,3 mètres, ce qui, selon une étude, est nécessaire pour que le bateau de la DGzRS puisse appareiller à tout moment, même par vent fort. Cela devrait mettre un terme à la bataille annuelle autour de l'entrée de ce port très bien situé. Le Land de Schleswig-Holstein veut en outre prendre contact avec le ministère fédéral des Transports compétent pour savoir s'il peut participer aux coûts à l'avenir. En effet, les coûts de la mise à disposition du sauvetage en mer sont à la charge de l'État fédéral, ceux du sauvetage aquatique à la charge du Land.