Avec la mise à l'eau du Woy 26, l'équipage de 20 personnes autour du chef de chantier Jan Brügge a également fêté les 8 ½ ans d'existence de l'entreprise. Chantier naval Königstein et l'ouverture du nouveau site aquatique sur le terrain du chantier naval Heinrich Eberhardt à Arnis.
En collaboration avec le constructeur Martin Menzner de Berckemeyer Yacht Design et le professeur Alexander Pfriem de la Hochschule für nachhaltige Entwicklung d'Eberswalde, Brugge a accueilli des représentants de chantiers navals et d'entreprises maritimes voisins, des voisins d'Arnis, des amis et des familles.
"Le Woy correspond à l'idée que je me fais d'un bateau en bois moderne", explique Brügge, qui a déjà prouvé, avec la construction de l'"Elida", qu'il s'était parfaitement familiarisé avec cette discipline avec son équipe. "Naviguer sur des bateaux en bois est tout simplement un plaisir, ils ont un rayonnement très particulier, suscitent des émotions et tous ceux qui ont participé à la construction sont totalement enthousiasmés par le bateau", explique Brügge.
Le concepteur n'est pas le moindre d'entre eux. "Mon objectif est toujours de dessiner des bateaux de manière à ce que l'on ne s'ennuie pas en les regardant", explique Menzner à l'assemblée de baptême, son dessin suspendu dans la grue derrière lui. La collaboration avec un chantier naval qui se propose de construire des bateaux en bois et qui les réalise effectivement est quelque chose de très particulier.
Alexander Pfriehm, qui a abordé la construction de bateaux en bois pour la première fois dans le cadre du projet de recherche lancé en 2019, a souligné que le sujet avait été entièrement repensé. Il en est ressorti un matériau très solide en bois local. "Je suis sûr que si une bouteille de champagne s'y cogne, la coque résistera facilement !"
Celle-ci s'est toutefois écrasée sur la quille, à 1,90 mètre en dessous de la ligne de flottaison, sur laquelle le bateau, qui ne déplace que 1,12 tonne, n'a pas tardé à flotter. En effet, après ce baptême en grande pompe, une grue a soulevé la Woy 26, resplendissante dans son orange Sunrise, jusqu'au bassin du port, d'où elle a pris la mer sous les applaudissements et les voiles noires pour un premier coup de jeune avant que l'événement ne soit fêté comme il se doit.
Dans le hangar à bateaux décoré, on pouvait voir les dessins de la Woy 26 et d'une version prévue de 35 pieds, conçue à la fois comme un racer et un cruiser-racer. Mais le chantier naval propose également des "Woys" personnalisés qui peuvent être développés et construits selon les souhaits du client.
Tous les Woy's (dont le nom signifie Wooden Yachts) ont en commun d'être construits de manière durable avec des méthodes modernes, à partir de bois locaux. Le projet sous-jacent, BioBased Boats, a déjà été récompensé il y a deux ans par le prix de la durabilité du Land de Schleswig-Holstein.
L'objectif réalisé dans la première Woy 26 était d'augmenter l'efficacité de la construction de yachts biosourcés grâce à des matériaux composites et des techniques de fabrication innovants, et de faire ainsi progresser la protection de l'environnement et des ressources. Le projet a été réalisé en collaboration avec la Haute école pour le développement durable d'Eberswalde.
Le design radical doit souligner cette exigence. De l'extérieur, la coque en forme de dériveur ne laisse pas deviner son matériau de construction. Le regard se porte alors sur le pont en bois de pin non traité et sur les bois locaux vernis naturellement. A l'intérieur, on découvre la structure de la coque en contreplaqué de résineux, collée par infusion sous vide sur des mélasses, qui possède une grande résistance pour un poids exceptionnellement faible.
Le 26 pieds a une carène plate avec des lignes de flottaison symétriques, ce qui, selon le chantier naval, devrait assurer un comportement de navigation particulièrement équilibré. La quille relevable avec un tirant d'eau variable de 0,8 à 2 mètres doit permettre de naviguer de manière sportive et d'aborder ensuite des baies peu profondes. La quille en T offre ainsi la plus grande puissance possible avec une résistance minimale et donc des caractéristiques de navigation optimales au vent. Le système de double safran doit permettre un contrôle total, même en cas de grand vent.
Le bateau est propulsé par un gréement en carbone léger et ultramoderne. Le mât porte des barres de flèche limées et n'a donc pas besoin de pataras. Un foc auto-vireur permet de croiser facilement. Tout cela correspond exactement à la philosophie de l'ensemble du bateau, selon ses concepteurs : naviguer simplement.
Les premiers tests effectués ce week-end sur la Schlei ont montré que cela fonctionnait bien, avec une vitesse de plus de 15 nœuds. Mais Jan Brügge en est sûr : "On peut faire encore mieux !"