Lagoon 46Test d'un catamaran à l'espace optimisé pour le marché des propriétaires et des affréteurs

Fridtjof Gunkel

 · 04.03.2025

Marquant : les formes de coque évasées créent du volume là où c'est nécessaire ; la nacelle entre les deux est censée amortir le choc des vagues, et les moulures dans les francs-bords brisent les grandes surfaces.
Photo : YACHT/N. Krauss
Une particularité du Lagoon 46 est le flybridge avec deux entrées et un espace lounge ainsi que le nouvel accès à l'eau depuis le cockpit avant.

On s'habitue à tout, d'une manière ou d'une autre, et donc aussi aux catamarans à haut bord avec d'immenses roufs et un flybridge par-dessus le marché. De plus, le sens esthétique de la vieille école, qui favorise toujours les coques longues, étroites et plates comme le summum de l'évolution dans la construction de yachts, ne jouera plus aucun rôle pour un acheteur potentiel de catamarans. Ceux qui aiment et veulent les bipèdes sont pragmatiques, privilégient l'espace et le confort, font référence à l'effet "gratte-ciel" : vu de l'extérieur, c'est juste pratique, mais une fois qu'on est dessus, on a la meilleure vue.

Bateau avec effet de tour

Le Lagoon 46 ne fait pas exception à la règle. Le rouf aux vitres verticales, caractéristique de la marque, est conçu avec assurance. Des vitres verticales ! Résistance au vent, aspect grossier ! Mais aussi : plus d'espace, moins de rayonnement solaire. Les coques avec leurs hauts francs-bords ont été embellies et améliorées par des moulures. Les arêtes apportent de la solidité, elles créent plus d'espace grâce aux ridelles verticales, notamment dans les couchettes de proue, et elles parcellisent visuellement les immenses surfaces en PRV. De plus, les grands hublots de la coque sont décalés vers l'intérieur, ce qui a aussi son charme visuel et protège un peu des éraflures dues aux défenses.

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Le bateau a succédé au Lagoon 450, dont - écoutez bien - 900 exemplaires ont été livrés au client. La construction a été confiée, comme toujours chez Lagoon, au très en vogue bureau VPLP Design (Van Peteghem/Lauriot Prevost) de Paris et Vannes, qui est actuellement la première adresse pour les open 60 et les monster tris comme "Macif" ou "Idec", mais qui dessine aussi des catamarans de croisière comme ceux d'Outremer ou justement de Lagoon.

Version Iconic : une échelle de bain se déploie depuis le trampoline | Illustration : LagoonVersion Iconic : une échelle de bain se déploie depuis le trampoline | Illustration : Lagoon

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Le 46 est équipé de nouvelles coques plus volumineuses et plus évasées, d'un gréement à la géométrie actuelle, d'un pont retravaillé, de nouvelles poupes et de nombreuses améliorations dans les moindres détails. Par exemple : Une petite saillie de la plateforme de bain, appelée scoop, facilite l'embarquement depuis le ponton latéral. Deux marches suffisent pour atteindre le cockpit, trois autres le pont, où le prédécesseur et d'autres avaient apporté des solutions plus difficiles sur le plan ergonomique. La fly est accessible depuis le cockpit à bâbord ou depuis le pont à tribord. La roue est placée au centre. La concurrence mise plutôt sur des roues à l'arrière ou sur des postes de pilotage à mi-hauteur à tribord (là, le nom est tout un programme).

Les avantages sont nombreux : Le barreur garde plus facilement le contact avec les autres navigateurs dans le cockpit des invités. Et les quatre extrémités de la coque sont visibles, ce qui est un avantage pour les manœuvres au port. Pour pouvoir mieux observer la poupe du Lagoon 46 et évaluer sa distance par rapport à la jetée ou au ponton, le chantier naval propose également des caméras de recul dont les signaux peuvent être commutés sur le traceur. Au début, c'est inhabituel, mais pourquoi pas ?

Sur le Lagoon, le barreur est assis au centre, il a peu de trajets vers les deux côtés du bateau, il peut rapidement et facilement regarder les voiles sur chaque proue. Derrière lui, l'espace lounge se trouve sur une surface de couchage de 2,25 mètres sur 2,10 mètres. Et c'est là que l'effet gratte-ciel prend désormais tout son sens : vue imprenable sur le lac, même dans le port, la jetée n'est plus un obstacle visuel. Le mât se trouve juste devant la roue centrale, qui est donc assez loin à l'arrière. La raison en est le souhait d'avoir un foc auto-vireur aussi grand que possible et donc plus efficace. La grand-voile est ainsi devenue assez étroite et la bôme est placée assez haut en raison du flybridge et de problèmes de sécurité qui méritent d'être discutés. Cela peut ménager la tête de celui qui ne réfléchit pas, mais cela complique le réglage de la grand-voile et entraîne certains déficits visuels.

Des propriétés surprenantes sous les voiles

Mais sur le plan de la navigation, le comportement est tout à fait positif. Le Lagoon 46 se met déjà bien en route par petit temps, et sur l'eau lisse, le plaisir de naviguer s'installe dès dix nœuds de vent réel. Le bateau vire correctement, sans tenir la voile d'avant, ce qui ne serait pas facile avec le foc auto-vireur. Le poids et la voilure semblent bien s'accorder.

Vitesse du vent : 6-8 nœuds (2-3 Bft) ; Hauteur des vagues : environ 0,1 mètre ; * Avec code zéro.

De par leur type, les safrans fournissent assez peu de feedback sur la longue distance de transmission jusqu'à la roue sur le flybridge. Dans ce contexte, les vis sont positionnées à l'arrière des ailerons de gouvernail. L'absence d'écoulement sur les pales ne pose pas de problème puisque, dans le port, on se dirige de toute façon avec les deux machines et non avec les rames. L'avantage : les machines peuvent être complètement séparées thermiquement, acoustiquement et olfactivement de l'espace habitable, installées loin à l'arrière, ce qui permet également de créer plus d'espace habitable.

Retour sur le pont : L'utilisation ne pose aucun problème, même au skipper qui agit seul. Les éléments convergent au centre de la fly, même le Code Zero (recommandé pour le plan de voilure avec foc auto-vireur) peut être gréé par le haut. En option, les winchs électriques sont vivement recommandés, au moins pour les drisses.

La grand-voile très évasée, presque rectangulaire, cousue en standard en Dacron comme le foc, pèse beaucoup, notamment à cause des cinq lattes continues et de l'accastillage correspondant. Il est d'ailleurs conseillé d'investir dans une toile de meilleure qualité et au profil plus long. Il est également judicieux d'utiliser le Traveller, qui peut être commandé en option par un bouton, comme principal instrument de réglage.

Peu d'options

La disposition centrale des éléments de commande autour du poste de pilotage permet une répartition claire : la navigation et les manœuvres se font uniquement dans la zone du poste de pilotage. Celui-ci s'étend sur toute la largeur du rouf et offre ainsi plus d'espace que la solution à mi-hauteur, ce qui est important lorsque plusieurs navigateurs veulent travailler sur les écoutes, les drisses et les raidisseurs.

Le cockpit principal arrière, couvert et fixe, avec sa table à manger et ses dunettes, le salon ouvert sur le pont supérieur et la combinaison de la dînette avant et du trampoline servent au bain de soleil et à la pure détente. Le cockpit arrière ouvert des deux côtés sur les plates-formes de bain et le salon situé à la même hauteur dans le rouf, séparés uniquement par une paroi vitrée avec porte et fenêtre coulissantes ainsi que par le comptoir de la cuisine, se fondent de manière typiquement catalane. Un réfrigérateur à l'extérieur et un autre à l'intérieur, ainsi qu'un congélateur, sont dus à la possibilité d'un équipage nombreux et aux zones de navigation généralement chaudes.

Les aménagements rectilignes et anguleux sont revêtus de placages Alpi en noyer plutôt foncés. Il faut aimer son aspect ; aucune alternative n'est encore proposée. Le bateau est néanmoins clair : La part de bois est équilibrée et les surfaces vitrées sont grandes.

Il existe des options concernant l'agencement intérieur. La coque bâbord est équipée de deux cabines et de deux salles de bain. Soit cela est répété à tribord, soit le client commande la version propriétaire, plus chère. Il dispose alors d'un espace de couchage, d'un salon avec canapé et bureau, de nombreux placards et d'une très grande salle de bains. Dans cette version, la coque peut être complètement séparée par une porte coulissante en angle.

Quelle que soit la version, les principes suivants s'appliquent à chaque cabine : l'espace de rangement dans les armoires, les étagères ouvertes et les tiroirs sous les couchettes est suffisant pour deux, l'éclairage avec lampes de lecture et spots est suffisant, il y a de grandes vitres de coque et l'aération transversale est meilleure que sur la plupart des monos grâce à plusieurs fenêtres rabattables. Il va de soi que les hauteurs debout sont importantes : 1,95 mètre au moins partout. Les couchettes mesurent près de 1,60 mètre de large.

Mais il y a aussi - bien sûr - de petites ombres au tableau. Certes, le Lagoon 46 n'a pas l'exclusivité des chocs et des fentes inesthétiques des éléments d'aménagement ainsi que des câbles posés dans la cale, mais comme beaucoup d'autres produits de grande série, il en a aussi. A cela s'ajoutent quelques zones dans la cale qui n'ont pas été scellées avec du topcoat.

Une grande concurrence directe

Le Lagoon 46 se trouve en concurrence directe avec les produits du numéro 2 du marché du catamaran, Fountaine Pajot (Lisez ici le test du Fountaine Pajot Elba 45), le chantier naval sud-africain Robertson & Caine, également important (Vidéo sur le Leopard 45), très présent sur le marché de la location via son partenaire Sunsail, la petite marque secondaire de Bavaria, Nautitech, et le constructeur Bali, un dérivé encore récent des deux coques Catana, plus sportives, également françaises.

Bali 4.5 : roue à mi-hauteur à tribord ou en option sur le flybridge. Cockpit avant et salon, pas de trampoline. Concept de gréement comparable à celui du Lagoon. Nombreuses variantes d'intérieur.
Photo : Werft

Prix du Lagoon 46

Avec son poste de pilotage central sur le flybridge, Lagoon est presque seul, mais pas avec ses prix. Ils se situent à un niveau assez similaire. Beaucoup d'argent et, dans l'ensemble, un choix difficile qui sera encore largement influencé par les délais de livraison, qui peuvent actuellement atteindre un an et demi.

  • Prix de base départ chantier naval : 817 290 € bruts, TVA de 19% incluse
  • Garantie/contre l'osmose : 2/5 ans

Situation 02/2025, comment sont définis les prix affichés, lire ici!

Cela ne changera que lorsque les chantiers navals augmenteront leurs capacités comme prévu. Mais l'attente peut être comblée par des croisières charter. Et là, l'offre de catamarans est particulièrement importante et actuelle, notamment dans la classe des 45 pieds.

Évaluation YACHT du Lagoon 46

Le Lagoon 46 est un catamaran de croisière moderne typique : optimisé en termes d'espace et de confort, il navigue un peu mieux que les générations précédentes et convient aussi bien au marché de la location qu'aux exigences des propriétaires.

Construction et concept

Concept de rigueur bien pensé

Bonne vision panoramique

Construction solide

Un seul type de bois disponible

Performance de la voile et réglage

Caractéristiques ordinaires

Utilisation centralisée et simple

Habitat et qualité d'aménagement

Bonnes possibilités de ventilation

Fentes et chocs disgracieux

Absence partielle de topcoat dans la cale

Équipement et technique

Haut niveau d'équipement

Câble dans la cale

Le Lagoon 46 en détail

La variante à trois cabines avec le royaume du propriétaire à tribord. Avec quatre cabines, les deux coques sont identiques.Photo : YACHT/N. CampeLa variante à trois cabines avec le royaume du propriétaire à tribord. Avec quatre cabines, les deux coques sont identiques.

Caractéristiques techniques du Lagoon 46

  • Concepteur : VPLP Design
  • Catégorie de conception CE : A
  • Longueur de la coque : 13,76 m
  • largeur : 7,96 m
  • Profondeur : 1,30 m
  • poids : 16,6 t
  • Grand-voile : 87,0 m²
  • Foc auto-vireur : 50,5 m²
  • Machine (Yanmar) : 2 x 33 kW/45 ch

Construction de la coque et du pont

Construction en sandwich selon le procédé d'infusion sous vide avec du balsa comme matériau d'âme. Cloisons en contreplaqué collées et laminées.

Chantier naval

Distribution

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