Le dernier rapport annuel du CSSN publié fournit des détails et des analyses sur les délits signalés contre les équipages et les yachts dans les Caraïbes en 2022. Le nombre total de délits enregistrés a considérablement augmenté par rapport à 2021 et est désormais similaire au niveau d'avant la pandémie de Corona. On constate une nette augmentation des crimes violents, où les blessures corporelles et les vols à main armée occupent une place prépondérante. Les cas de piraterie ont diminué.
Le nombre total de délits signalés en 2022 est passé de 102 à 121, soit une augmentation de 19 %. Les incidents violents, notamment les agressions/vols, ont considérablement augmenté, passant de 7 à 12 (+ 72 %). En termes de nombre, cela est compensé par une diminution des cas de piraterie signalés et suspectés, qui sont passés de 5 à 3 (- 40 %). Les activités violentes dans les Caraïbes se sont concentrées sur Sainte-Lucie, alors que les incidents étaient globalement répartis sur l'ensemble du territoire. Saint-Vincent-et-les-Grenadines a de nouveau occupé la première place (26 rapports, 1 acte de violence), suivie de la Martinique (17 rapports, 1 acte de violence), du Panama (10 rapports, 1 acte de violence), de Sainte-Lucie (10 rapports, 5 actes de violence), de Sint Maarten (Pays-Bas) (8 rapports, aucun acte de violence) et de Saint-Martin (France) (7 rapports, aucun acte de violence).
Selon le CSSN, l'augmentation globale des incidents signalés n'est guère surprenante, étant donné que les activités nautiques en général sont revenues à un niveau plus typique. Les annexes et les hors-bord restent la principale cible des voleurs. Les équipages ont certes amélioré les mesures de sécurité pour leurs annexes, mais le fait de les soulever pendant la nuit et les systèmes de verrouillage robustes ne suffisent pas toujours à les protéger. Les malfaiteurs s'adaptent à l'amélioration des mesures de sécurité et disposent d'outils appropriés. Cependant, de nombreux dinghies restent sommairement sécurisés par de simples cadenas et des câbles, ce qui favorise les vols occasionnels. La vidéosurveillance sur les docks des annexes reste inhabituelle dans les Caraïbes. La vidéosurveillance et les trackers GPS installés sur les yachts de croisière ont permis de prendre quelques délinquants en flagrant délit, mais les autorités chargées de l'application des lois ne se montrent pas disposées à les utiliser dans le cadre de leurs enquêtes.
En 2022, le plus grand nombre d'agressions, de vols et de cambriolages a été enregistré à Sainte-Lucie et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, suivies de la Martinique, de Saint-Martin et du Panama. En raison de la pauvreté de grands groupes de population, le vol est un problème à prendre au sérieux, dont tous les navigateurs devraient être conscients. L'occasion fait le larron ! Heureusement, les crimes violents contre les équipages sont jusqu'à présent extrêmement rares dans les Caraïbes.
Les équipages qui partent de la Martinique et souhaitent se rendre aux Grenadines en direction du sud devraient toujours s'informer de la situation actuelle auprès des chefs de base des compagnies de charter. Il est également utile de consulter le Caribbean Safety and Security Net (www.safetyandsecuritynet.org), qui rassemble tous les cas survenus dans la zone de navigation et les décrit en détail sur son site Internet. En outre, les écoutilles de la descente et les grandes fenêtres devraient rester fermées la nuit et l'annexe ainsi que le moteur hors-bord devraient être remontés la nuit et branchés de manière aussi sûre que possible. Ce dernier point est toutefois recommandé dans toutes les Caraïbes.