Le Blue Water Runner se compose pour ainsi dire de deux génoises légères coupées en forme de ventre, cousues ensemble à l'avant sur un tube de toile. Celui-ci est glissé une fois sur une ligne anti-torsion reliée à un enrouleur. La voile est reliée en haut et en bas aux cosses de la drosse et enroulée, puis l'installation est accrochée devant l'étai et placée sur la drisse de gennaker. Avec deux écoutes sur des bômes de spi back et tribord du mât, on déroule la double voile qui se tient devant le vent comme une voile d'alizé. La voile double n'est pas déroulée en papillon, mais seulement sur une étrave et sert de reacher ou de code zéro. On dispose donc de trois voiles en une, comme le souligne Elvström, ce qui permet d'économiser de l'argent et de la place à bord.
Un autre avantage est la possibilité d'enrouler la voile et de l'enlever facilement. Théoriquement, elle peut aussi rester enroulée lorsque le bateau navigue sous une garde-robe normale, mais la saucisse perturbe le courant dans la voile d'avant conventionnelle, ce qui se manifestera aussi par des fils de vent mal ou pas du tout dressés. La voile est constituée d'un tissu polyester léger, travaillé en coupe horizontale.
Le Blue Water Runner a déjà été testé sur un Hallberg-Rassy 40 lors de l'Atlantic Rally for Cruisers, où il a fait ses preuves, notamment sur des parcours profonds. L'équipage parle d'angles d'incidence du vent entre 135 et 180 degrés et d'une bonne prise de ris dans les rafales d'averse. L'homme d'Elvström Sören Hansen : "C'est en fait destiné à des croisières plus longues, mais ce design s'imposera aussi pour la navigation côtière. La voile devrait fonctionner sans bômes de spi sur une eau lisse". Autre avantage : en cas de vent plus fort, la drisse peut être légèrement gréée après l'établissement et le déroulement des voiles, ce qui permet d'atténuer le pli entre les deux toiles ; la voile se tient alors comme un spinnaker.
Le Blue Water Runner de Elvström coûte environ 4300 euros pour un yacht de 40 pieds, câble anti-torsion compris. A cela s'ajoute le système d'enroulement pour 840 euros (fabricant Bartels ).
L'Anglais Ian Simpson avait eu une idée similaire, mais avec des voiles d'avant au vent et celles-ci placées dans le système d'enroulement habituel, avec un gréement dit Simbo, voir aussi YACHT 10/2015
Test à sec chez Elvström