Transat Jacques VabreLa lutte pour le nouvel ordre de piratage Imoca

Tatjana Pokorny

 · 08.11.2023

Sur "V and B - Monbana - Mayenne", Maxime Sorel et l'ex-Malicain Christopher Pratt étaient 11e après la première nuit.
Photo : Jean-Louis Carli/Alea
Lors de la 16e Transat Jacques Vabre, il ne s'agit pas seulement de gagner les meilleures places dans le peloton record des 40 Imoca. Les équipages en double se disputent également la nouvelle hiérarchie dans la classe de haute mer populaire. Pour commencer, une forte dame de cœur est en jeu. Boris Herrmann et Will Harris ont pris de l'avance lors de la première nuit en mer.

Enfin, la 16e Transat Jacques Vabre fonctionne aussi pour les Imoca. La plus populaire des quatre classes de transat s'est lancée le matin du 7 novembre dans la course raccourcie à 3 750 à travers l'Atlantique vers Fort-de-France en Martinique. Dans 20 à 25 nœuds de vent, le départ a été rude pour le peloton record des 40 Imocas, qui ont entre-temps largement surmonté la première nuit en mer, tout aussi exigeante.

Je suis vraiment profondément déçue ! Mais nous devons faire avec et aller de l'avant" (Pip Hare)

Deux équipages ont écopé d'une pénalité de cinq heures pour avoir mal franchi la ligne de départ. Ce n'est pas la première fois que Louis Burton et Davy Beaudart sur "Bureau Vallée" se plaignent de cela. Pip Hare et Nick Bubb se sont également énervés sur "Medallia" à cause de leur erreur. Les pénalités doivent être passées avant le 30e degré de latitude nord, soit environ 120 milles marins au sud de Madère. Les équipages doivent franchir une porte virtuelle de leur choix et la repasser cinq heures plus tard. C'est ainsi que s'explique le parcours inhabituel du "Bureau Vallée".

La Britannique Pip Hare a clairement commenté la faute de départ de son équipe : "Ce n'est absolument pas ce que nous voulions, pas du tout ! Je suis vraiment très déçue ! Mais nous devons nous en accommoder et continuer. Il nous reste 3500 milles à parcourir et beaucoup de gens vont avoir leurs propres problèmes".

La Dame de cœur peut-elle piquer au TJV ?

Pendant ce temps, l'accélérateur est enfoncé sur le front du peloton Imoca. Les bateaux co-favoris "Charal" avec Jérémie Beyou et Franck Cammas (2022) ainsi que "For People" (2023) avec le tenant du titre Thomas Ruyant et Morgan Lagravière se livrent déjà un duel de tête passionnant. A portée de main, Samantha Davies et Jack Bouttell sur le nouveau "Initiatives Cœur" (2022) ont également mis la pression mercredi matin, avec seulement 10 milles de retard sur "Charal".

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La Britannique Sam Davies pourrait être la deuxième navigatrice seulement après sa compatriote Ellen MacArthur à monter sur le podium de la classe Imoca dans la Transat Jacques Vabre. Ellen MacArthur a navigué en 2005 avec Roland Jourdain sur "Sill et Violia" et s'est classée deuxième derrière Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron sur "Virbac Paprec". D'autres navigateurs Imoca ont également des motivations individuelles supplémentaires en plus de l'objectif d'un résultat de premier plan. Franck Cammas, par exemple, pourrait devenir le premier marin à remporter cinq fois la Transat Jacques Vabre en cas de succès pour "Charal".

"Malizia - Seaexplorer" dans son élément

Mais par-dessus tout, il y a la lutte pour la nouvelle hiérarchie dans la classe Imoca, dont les protagonistes se positionnent en vue du Vendée Globe 2024/2025. Jusqu'à quel point les derniers Imoca peuvent-ils encore être forts ? Et dans quelle mesure les designs de 2022 et les précédents peuvent-ils résister ? Que vaut le test de résistance de l'Ocean Race pour les équipes qui ont participé à la course autour du monde en équipage et qui ont pu optimiser leurs bateaux de manière intensive à cette occasion - comme l'équipe Malizia de Boris Herrmann ?

La Transat Jacques Vabre apportera quelques réponses, mais pas toutes, loin de là. Il est remarquable que Thomas Ruyant semble déjà bien maîtriser son très jeune racer, qui n'a été mis à l'eau qu'en mars 2023. Mais il est également remarquable que Boris Herrmann et Will Harris se soient déjà hissés à la sixième place avec "Malizia - Seaexplorer" après un départ plutôt solide. Les conditions difficiles sont actuellement favorables à la "fusée à vent fort" allemande.

Nous ne sommes pas heureux de toutes les décisions stratégiques que nous avons prises" (Andreas Baden)

Le Kielois Andreas Baden, du bord de "Nexans - Art & Fenêtres", a raconté comment les choses se passent pour les poursuivants qui, contrairement à Boris Herrmann, ont eux aussi encore besoin de la régate de retour en solo des Caraïbes vers la France pour leur qualification au Vendée Globe et ne vont donc pas mettre les pleins gaz en toutes circonstances au TJV.

Entre-temps, Andreas Baden et son skipper Fabrice Amedeo ont progressé jusqu'à la 28e place : "Bonjour, les premières 24 heures de course sont terminées. Nous naviguons actuellement sous voile d'avant J3 et ris3 dans la grand-voile avec environ 30 nœuds de vent. Toujours en croix, ce qui est relativement inconfortable et secoue bien le bateau. Après les problèmes techniques que nous avons rencontrés hier au cours de la journée, nous ne sommes pas non plus vraiment satisfaits de toutes les décisions stratégiques que nous avons prises".

"Sign for Com" à la 18e place

Andreas Baden poursuit : "Les points de croisement entre les voiles d'avant et les ris sont malheureusement encore difficiles à évaluer. Nous n'avons malheureusement eu que quatre sorties d'entraînement réelles avant cette course. C'est extrêmement peu de temps pour bien connaître un tel bateau. Mais cela va certainement s'améliorer en cours de route. Objectif pour aujourd'hui : tourner à gauche et entrer dans le golfe de Gascogne, en direction du sud, il fera plus chaud. Avec le taux d'humidité élevé ici, c'est parfois inconfortable. Mais sinon, l'ambiance est bonne ici, et nous avons tous les deux pu dormir un peu cette nuit".

Dans la Class 40, après leur départ le 6 novembre, les co-skippers de "Sign for Com" Lennart Burke et Melwin Fink, 18e sur les 40 bateaux encore en course, se sont battus pour rejoindre le groupe de tête. Les vainqueurs de la première étape sont toujours en tête : Ambrogio Beccaria et Nicolas Andrieu sur "Alla Grande Pirelli" se battent avec les équipages d'"Amarris", "Inter Invest" et "Ibsa" pour la position de tête après 48 heures de course.

Vents tournants permanents entre 10 et 38 nœuds

Lennart Burke et Melwin Fink ont envoyé mercredi matin un bref rapport intermédiaire sur l'évolution de la situation depuis le départ du bateau. Comme l'ensemble de la flotte, les jeunes professionnels de Hambourg ont dû faire face à des vents et des vagues continus depuis le départ de Lorient lundi matin. La traversée du golfe de Gascogne leur a demandé beaucoup d'efforts. Des vents tournant constamment entre 10 et 38 nœuds ont tenu les acteurs en haleine.

Le rythme habituel de deux heures d'alternance entre sommeil et réveil, comme le rapporte le seul duo entièrement allemand de la 16e Transat Jacques Vabre, n'était pas possible. Les températures froides ainsi que l'envahissement permanent du bateau ont fait le reste pour tester les navigateurs également sur le plan physique. A bord du "Sign for Com", le rail de guidage du curseur J1 s'est en outre cassé peu après le départ. La réparation a été effectuée à l'aide d'un flex électrique à l'avant de la proue, malgré une forte houle. Il n'y a désormais plus de restrictions.

Au vent, ce n'est pas vraiment la discipline de prédilection pour nous et notre bateau" (Melwin Fink)

Lennart Burke et Melwin Fink espèrent maintenant que le vent va tourner. Selon Melwin Fink, vers 14 heures, le vent devrait tourner au reaching ou au downwind. L'équipage de "Sign for Com" espère que le vent descendra, mais surtout qu'il pourra laisser derrière lui la navigation au près. Melwin Fink explique : "Au vent, ce n'est pas vraiment la discipline de prédilection pour nous et notre bateau". En changeant la direction du vent, Burke et Fink espèrent remonter encore au classement. Certes, l'écart avec les leaders est actuellement d'un peu plus de 30 milles nautiques, mais ils continuent à naviguer au contact du groupe des dix premiers.

Un petit coup d'œil sur les Ultims qui naviguent depuis le 29 octobre, où "SVR Lazartigue" a repris la tête devant "Banque Populaire XI" et "Edmond de Rothschild". Les géantes Ultim se livrent actuellement une bataille acharnée pour la suprématie de leur classe aux alentours du 10e parallèle sud.

MISE À JOUR le 8 novembre à 12h10 !

Problèmes de boussole à bord du "Malizia - Seaexplorer

Après un message envoyé par Boris Herrmann à YACHT online dans la matinée du 8 novembre, on comprend mieux pourquoi "Malizia - Seaexplorer" a soudainement pris du retard. Boris Herrmann raconte : "Ce matin, nous avons eu des problèmes avec un compas électronique. Nous essayons actuellement de piloter le bateau avec un compas de rechange. Mais cela ne fonctionne pas aussi bien que prévu. C'est pourquoi nous naviguons un peu lentement et avons perdu beaucoup de temps au cours des dernières heures".

Boris Herrmann a poursuivi vers 12 heures mercredi : "Cela rend notre départ un peu moins glorieux après cette nuit difficile. Le bateau a bien navigué jusqu'à ce matin. Nous étions bien placés après le front. Maintenant, nous avons perdu beaucoup de terrain à cause de cette histoire d'électronique. Mais nous essayons de résoudre le problème et nous restons sur la brèche".


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Adieux et prélude : la vidéo de lancement de l'équipe Malizia :


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