Ralf Marquard
· 15.01.2025
Dans la série "Les marins se confessent", nous avouons nos erreurs les plus stupides en matière de voile. Mais nous sommes également impatients d'entendre vos confessions. Envoyez-nous votre texte, si possible avec des images, à mail@yacht.demot-clé "Confessions de navigateurs". Si vous le souhaitez, la publication se fera de manière anonyme.
Je ne suis pas un navigateur, mais seulement un co-navigateur et je navigue la plupart du temps en bateau à moteur. En tant qu'invité sur le voilier de mon voisin, j'ai toutefois déjà vécu l'une ou l'autre situation un peu éprouvante. Nous nous sommes ainsi échoués ensemble sur la partie du Rio Guadiana soumise aux marées ou avons eu des problèmes de diesel lors d'un convoyage sur le canal de la mer du Nord. Nous nous en sommes heureusement bien sortis et n'avons causé aucun dommage réel. Il en a été un peu autrement lors de quelques voyages d'essai ...
Aucun test de bateau à moteur ne peut se faire sans l'enregistrement de valeurs de mesure, dont la consommation de carburant fait partie. Si celle-ci n'est pas indiquée par l'instrument du moteur, nous utilisons notre appareil Flowtronic, qui se compose d'une sonde et d'un ordinateur (appareil d'affichage). Normalement, tout est rangé dans une mallette afin de pouvoir le transporter facilement à bord et hors du bateau. En général
"Donne-moi vite les affaires, je vais les emballer à terre", me dit mon collègue de test. Comme c'est gentil de sa part ! Je veux lui passer l'ordinateur, je cogne le bras contre le bastingage, la bonne pièce d'électronique tombe de justesse sur le ponton, mais se décide finalement pour le bassin portuaire. Au moins, la pièce reste près de la rive et peut être récupérée, mais il faut compter 1000 euros pour la réanimer. Au moins, j'ai fourni un running gag à mon chef. Avant chaque voyage, il me dit désormais : "... mais ne casse rien de cher".
Nous allons aussi souvent sur le Rhin pour faire des essais. Il y a quelques années, j'y ai conduit un bateau de sport rapide et ouvert et je voulais le mettre en scène le mieux possible pour le photographe. Je remonte donc le Rhin à vive allure et le redescends. Ensuite, je fais encore des essais, et c'est là que ça se passe : tout à coup, il y a un bruit au niveau de la propulsion et le bateau se freine tout seul.
Pris de panique, je tire la manette des gaz sur le neutre, respire une fois profondément..., et pousse à nouveau la manette vers l'avant. Le bateau avance lentement, mais avec plus de gaz, la vitesse n'augmente plus guère. Je me dirige vers la cale de mise à l'eau. Une fois le bateau à terre, sur la remorque, le malaise est visible : j'ai "coupé" les ailes de l'hélice et touché un peu l'éperon. En souriant, on me demande si j'ai bien respecté les tonnes, car les épis dépassent parfois largement dans le fleuve. Je réalise alors que je n'ai pas tout à fait respecté le trait de jauge lors de mon action test...