Dites-moi, Monsieur Marquardt, comment votre bateau est-il devenu la star du Wacken ?
Tout à fait par erreur ! Nous ne nous y attendions pas nous-mêmes, mais nous étions très en avance. Se rendre au festival avec un bateau pour y passer la nuit - personne ne l'avait fait avant nous, et nous étions certainement le seul bateau en état de naviguer sur le site. L'excitation a commencé dès l'arrivée : plusieurs kilomètres avant l'accès, les premières personnes commençaient déjà à nous faire des signes et à nous crier "Yo, super idée" et autres - nous avons entendu cela un nombre incalculable de fois au cours des jours suivants. Toutes les dix minutes environ, on nous demandait si quelqu'un pouvait prendre une photo ou si l'on pouvait aussi naviguer avec le bateau. Il y a beaucoup de gens du Schleswig-Holstein au festival, et donc beaucoup de navigateurs, qui nous ont posé des questions sur nos activités et nous ont raconté leurs histoires - comme c'est toujours le cas entre navigateurs.
Mais il n'y a certainement pas que les navigateurs qui ont jeté leur dévolu sur votre "Hedwig" ?
Non, d'autres aussi. Il y avait toujours beaucoup de monde à bord. Les sauveteurs en mer sont passés pour une photo de groupe et une petite discussion. Nous avons organisé des fêtes à bord très spéciales avec John Langley, l'expert en jardinage de la NDR, et l'artiste burlesque Eve Champagne, qui a été très impressionnée par la vie à bord à terre et est venue plusieurs fois. Il y a eu aussi beaucoup de visites fortuites, nous étions un peu comme un petit phare sur l'immense terrain de camping. Nous avions installé le mât, sur lequel flottait un drapeau le jour et une guirlande lumineuse la nuit. Plus d'une fois, nous avons entendu : "Heureusement que vous êtes là pour m'indiquer le chemin, sinon je n'aurais jamais retrouvé ma place". Et puis, tant qu'à être là, on pouvait bien monter à bord un instant. Même les metalheads les plus durs du camp Wasteland d'à côté l'ont demandé - et ensuite, les gars étaient assis dans le cockpit de ce petit bateau, souriants, dans leurs robes de bure sensationnelles. C'était un peu surréaliste, même pour le Wacken, et c'était comme ça tous les soirs. Holger Hübner, l'un des fondateurs du Wacken, a eu deux fois une photo de nous dans son statut, et les images ont également été diffusées sur les écrans du site du festival.
Tout cela était donc prévu de longue date ?
Non, au contraire : il s'agissait d'une idée spontanée de nature purement pratique. Mon frère et moi étions en train de naviguer dans la mer du Sud danoise et nous avons sorti le "Hedwig" de l'eau à Faborg, au Danemark. Comme nous avions ensuite un travail au festival, il était tout à fait logique de prolonger la vie à bord et de mettre directement le cap sur le W:O:A au retour.
Et comment vit-on à 17 pieds à terre ?
"Hedwig" était solide et droite. A l'intérieur, à part l'absence de salle d'eau, l'habitat ne diffère pas de celui d'une caravane, il remplit la même fonction, mais est plutôt confortable. Et un bateau a toujours un grand avantage : Rain or Shine n'a pas d'importance. L'année dernière, le festival a été noyé dans la boue et on nous a souvent demandé si nous craignions le mauvais temps. S'il en avait été de même cette année, cela ne nous aurait pas dérangés, le Leisure est aussi fait pour s'enfoncer dans la vase. Nous verrons bien, l'occasion se présentera peut-être l'année prochaine.
