Holger Peterson
· 29.08.2024
Aventureux ! Une fois, j'ai failli provoquer une collision avec des pirates somaliens. Un peu plus tard, un drone de combat des rebelles hutus a survolé mon bateau. Le pilote aurait pu me couler en appuyant sur un bouton. Mais je devais m'attendre à des situations dangereuses sur la route de la mer Rouge...
Ma compagne et moi sommes partis en 2021 pour un tour du monde de deux ans avec un budget serré, mais nous avons pris une saison de retard à cause de problèmes techniques à Tahiti. Le passage du Cap de Bonne Espérance n'aurait pas été une option pour nous.
Après le massacre en Israël, on a de plus en plus parlé d'attaques contre des bateaux occidentaux. À cette époque, je naviguais déjà seul sur l'océan.
A ce moment-là, j'avais d'autres soucis, une morsure de chat s'était infectée et ma main gauche avait failli être amputée.
Oui, et j'ai eu un contact radio avec les centres de coordination internationaux qui sécurisent la zone de séparation du trafic. Mais jusqu'à ce qu'on y arrive, on est seul. Et sur ma route, il y avait deux gros bateaux de pêche et quatre ribs - des pirates somaliens.
J'ai simplement fait signe aux équipages - et ils m'ont répondu par un signe de tête. Puis je les ai salués par radio en arabe, pour essayer de trouver un niveau de communication détendu ...
Je ne pouvais pas m'y fier. Mais comme j'avais entendu dire que la frégate allemande "Hessen" devait entre-temps croiser ici, j'ai imité la communication radio avec le German Warship : voix modifiée en alternance, autres bruits de fond par la musique allumée et éteinte. Je n'ai pas été inquiété sur la route de Djibouti.
Clairement oui. A bâbord, les eaux érythréennes où l'on risque de se faire tirer dessus. A tribord, la côte yéménite avec les missiles et les drones des rebelles hutus. Je me suis tenu au milieu de la zone de séparation et je me croyais relativement en sécurité à cause des navires de la marine occidentale, mais le soir, j'avais un drone de combat au-dessus de moi et je me sentais livré sans protection à l'arbitraire étranger. J'entendais le ciblage acoustique du drone qui me visait, deux missiles pointés sur moi. Je me suis dit que si je devais mourir, je ne devais pas être sobre. J'ai donc bu une bière, j'ai réfléchi, j'ai commencé à utiliser la radio et j'ai expliqué en arabe que j'étais un habibi solitaire qui faisait route vers la maison. Apparemment, ils ne voulaient pas gaspiller un missile pour une cible insignifiante, le drone a viré de bord et j'ai failli passer au travers ...