Des ombres au paradis: Attaque brutale d'un bateau d'expédition en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Le projet du Chinois Zhai Mo de devenir le premier homme à faire le tour de l'Antarctique exclusivement à la voile a pris fin brutalement dans une région considérée comme très chaude par les navigateurs : en Papouasie-Nouvelle-Guinée, lui et son équipage ont été débarqués, leur bateau a été pillé, sauvagement saccagé et presque coulé. Auparavant, Zhai Mo avait été le premier Chinois à faire le tour du monde en solitaire et, plus récemment, à naviguer dans l'Arctique. Personne ne sait ce qui va se passer maintenant.

Le navigateur chinois Zhai Mo, connu pour être le premier homme en Chine à avoir fait le tour du monde à la voile en solitaire, connaît un sérieux revers dans une nouvelle tentative de record. Il voulait être le premier homme à faire le tour de l'Antarctique en voilier. Mais après presque deux mois en mer, son bateau "Zhai Mo 1" a été victime d'un vol destructeur lors d'une escale en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le navire a été dévasté et l'expédition, qui avait débuté le 10 octobre 2023 à Shanghai, doit être interrompue. Zhai Mo et son équipage n'ont pas été blessés.

Attaque dramatique en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Le soir du 2 décembre, l'équipage est arrivé dans les eaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des employés des services d'enregistrement auraient demandé à l'ensemble de l'équipage de descendre à terre. Tous les membres de l'équipage ont été emmenés dans la capitale à bord d'un bateau de la police fluviale afin d'accomplir les formalités d'entrée et de douane. Lorsque l'équipage a regagné son voilier le 4 décembre au matin, il a découvert un spectacle de désolation. Des pirates avaient pillé le "Zhai Mo 1". Tout ce qui n'était pas solidement fixé a été littéralement volé ou démonté, des appareils de navigation aux objets personnels en passant par le moteur hors-bord, le générateur, la voile et le canot de sauvetage. Et ce n'est pas tout : les voleurs ont ensuite délibérément ouvert les vannes maritimes et inondé les cabines. Le navire a subi des dégâts considérables.

Après l'incident, la police locale a pu localiser et intercepter un bateau impliqué dans le pillage, ce qui a permis de récupérer une partie de l'équipement et des biens du "Zhai Mo 1". D'autres bateaux et pirates impliqués dans le crime n'ont toutefois pas pu être appréhendés.

Zhai Mo et son équipe sont actuellement soutenus par les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'ambassade et les consulats chinois sur place, ainsi que par la communauté chinoise locale. Tout d'abord, l'équipage est confronté à la tâche difficile de récupérer le navire et de décider si et comment poursuivre son voyage.

Le premier tour du monde à la voile en Chine

Le skipper Zhai Mo, né en 1968, est l'un des navigateurs les plus connus de Chine. Artiste de formation, il a rencontré il y a 25 ans, lors d'une exposition de ses peintures en Nouvelle-Zélande, un navigateur norvégien d'un certain âge qui avait fait une fois et demie le tour du monde à la voile. Ses récits ont tellement impressionné Zhai qu'il a acheté un voilier d'occasion sans moteur de huit mètres de long à Auckland. Il ne savait presque rien de la voile. Le propriétaire précédent lui a enseigné les bases en quelques heures d'entraînement.

En janvier 2007, Zhai s'est lancé dans un tour du monde en solitaire à bord d'un petit bateau au départ de Rizhao, dans la province chinoise du Shandong. Avec ce tour du monde de deux ans et demi, Zhai Mo est devenu le premier Chinois à réaliser cet exploit en solitaire sur un voilier.

Expédition à but scientifique

L'expédition prévue devait être la première circumnavigation sans moteur de l'Antarctique le long du cercle polaire. Zhai Mo, devenu entre-temps une sorte d'ambassadeur chinois pour les sciences de la navigation et le bien-être des océans, voulait naviguer avec son équipe à travers la mer de Chine orientale, traverser les "Quarantièmes rugissants" et pénétrer dans l'océan Austral. L'itinéraire devait le mener, lui et son équipage, à travers le passage de Drake vers la fin de l'année, avec des arrêts prévus dans les stations antarctiques chinoises autour du Nouvel An chinois, avant de rentrer à Shanghai.

Outre le skipper, il y avait également à bord des scientifiques marins et des documentaristes qui voulaient faire des recherches et rendre compte de l'expédition. L'attaque en Papouasie-Nouvelle-Guinée a également entraîné la perte de leur matériel.

Un paradis avec des zones d'ombre

Les plages de rêve, les récifs avec des poissons multicolores et les innombrables îles sont tentants, mais la Papouasie-Nouvelle-Guinée est considérée comme un endroit chaud pour les voyageurs. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères met également en garde : "La criminalité en Papouasie-Nouvelle-Guinée est globalement très élevée". Les vols à main armée, dont les auteurs font preuve d'une grande propension à la violence, voire à l'homicide, ne sont pas rares. Le manque d'infrastructures et de moyens de communication, en particulier dans les régions reculées, complique considérablement la demande ou l'apport d'aide dans les situations de danger.

Ce n'est qu'en juillet 2024 qu'un plaisancier français de 71 ans a été victime d'un crime violent dans le port de Bona Bona, une île du sud-est du pays. Il a été dévalisé et assassiné, puis les auteurs ont coulé le bateau avec le corps à bord. L'homme était parti seul en croisière en Océanie lorsqu'il a été victime de l'agression.