Sur la première course, c'est la descente", lance Ulrich Rosskopf en guise d'introduction à la réunion des barreurs. "Pour des raisons de sécurité et parce que c'est tellement beau !" Ce sexagénaire est le directeur de l'organisation de la Semaine du Rhin, la plus grande régate d'Allemagne sur un fleuve, qui plus est le plus long du pays. Le club de voile organisateur change chaque année, cette fois-ci les plus de 300 navigateurs participants sont venus au Segelclub Rheingau (SCR) à Walluf, qui a pris en charge l'organisation à l'occasion de son 125e anniversaire.
L'organisateur Rosskopf explique que le départ sera donné au kilomètre 508 et que la course se poursuivra jusqu'au kilomètre 514.
Sur l'eau, les départs se font en cinq groupes différents. "Le groupe rouge part en premier, puis le bleu, l'orange, le violet et enfin le jaune", explique Rosskopf lors de la réunion des barreurs. Les organisateurs ne s'attendaient pas du tout à un tel nombre d'inscriptions cette année. "Nous ne nous attendions pas à une telle affluence", déclare Rosskopf, que tout le monde appelle Uli pendant le week-end, sur le site Internet de la Regattagegemeinschaft Rhein. L'équipe organisatrice a été littéralement "submergée" par l'intérêt des navigateurs.
Sur les 100 bateaux inscrits, 87 se rendront alors avec leur équipage sur la ligne de départ d'au moins une régate. "Pour de nombreux navigateurs de l'intérieur, la semaine du Rhin fait partie intégrante de leur week-end de Pentecôte", explique Helge von der Linden. Le directeur du commerce de gros de matériel nautique du même nom est le premier président de l'association Regattagemeinschaft Rhein. Celle-ci a été fondée en 1999 pour organiser la semaine annuelle du Rhin. "Auparavant, il n'existait qu'un comité de concertation informel entre les responsables sportifs pour fixer les dates de la semaine du Rhin et se mettre d'accord sur d'autres dates de régates", explique-t-il.
Plusieurs clubs de voile, qui se rencontraient et se concertaient auparavant de manière informelle, en sont membres. "La structure constante nous permet de conclure des partenariats à long terme avec des sponsors et d'éviter que chaque club ne doive se lancer dans une nouvelle course chaque année", explique-t-il. Heureusement, outre les grands sponsors comme Pantaenius et la société von der Linden, ils ont aussi quelques petites entreprises, dont certaines sont gérées par des régatiers, qui contribuent à couvrir les frais de l'événement.
Deux courses sont prévues le samedi de Pentecôte. Lors de la première, les bateaux sont envoyés uniquement sur une croix contre le vent. Ce faisant, ils navigueront avec le courant "vers la vallée". Lors de la deuxième course, le départ doit être donné dans la même direction. La marque d'arrivée de la première course, au sud de la Mariannenaue, servira de marque de virage lors de la deuxième course. Le bateau d'arrivée de la première manche restant sur la position pour noter un temps intermédiaire. "Au cas où il nous arriverait quelque chose sur le chemin du retour, que le vent soit coupé ou autre", plaisante encore Rosskopf lors de la réunion des barreurs. En effet, ces temps seront comptabilisés plus tard. Mais les participants à la régate ne l'apprennent qu'une fois à terre.
Cette année, la Semaine du Rhin se distingue des autres éditions sur un point essentiel : Alors qu'habituellement, on ne navigue que vers l'aval et que la "troupe" se déplace en conséquence de port en port, les régatiers de l'édition 2025 reviennent toujours au ponton du SCR. En outre, les bateaux trouvent place dans le champ de bouées de la Wallufer Bucht.
A bord de l'Asso 99 "König Ludwig" du prince Luitpold de Bavière de la maison Wittelsbach, des décisions tactiques sont prises lors de la phase de pré-départ de la deuxième manche, qui ne sont pas uniquement liées au vent et à leurs concurrents. "Restons sur le côté droit du cargo", suggère Martin à la fin res. Pendant le départ, la cohorte de navigateurs sera rejointe par ce que l'on appelle un "montagnard". C'est ainsi que l'on appelle les bateaux fluviaux qui naviguent à contre-courant.
L'implication de la navigation professionnelle est très importante lors de régates sur des eaux très fréquentées comme le Rhin. L'aspect sécuritaire joue un rôle primordial pour les navigateurs et l'équipe d'organisation. Mais le fait que les navigateurs se trouvent au vent ou sous le vent d'un bateau de navigation intérieure peut également s'avérer essentiel pour la réussite de la régate.
"En route, au trapèze", dit le prince Luitpold de Bavière. Immédiatement, trois hommes de son équipage sautent, les voiles se resserrent et le prince se met au vent. Effectivement, ils franchissent la ligne de départ environ sept secondes après le signal sonore. Mais les choses vont bientôt devenir délicates : Le plan consistant à se tenir sur le côté bâbord du cargo qui se dirige vers la montagne n'est pas réalisable. "Alors de l'autre côté", souffle le prince Luitpold. Ensuite, tout se passe sans encombre et ils naviguent au vent libre en direction de la marque de virage.
"Après la ronde, vous pouvez montrer ce dont vous êtes capables et naviguer en amont du vent avec toutes les toiles dont vous disposez", avait annoncé Rosskopf lors de la réunion des barreurs. Et c'est ce que l'équipage du Prince Luitpold met en œuvre : Après avoir laissé la bouée à bâbord, le mot d'ordre est : "Alors remontez". Aussitôt dit, aussitôt fait, peu de temps après, le spinnaker bleu avec le logo doré de la brasserie König Ludwig est en place.
Le Rhin marque la frontière entre la Hesse et la Rhénanie-Palatinat à la hauteur du Segelclub Rheingau. En conséquence, la rive nord du Rhin, où se trouve également le SCR hôte, se trouve en Hesse et la rive sud du Rhin en Rhénanie-Palatinat.
Après le passage de la ligne d'arrivée, le gennaker, qui a ensuite été remplacé par le spinnaker, est récupéré. Le "König Ludwig" est l'un des premiers bateaux à regagner le ponton. Il faut tout d'abord déguster une bière spéciale pour l'accostage, issue de la propre brasserie du prince. La Kaltenberg Spezial est un projet qui tient particulièrement à cœur à Luitpold de Bavière dans sa brasserie du château de Kaltenberg.
Sur le terrain du SCR, le restaurant du club "Rheinsegler" attend les navigateurs affamés. "Nous avons désormais établi le mercredi soir comme date de navigation pour les membres", raconte Ulrich Rosskopf. Toutefois, plus de la moitié des propriétaires ne travaillent déjà plus sur leur ponton devant le clubhouse. "C'est pourquoi nous nous donnons rendez-vous en saison via notre groupe WhatsApp chaque fois qu'il y a suffisamment de vent pour naviguer", explique Ulrich Rosskopf.
Au SCR, on essaie de garder les membres plus âgés à la voile : "Nous sommes bien sûr reconnaissants à tous ceux qui mettent leur bateau à moteur à notre disposition pour assurer la sécurité lors des régates. Mais au sein du comité directeur, nous veillons bien sûr à ce que nous restions un club de voile", explique Rosskopf. Pour recruter des membres, le club de voile de Rheingau fait toujours preuve d'imagination : "Nous avons un grand studio de sport dans la région, il doit avoir 300 ou 400 clients", raconte Rosskopf. "Nous avons maintenant pris contact et voulons proposer que les sportifs de Vitasport puissent venir faire des essais de voile".
Helge von der Linden explique l'attrait sportif de la semaine rhénane : "On descend le fleuve ensemble et il y a bien sûr toujours la compétition sportive entre les participants. Il peut donc arriver qu'il y ait des protestations. Mais dans la plupart des cas, nous réglons cela après coup avec une bière et un petit mot, et tout rentre dans l'ordre".
C'est également l'impression que donnent les navigateurs lorsqu'ils quittent l'eau. Tandis que les "perdants" de la journée sortent de l'eau en ayant pris des coups lors d'autres courses, l'ambiance est bonne pour tous les participants. Sur le terrain du SCR, différents food trucks et offres de boissons attendent maintenant les régatiers affamés et assoiffés. Dans une ambiance décontractée, tout le monde est assis ensemble dans les constellations les plus diverses sous la tente blanche dressée sur la pelouse. Même la pluie qui s'abat par intermittence sur la tente n'entame pas la bonne humeur.
"Ce que le club nautique du Rheingau a mis sur pied cette année à l'occasion de son anniversaire est vraiment fabuleux", s'enthousiasme Helge von der Linden après la manifestation. La semaine du Rhin devrait être reconduite l'année prochaine. Une centaine de bateaux et leurs équipages sont alors attendus pour participer à la plus grande régate fluviale d'Europe, plus les uns avec les autres que les uns contre les autres.
"Chez nous, au club de voile, nous avons toutes les facettes de la voile", explique Ulrich Rosskopf, vice-président du club de voile du Rheingau (SCR). "On essaie de proposer aux membres la voile aussi bien comme sport de compétition que comme activité de loisir et de détente".
Au total, le club compte environ 300 membres. Le plus ancien club de voile de Hesse a été fondé en 1900 à Walluf, au restaurant "Im Schwan". "A cette époque, on se réunissait au club de voile non seulement pour pratiquer un sport, mais aussi pour faire des affaires", explique Rosskopf.
L'une des caractéristiques uniques du SCR est le bateau classique de douze places "Anita". Il a été construit dans les années 30 par Abeking & Rasmussen à Brême. Après la dissolution de la Segelkameradschaft Ostsee, qui exploitait le bateau et avait pris en charge les frais, il est revenu au SCR conformément à ses statuts. Depuis, une association de soutien a été créée et l'"Anita" a été séparée en une société à responsabilité limitée d'utilité publique. "Je crois qu'il n'y a pas deux clubs de voile de notre taille qui exploitent un douze places dans la mer Baltique", déclare fièrement Rosskopf à propos de l'"Anita".
Mais les membres du SCR essaient également de rester à la pointe des développements modernes de la voile. Ainsi, en plus d'un Shark 24, de deux J/70, d'optimists, de 420 et d'adolescents, le club possède même un Waszp à foils.
A l'occasion de l'anniversaire de l'empereur en 1900, le 27 janvier, les cinq membres fondateurs se sont réunis, dans la tendance de l'époque wilhelminienne, pour leur projet et ont fondé ce jour-là le Kölner Segler Club, qui est devenu le Kölner Yachtclub (KYC) en 1968. Eugen Richter, membre du conseil d'administration du KYC, déclare : "Le point central est la voile, la vie sur l'eau et avec le vent".
Le club est situé directement sur la promenade de Cologne-Rodenkirchen, près du kilomètre 682,9 du Rhin. Selon Reinhard Pieper, le premier président du club, le clubhouse sur la promenade est un lieu idéal pour se détendre ou faire des projets. Il y en a plusieurs au KYC : Les responsables rêvent d'avoir leur propre port, où les bateaux pourraient être amarrés en toute sécurité en dehors du courant. Ils souhaitent également proposer une formation aux enfants et aux jeunes dans un bassin protégé. Comme cela est trop dangereux sur le tronçon du Rhin où le KYC est implanté, en raison de la navigation professionnelle et des forts courants, l'association coopère depuis les années 80 avec l'école de navigation sportive de Cologne. Lorsqu'un nouveau venu y a appris les bases de la voile, "il vient chez nous et peut acquérir beaucoup d'expérience", explique Jochen Kiel, membre du comité directeur du KYC.
Mais le club a aussi beaucoup à offrir à ses membres : Outre les trois bateaux du club, le "Harakiri", un Sailhorse, le "Viking", un oiseau à traction lourde, et le Varianta 18 "St. George I", les membres du club partent régulièrement en mer pour vivre ensemble différentes aventures en voile. Que ce soit la "voile de régate orientée vers le sport de masse" comme lors de la semaine du Rhin ou les croisières les plus diverses que les membres du KYC entreprennent ensemble dans le monde entier : Le programme de voile propose quelque chose pour les navigateurs de différents intérêts.
Chez nous, sur le Rhin, nous nous inquiétons bien sûr d'année en année de savoir si le niveau de l'eau est tel que nous puissions naviguer à l'endroit adéquat. Mais la recherche d'un club organisateur est aussi passionnante de temps en temps.
Oui, l'organisateur de l'année prochaine est connu ! Nous serons les hôtes du Club de sports nautiques de Porz. Ils fêtent aussi leur 100e anniversaire. Il s'agira d'un parcours standard : Oberwinter, Porz, Düsseldorf, le port de plaisance, puis Duisburg pour le débarquement.
Eh bien, c'est le statu quo pour le moment. Nous devons quand même voir à la fin si le niveau de l'eau permet nos régates et si les ports sont accessibles. Financièrement, c'est aussi toujours passionnant, nous avons besoin de beaucoup de voiliers et d'un certain nombre de sponsors pour que l'événement fonctionne. Heureusement, nous avons quelques partenaires de longue date. Et puis, il faut aussi beaucoup de bénévoles pour mettre sur pied une telle régate.
Ouf, on ne peut pas répondre de manière générale. Mais il y a en tout cas plus de bénévoles que de navigateurs. Il faut tout simplement beaucoup de monde pour assurer le bon déroulement d'une telle régate. Sur le parcours standard, nous avons un bateau de la DLRG pour chaque groupe de départ, ainsi qu'au moins un bateau de réserve ou de sauvetage. Ensuite, il y a la police des eaux et "nos" bateaux d'accompagnement. Sans oublier les bénévoles à terre et sur les pontons, ainsi que notre équipe d'organisation, la direction de la régate, etc. Cela fait beaucoup de monde qui s'engage le week-end de Pentecôte.
Je trouve que c'est un plaisir de s'engager bénévolement dans de telles positions. De nombreux bénévoles, et moi aussi d'ailleurs, rentrent chez eux avec un bon sentiment si l'on a pu faire du week-end un succès pour les participants. Quel que soit le résultat de la course. Depuis des années, nous avons une équipe d'organisation fixe qui gère la régate dans une large mesure. Notre directeur de course et mon deuxième président Christoph Zander en font partie. Il y a aussi une équipe d'arrivée fixe, etc.