Jill Grigoleit
· 19.08.2025
Dans certaines localités de l'île, les plaisanciers qui ne s'amarrent au port que pour une nuit doivent payer la taxe de séjour pour deux jours complets - le jour d'arrivée et le jour de départ. Cela entraîne des charges multiples, en particulier pour les plaisanciers qui font escale dans plusieurs ports de Rügen. Dans le port de Sellin, par exemple, environ 30 % des plaisanciers ne restent qu'une nuit. Pour une famille de quatre personnes, cela signifie 20,24 euros de taxe de séjour en plus des frais d'amarrage de 20,70 euros pour un bateau jusqu'à neuf mètres de long.
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De nombreux plaisanciers se demandent dans quelle mesure la taxe est justifiée alors qu'ils n'utilisent pas du tout les offres touristiques et les infrastructures qu'elle sert à payer. Celui qui, après une longue journée sur l'eau, s'amarre dans le port et souhaite partir le lendemain matin, n'a guère la possibilité de profiter des offres touristiques. Aussi variées soient-elles. De plus, la taxe de séjour n'est pas valable sur toute l'île. Il arrive que l'on doive payer deux fois le même jour, le matin dans le premier port et le soir dans le deuxième, même si l'on a passé toute la journée sur l'eau.
Rieke Boomgaarden est capitaine de port à Gager, une petite localité située sur la Hagenschen Wiek, qui fait partie de la région touristique Mönchgut Granitz. C'est lui qui ressent quotidiennement le mécontentement lorsqu'il doit encaisser les taxes dont il ne bénéficie pas lui-même. "Depuis que je gère le port, la taxe de séjour a bien doublé. Dans le même temps, nos escales de visiteurs ont constamment diminué. Surtout pour les bateaux avec plusieurs personnes à bord. Les hôtes paient alors plus de taxe de séjour que de frais d'amarrage. Pour les grands bateaux de passagers, c'est totalement disproportionné. Nous avons déjà essuyé des refus parce que la différence avec un autre port de l'île, où l'on ne facture que par nuit et non par jour d'arrivée et de départ, s'élevait à plus de 600 euros la nuit. Dans ce cas, les recettes ne sont même pas générées, car les clients ne viennent tout simplement pas". Pour le port privé de Gager, qui ne reçoit pas de subventions de la taxe de séjour, les recettes provenant des escales de visiteurs sont d'une importance vitale.
Outre la charge financière pour les amateurs de sports nautiques, le décompte de la taxe de séjour représente également une charge administrative considérable pour les exploitants de ports, selon Boomgaarden. Les données de chaque plaisancier doivent être enregistrées. La situation est compliquée par les différentes réglementations en vigueur dans les différentes communes de Rügen. Pour les stations balnéaires de Sellin, Baabe, Göhren et Mönchgut, il existe désormais une taxe de séjour unique. Celui qui quitte le port de Gager n'a pas à payer à nouveau la totalité de la taxe de séjour pour le même jour dans le port de Sellin. Mais cette règle ne s'applique pas à l'ensemble de l'île. Contrairement à Sellin et Gager, les statuts de Putbus, par exemple, prévoient que la taxe de séjour n'est due que pour chaque nuitée et non pour le jour d'arrivée et le jour de départ.
La taxe de séjour représente une source de revenus importante pour les communes. Rien que le port de Sellin génère en moyenne 20.000 euros de taxe de séjour par an. Ces recettes sont indispensables pour les communes. Elles permettent de financer des manifestations, des bus et des ferries dans la région de Mönchgut Granitz, ce qui profite aux touristes ruraux. Et elles servent aussi en partie à subventionner les ports. Du moins selon une déclaration du directeur du tourisme de Sellin, Conrad Bergmann, à la NDR : "Nous avons un capitaine de port, le bureau est occupé tous les jours jusqu'à 18 heures. Le nettoyage est effectué tous les jours. Et avec la seule taxe d'amarrage, qui est équivalente au prix d'une nuitée dans un hôtel, nous ne pourrions pas financer le tout ici, tel qu'il est, même avec toutes les prestations". Mais justement, tous les ports ne profitent pas de la taxe. Boomgaarden peut aussi comprendre la critique de ses clients, qui estiment qu'avec la taxe de séjour dans son port plutôt isolé, ils contribuent à financer des prestations qui seraient proposées plus loin et pour lesquelles ils n'auraient pas le temps lors d'une courte escale.
De nombreux opérateurs maritimes demandent une réglementation uniforme valable pour toute l'île. L'objectif est d'obtenir une carte simple permettant aux plaisanciers de se rendre dans n'importe quel port de la zone de navigation sans aucune bureaucratie. Dans le cas contraire, les mouillages invités pourraient, dans le pire des cas, devenir des mouillages permanents et aucun plaisancier n'aurait plus la possibilité de faire escale dans un port lors de sa croisière. Cela n'intéresserait pas non plus l'office du tourisme de Rügen. Une reconnaissance mutuelle de la taxe de séjour sur l'ensemble de l'île serait judicieuse, ne serait-ce que parce que le touriste voit l'île comme une destination unique et ne comprend pas pourquoi il doit payer deux fois la taxe de séjour le même jour. On ne sait pas encore quand cette solution sera mise en œuvre. Peut-être avec la loi sur le tourisme prévue pour le Mecklembourg-Poméranie occidentale, qui prévoit une taxe pour tous les visiteurs. Mais Boomgaarden est sceptique. Car c'est l'unification de la taxe de séjour déjà introduite pour les stations balnéaires de Sellin, Baabe, Göhren et le Mönchgut qui a entraîné l'augmentation. On peut donc se demander si un regroupement entraînerait effectivement une baisse des coûts pour les amateurs de sports nautiques.