Pierre André Huglo sur la Contessa 32 "Fresh Herring", Alfonso Pascual sur la Contessa 32 "Cyrano" et Eric Beauvilain sur la Chatam 37 "Merlin" ont pris le départ, accompagnés de nombreux fans.
Longue Route : une navigatrice allemande en tête du peloton
En tête, Susanne Huber-Curphey navigue déjà dans l'Atlantique Sud. Cette navigatrice allemande d'exception avait déjà pris le départ des Açores à la mi-juillet sur son yacht en aluminium "Nehaj".
Sur les huit à neuf participants prévus, certains ont dû reporter leur départ. C'est le cas du Français Pierre Novelli, que des problèmes techniques lors de son convoyage à travers la Méditerranée ont empêché de prendre le large. Il fera une escale à Lorient pour des réparations avant de partir pour sa Longue Route.
Départ plus tardif pour les bateaux plus rapides
Eymeric Maiffrédy et Frédéric Switala naviguent sur des bateaux plus rapides et ne partiront donc que le 15 septembre, afin de ne pas arriver trop tôt au Cap de Bonne Espérance et donc encore dans un temps hivernal inconfortable sous les hautes latitudes. Eymeric Maiffrédy partira d'Arcachon et Frédéric Switala de la Méditerranée.
Ce format particulier de tour du monde à la voile, dans lequel les navigateurs peuvent choisir librement leur lieu et leur date de départ pour faire le tour du monde en solitaire, mais néanmoins ensemble, sans escale, a été organisé pour la première fois en 2018. Dix des 19 navigateurs et navigatrices qui ont pris le départ ont réussi le voyage à l'époque - quatre sans escale. Parmi eux se trouvait Susanne Huber-Curphey.
Longue Route : un tour du monde en solitaire
L'initiative commune a été lancée Tour du monde en voilierLa première édition de cette course, qui n'est pas une régate et se déroule sans esprit de compétition, a été organisée par le Français Guy Bernardin. Cinquante ans après le célèbre voyage de Moitessier, il voulait mettre sur pied quelque chose de comparable en hommage à ce dernier. Son slogan était : "Le plaisir de naviguer autour des trois caps du sud".
Lors de la Longue Route, les skippers naviguent seuls tout autour, sans escale et sans assistance, avec un bateau qui ne doit pas dépasser 52 pieds. Il n'y a aucune restriction concernant l'équipement à bord.
L'objectif de la Longue Route 2024 est de "créer une communauté de navigateurs, hommes et femmes, qui veulent réaliser le rêve de leur vie", selon les organisateurs Francis Tolan et Bruno Tréca.
Comment tout a commencé : la Golden Globe Race de 1968/69
En 1968, Bernard Moitessier a participé à la Sunday Times Golden Globe Race avec son "Joshua", un ketch en acier de douze mètres de long. Ce premier tour du monde à la voile en solitaire et sans escale était doté par le sponsor en titre de 5 000 livres, une somme très importante pour l'époque.
Moitessier était en route pour la victoire, mais après avoir passé le Cap Horn, il a décidé de poursuivre son voyage vers la Polynésie. "Parce que je suis heureux en mer et que je veux peut-être sauver mon âme", a déclaré Moitessier à l'époque. Il a ainsi laissé passer sa chance de remporter la victoire - et l'argent du prix - et est entré dans l'histoire de la voile. Après un autre demi-tour du monde épuisant, il a finalement atteint Tahiti.
Le livre qu'il a écrit plus tard sur son voyage, "La Longue Route", est devenu un classique de la littérature de voile. Il est lui-même devenu une source d'inspiration pour de nombreuses personnes, tout comme son propre modèle : il s'agissait du premier tour du monde à la voile en solitaire, Joshua Slocum, dont il a donné le nom à son bateau.
Cent ans de Moitessier
Fin 2022, Francis Tolan, un participant de la Longue Route 2024, a eu l'idée de renouveler l'événement et s'est consacré à sa réalisation avec son ami Bruno Tréca. De plus, Bernard Moitessier aurait eu cent ans l'année prochaine, en 2025 - c'est aussi une occasion pour les organisateurs et les navigateurs de faire revivre l'événement.
