Le changement climatique nous offre des températures de plus en plus élevées et de plus en plus tôt. Si le bateau est alors déjà à l'eau début mars, la saison peut être nettement prolongée. Mais attention. Des coups de froid sont toujours possibles si tôt dans l'année.
Pour être bien équipé, il faut disposer de vêtements adaptés. Nous vous expliquons dans cet article ce qui est important pour bien s'habiller.
La bonne nouvelle : les vêtements, souvent pas très bon marché, peuvent aussi être utilisés en hiver. Comme les hivers ont tendance à rester sans glace : enfilez les bons vêtements et sortez en mer ! Que ce soit pour quelques heures, quelques jours ou même quelques semaines, ce changement de perspective peut faire des miracles pour améliorer l'humeur contre la morosité hivernale et créer une clarté d'esprit bienfaisante.
Selon le proverbe norvégien, il n'y a pas de mauvais temps, seulement de mauvais vêtements.
Rester au sec et au chaud est la priorité absolue et essentielle pour naviguer en toute sécurité et avec plaisir en dehors de la saison estivale. Contrairement à nos ancêtres nautiques qui arrondissaient les caps ou tiraient les poissons de la mer du Nord avec des caleçons et des pulls en laine de mouton, des chemises en lin, des bonnets et des vestes goudronnées (d'où le terme "ciré"), nous disposons aujourd'hui d'un grand choix de vêtements fonctionnels pour nous protéger des intempéries. Ceux qui partent en mer peuvent s'habiller de textiles high-tech dans les magasins spécialisés dans le domaine maritime et dans l'ensemble de la branche outdoor et naviguer sans avoir la chair de poule dans le passage du Nord-Ouest ou dans l'Antarctique.
Cela peut être un investissement judicieux, bien que coûteux. Cependant, il n'est pas nécessaire de faire une grosse fuite dans la caisse de bord pour une croisière d'automne, car l'idée de base pour une navigation "hors saison" au chaud et au sec est très simple et peut être réalisée pièce par pièce avec les vêtements de voile existants : avec le principe des couches. Cette idée de superposer de nombreux vêtements de matières et de propriétés différentes a fait ses preuves dans tous les domaines du plein air et est également connue sous le nom de principe de l'oignon.
Dans ce cas, des textiles de différentes matières et épaisseurs sont enfilés les uns sur les autres, un peu comme les différentes pelures d'un oignon. L'avantage de cette variante de vêtement : la chaleur corporelle peut être emmagasinée de manière optimale, tout en permettant l'évacuation de l'humidité sous forme de vapeur d'eau du corps et vers l'extérieur. En théorie, trois couches de textile suffisent pour cela, mais dans la pratique, il est possible d'expérimenter avec d'autres couches, en fonction de la sensation de froid, de la température extérieure et de la force du vent. Il est important de tenir compte des propriétés spécifiques des fibres textiles et de porter le matériau près du corps ou comme couche extérieure, selon ses caractéristiques.
La couche de base (Baselayer) doit être un textile fin et ajusté, qui se charge d'évacuer l'humidité du corps (Sous-vêtements fonctionnels). Pour cela, les fabricants utilisent un matériau en polyester ou en polypropylène, mais depuis quelques années, la laine, et plus particulièrement la laine de mouton mérinos, est également convoitée. Elle combine les avantages d'être chaude, de réduire les odeurs, d'évacuer l'humidité et de sécher rapidement. Par rapport aux variantes synthétiques, la laine mérinos continue de réchauffer avec une grande efficacité même lorsqu'elle est mouillée. La raison : la laine peut absorber jusqu'à 30 % de son propre poids en humidité tout en restant confortable et chaude. De plus, cette matière naturelle évite les odeurs désagréables sur le corps, car la fourrure de mouton possède naturellement une protection antibactérienne. Les odeurs de transpiration n'ont aucune chance. Un avantage pour tout l'équipage.
Le confort subjectif, la caisse de bord et les aspects médicaux tels que les allergies déterminent si les fibres synthétiques high-tech ou les produits en laine doivent être laissés à la portée de la peau. Le coton ne convient en aucun cas comme couche de base. Ce tissu peut certes absorber le liquide corporel, mais ne permet pas son évacuation vers l'extérieur. Résultat : le corps reste mouillé et se refroidit à moyen terme, ce qui garantit un maximum d'inconfort.
Dans le cas de la couche d'isolation ou de chaleur (midlayer, softshell), la chaleur interne doit être conservée et le froid externe repoussé. De plus, l'humidité de la couche de base doit pouvoir être évacuée vers l'extérieur. Les matériaux appropriés sont la polaire, la laine mérinos ou les fibres synthétiques sous forme de veste ou de pull-over, également avec un bonnet intégré.
La polaire est le matériau le plus utilisé sur le marché. Les vêtements en polyester, une fibre chimique, présentent de nombreux avantages pour une utilisation en tant que couche intermédiaire : ils n'absorbent ni l'eau ni l'humidité, ils sont chauds et légers tout en étant très résistants. Grâce à la facilité de traitement du polyester, les fabricants ont toute latitude pour proposer la polaire sous différentes formes, styles et épaisseurs. Il existe même des vêtements en polaire fabriqués de manière durable à partir de bouteilles en PET recyclées ou de vieux vêtements. Seul inconvénient : les odeurs peuvent devenir assez rapidement désagréables en raison de la formation de bactéries liées à la transpiration.
C'est pourquoi la laine mérinos est considérée comme Couche intermédiaire et est volontiers qualifiée de fibre polyvalente parmi les fibres naturelles. En effet, par rapport à la laine normale, la variante mérinos ne gratte presque pas en raison d'une structure plus fine et l'effet déperlant est plus important en raison de la formation accrue de graisse de laine, tout en ayant un poids propre plus faible. Il existe également des fabricants qui utilisent des fibres de laine et des fibres synthétiques dans un tissu commun afin d'obtenir un meilleur ajustement et une meilleure stabilité.
Une autre variante de matériau pour la couche intermédiaire chaude est le duvet, mais en fibres synthétiques. Le vrai duvet s'agglutine en cas d'humidité et ne peut alors plus contribuer à la chaleur, tandis que l'isolation thermique de la copie synthétique en microfibres reste très élevée, même en cas d'humidité élevée. Comme pour le duvet d'oie, le plagiat a un plan de construction tridimensionnel. Le poids et la densité restent donc très faibles, avec un confort élevé grâce à l'aération et à la performance thermique du matériau.
La protection contre les intempéries (hardshell) comme Veste et Pantalon est la couche la plus extérieure qui doit évacuer l'humidité du corps et la condensation (vapeur d'eau) vers l'extérieur, tout en empêchant l'humidité et le vent d'y pénétrer. Ce qui semble être la quadrature du cercle est aujourd'hui possible dans la fabrication moderne de textiles. Le mot magique est "respirabilité" et est obtenu grâce à des membranes qui sont laminées sur le matériau extérieur. Différentes technologies de membranes sont disponibles sur le marché (Gore-Tex, Texapore, Sympatex, etc.) et protègent presque entièrement, de différentes manières, contre la pénétration des molécules d'eau en cas de pluie, de neige fondante et d'eau de mer. En même temps, il existe une perméabilité efficace à la vapeur d'eau, ce qui permet d'évacuer l'humidité sous forme de molécules d'air.
Les vestes ou pantalons hardshell existent en différents modèles : Le matériau à trois couches se compose d'un tissu extérieur, de la membrane et du matériau intérieur, de sorte que la membrane est protégée. Les couches sont laminées entre elles de telle sorte qu'elles agissent comme un seul élément et présentent des avantages en termes de confort. Le matériau à deux couches est composé de la membrane et du matériau extérieur, laminés en un seul tissu. Le tissu protecteur à mailles fines de la face intérieure n'est pas lié au matériau extérieur, ce qui donne l'impression d'un volume plus important, mais cela n'améliore en fait pas les propriétés par rapport à la version à trois couches.
Selon l'utilisation prévue et le lieu d'utilisation, les surfaces de la couche hardshell sont plus ou moins robustes. Chaque fabricant utilise son propre concept de matériau et de design.
Cela vaut également pour les finitions des bras et des jambes, où des manchons en néoprène ou des fermetures velcro doivent empêcher l'eau de pénétrer.
Les systèmes de vêtements modernes renoncent en grande partie aux coutures, car elles ouvriraient un chemin à l'eau vers l'intérieur aux points de pénétration de l'aiguille, comme une petite fuite. C'est pourquoi les composants sont collés ou soudés à l'aide d'un film.
Conclusion : il n'existe pas "le" vêtement parfait pour la croisière pendant la saison froide. Au contraire, différents composants contribuent à un résultat chaud et sec. Le principe de la pelure d'oignon permet une grande flexibilité pour réagir aux changements de température et de temps. Même lors d'opérations de courte durée, mais qui font transpirer, comme la prise de ris, la mise à la voile ou une manœuvre d'ancrage, l'adaptation aux changements de température corporelle peut se faire rapidement en retirant une couche de textile. En principe, la couche intermédiaire joue un rôle clé dans cette stratégie vestimentaire, car la protection contre les intempéries (hardshell) doit toujours être portée lorsque les températures sont basses afin de protéger du vent et de l'eau.
Une tête, des mains ou des pieds non protégés provoquent d'importantes pertes de chaleur, c'est pourquoi les Bonnets, bandeaux, écharpes et gants Bien plus que de simples accessoires de mode, leur fonction est essentielle pour une croisière hivernale. La tête est un endroit où l'on peut perdre jusqu'à 50 % de sa chaleur corporelle. Un bonnet ou un bandeau (par exemple en polaire), ainsi que la capuche et le rabat du cou de la veste hardshell permettent d'éviter cela. Gants en néoprène Les moufles de croisière sont un bon choix pour manipuler les chaînes d'ancre, les amarres ou les écoutes. En revanche, les moufles imperméables sont une variante confortable pour barrer ou lors des quarts de libre dans le cockpit.
Les bottes de mer en matériaux respirants assurent une bonne adhérence sur le pont, des pieds chauds et secs. La taille doit être choisie de manière à ce que les chaussettes épaisses et les semelles chauffantes puissent également y trouver leur place. Lorsque l'on reste longtemps assis dans le cockpit, des semelles ou des coussinets chauffants à usage unique soutiennent l'équilibre thermique du corps grâce à une chaleur active.
Lors de longues croisières, des chauffe-mains pratiques fonctionnant à l'essence, au charbon actif, à l'eau ou à l'électricité permettent à l'équipage de conserver sa dextérité. La bouillotte classique est également toujours un bon compagnon : placée entre les couches de vêtements, elle diffuse une chaleur confortable pendant au moins une heure. Les patchs chauffants à base de piment et d'huiles essentielles (attention aux réactions allergiques), à coller directement sur la peau, apportent également une chaleur durable.