Chaque plaisancier en a un, la plupart du temps on y prête peu d'attention après une étude intensive avant l'achat et un entretien occasionnel, dans l'idéal on le porte souvent : le gilet de sauvetage doit fonctionner en cas d'urgence, se gonfler automatiquement et maintenir ensuite la tête de la personne tombée à l'eau.
Le choix est vaste chez les équipementiers, alors quel est le bon choix ? Selon la norme EN Iso 12402, il existe des classes de flottabilité de 150 et 275 newtons pour les zones maritimes. Les valeurs indiquent la flottabilité minimale correspondante. Un gilet de sauvetage de la catégorie 150 peut donc avoir une flottabilité bien plus élevée, ce qui est déjà annoncé dans le nom du produit pour de nombreux modèles. Il y a toutefois un problème : la norme ne prévoit pas le port d'un ciré pour les gilets de sauvetage d'une flottabilité de 150 newtons. Ce n'est qu'à partir de la classe 275 newtons qu'il est précisé : "haute mer dans des conditions extrêmes ainsi qu'en combinaison avec des vêtements dans lesquels de l'air peut s'accumuler". Le ciré est certes censé être étanche, mais cette caractéristique est gênante en cas de MOB, car l'air ne peut pas s'échapper rapidement des vêtements. Or, ces poches d'air dans la veste et le pantalon modifient considérablement la position de nage d'une personne, et elles s'opposent ainsi, dans certaines circonstances, à la flottabilité du gilet de sauvetage.
Le test se divise en deux parties : sur terre et dans l'eau. Dans la première partie, nous avons testé la finition de la sellette et son confort, en mettant l'accent sur la facilité de réglage. En outre, un grand espace au niveau de la nuque joue un rôle décisif pour une assise confortable. Dans la deuxième partie, notre testeur s'est laissé tomber dans l'eau à la piscine, toujours de la même manière. Cela a permis de garantir la répétabilité des essais. Celui-ci est particulièrement important pour les modèles de la classe 275, afin de pouvoir évaluer le comportement en rotation. Ici, le testeur doit tomber à plat ventre dans l'eau. Ensuite, la position de flottaison, le cas échéant le siège du spray-cap et le franc-bord ont été déterminés.
Seule la position sur le dos permet de respirer librement. Selon la norme, les gilets de la classe 150 Newtons ne peuvent pas retourner quelqu'un vêtu d'un ciré dans une position sur le dos où il ne risque pas de s'évanouir. Nos essais pratiques l'ont également confirmé. C'est pourquoi la distinction entre ces classes de flottabilité est décisive dans le test. Contrairement aux maillots de bain prévus par la norme ISO pour tester les gilets 150 Newton, nous avons effectué les tests avec des cirés et des chaussures de voile.
Quinze modèles de la classe 150 et neuf de la classe 275 sont représentés dans le test. La plupart des fabricants proposent plusieurs versions dans les différentes classes de flottabilité, mais nous avons opté pour des modèles nouveaux ou récents que nous n'avons pas encore testés. C'est pourquoi le gilet de sauvetage Bolero de Secumar, spécialement équipé pour les compas, est présent, mais pas le modèle Survival 220, qui a remporté le test 2019 dans la catégorie des 150 newtons.
Les marques propres des équipementiers Compass, SVB et Decathlon seront également de la partie. Avec la Tribord LJ180 Air Offshore, Decathlon a imaginé un concept de harnais particulièrement intéressant : Le harnais et le corps de flottaison peuvent être séparés par une fermeture éclair, et seul le harnais léger peut ainsi être porté confortablement sur le pont avec une corde de sécurité pour l'assurer.
D'autres fabricants établis sont représentés avec Spinlock, Marinepool, Crewsaver et Baltic. Les gilets de sauvetage de TeamO sont tout nouveaux et présents pour la première fois. L'entreprise britannique a développé le Backtow Harness. En tirant sur une sangle, il est possible d'ouvrir la sécurité du harnais sur la poitrine, et la ceinture se place alors sur la nuque. L'idée est que si l'on se retrouve embarqué, on n'est pas traîné dans l'eau le visage en avant, mais en position dorsale.
Le Deckvest 6D 275N de Spinlock offre un système similaire avec le Harness Release System (HRS). En tirant sur une petite poignée, l'ensemble de la boucle du harnais peut être libéré. En cas d'urgence, il est ainsi possible de se détacher rapidement de l'assureur. Outre ces caractéristiques particulières, les principales différences résident dans le poids et l'équipement.
La version la plus légère est le Spinlock Deckvest Lite+ 170N, un modèle dont l'équipement est très réduit et qui a été conçu pour les zones de navigation intérieures et les plaisanciers à moteur. Le même modèle, avec l'ajout de la mention Sail, offre une capuche spray et une lumière de secours et pèse 142 grammes de plus sur la balance. Le gilet le plus lourd est l'Ergofit+ 290 de Crewsaver, avec près de deux kilos. Il est équipé d'une grande flottabilité, d'une capuche spray, d'une lumière de secours, d'une boucle de ceinture et d'un système de ceinture confortable.
Entre ces extrêmes se trouvent de nombreux candidats au test qui sont également bien équipés. Et même si le poids est une donnée importante, le confort de port peut également être élevé avec un gilet lourd équipé d'un harnais confortable et bien réglable. Et le confort est décisif dans la vie quotidienne à bord, car il détermine dans le subconscient si le gilet est porté régulièrement.
C'est pourquoi les gilets de sauvetage de 150 ont aussi leur raison d'être, malgré leur inconvénient en termes de sécurité contre les évanouissements, car ils sont souvent plus petits, plus légers et plus confortables. Et un gilet de 150, qui est porté en permanence, est supérieur à un gilet de 275, qui ne fait que rester dans le placard. C'est pourquoi le confort de port a été évalué sur 20 points lors du test, à égalité avec la fonction et la position de nage.
Pour un grand confort, il est essentiel que la sangle de poitrine soit bien ajustée et facile à régler, et que le gilet soit confortable sur les épaules et la nuque. Si la rotation de la tête est entravée ou si la nuque est comprimée, cela devient extrêmement gênant à la longue. Parmi les gilets de sauvetage de la classe 150, les Deckvest 6D 170N, Crewfit+ 180N, Athena 165 et LJ180N Air Offshore se sont révélés particulièrement confortables. Pour les modèles à plus forte flottabilité, il s'agissait de l'Ergofit+ 290 (malgré son poids élevé), du Legend 305 et du Bolero 275. Mais outre le confort de port dans la navigation quotidienne, c'est bien sûr la performance en cas d'urgence qui est déterminante. C'est là, sous le point d'évaluation Fonctionnement et position de flottaison, que l'on voit à quel point le dispositif de flottaison tient bien en place lorsqu'il est gonflé. Il est essentiel qu'il ne glisse pas vers le haut (le réglage de la sellette est ici aussi important) et que les deux extrémités de la flottabilité se terminent bien sur la poitrine. S'il reste un canal d'ondulation à cet endroit, cela rendra la respiration plus difficile, voire impossible.
Car l'eau va se répandre jusqu'à la bouche. C'est là que le spray-cap peut aider. Mais elle doit être mise en place de manière autonome et n'est d'aucune aide en cas d'évanouissement. En raison de sa bonne tenue et de sa position de natation, le gilet de sauvetage doit soulever la tête le plus loin possible hors de l'eau. La distance qui en résulte entre la bouche et la surface de l'eau est le franc-bord. Plus il est élevé, mieux c'est. C'est pourquoi les participants ont obtenu jusqu'à 20 points sur un total de 100.
Sur neuf gilets de sauvetage offshore ayant une flottabilité d'au moins 275 newtons, huit y sont parvenus. Seul le modèle de TeamO a échoué dans cette discipline importante. Parmi les gilets de sauvetage de la classe 150, même le Tribord LJ180N Air Offshore y est parvenu grâce à son corps de flottabilité asymétrique dépassant très loin de la poitrine vers l'avant. Néanmoins, on ne peut pas s'y fier à 100 %. Ce gilet n'offre pas non plus de cap spray, ce qui est essentiel pour un gilet de sauvetage offshore. Le vainqueur du test est le Crewsaver Crewfit+ 180N Pro pour les 150 et le Baltic Legend 305 pour les 275. Les critères décisifs étaient de bons à très bons résultats en termes de confort, de fonctionnalité et de flottabilité ainsi que de franc-bord. Pour les modèles 275-Newton, l'équipement avec cap spray et lumière de secours a également été déterminant. Néanmoins, d'autres candidats, qui ont également obtenu de bonnes évaluations, figurent dans le test. Il reste donc, à côté des vainqueurs du test, un beau choix, dans lequel les préférences individuelles en matière de confort de port seront également prises en compte. Le modèle Athena 165 de Baltic, par exemple, est spécialement optimisé pour l'anatomie des femmes et a également marqué des points dans le test.
En termes de prix, les candidats au test se distinguent fortement les uns des autres, la fourchette s'étendant de 75 à 469 euros. En termes de prix et de performance, les modèles de Marinepool sont convaincants. Tant le 180N Racer que le 300N Pro 3D sont recommandables de ce point de vue.
Sur 24 modèles testés, 14 gilets de sauvetage ont obtenu 65 points ou plus. Un bon résultat. Dans ce cas, il est recommandé d'essayer soi-même chez l'équipementier, de tester le réglage et de prendre ensuite sa décision. Plus le gilet est adapté, plus il sera porté souvent. Et l'équipage sera alors parfaitement équipé.