Hauke Schmidt
· 21.01.2025
Les allées de stands étroites et les grands yachts ne font pas bon ménage. Mais il est parfois déjà difficile de manœuvrer avec des bateaux compacts, par exemple parce que l'on navigue en solitaire et que personne ne nous aide à prendre ou à manœuvrer l'amarre d'avant ou le saut à temps. Un propulseur d'étrave peut considérablement réduire le rythme cardiaque dans de telles situations, car il suffit d'appuyer sur un bouton pour que le bateau reste dans le sillage ou tourne dans le box, et ce indépendamment de la direction ou de la force du vent. Cela a des conséquences sur l'ensemble de la croisière ; souvent, c'est le départ et l'arrivée qui constituent le plus grand défi. Celui qui a moins de soucis à se faire à ce sujet part plus souvent, gagne ainsi en pratique et réagit plus souverainement - même sans appuyer sur le bouton.
Propulseur d'étrave : effet, manoeuvres, comparaison des systèmes...
Mais même si un propulseur d'étrave figure sur la liste de souhaits de nombreux propriétaires, les réticences à l'équiper sont au moins aussi grandes, car c'est un plaisir coûteux. Déjà pour notre Mermaid 290, avec lequel nous documentons ici une installation à titre d'exemple, les composants s'élèvent à environ 3 600 euros. A cela s'ajoutent les frais d'installation. Un chantier naval facturerait facilement entre 1 500 et 2 000 euros, surtout si les travaux de PRV et d'électricité sont commandés.
Les installations peuvent souvent être commandées sous forme de kit d'installation. Les pièces nécessaires sont ainsi faciles à assembler. Le plus grand obstacle est toutefois de scier le trou dans la coque : Il faut non seulement se forcer à placer la scie sous la ligne de flottaison, mais le trou doit également être placé au bon endroit et avoir une section elliptique.
Les professionnels utilisent pour cela une fraiseuse à tunnel qui produit automatiquement la découpe adéquate. Ces outils peuvent en partie être empruntés lors de l'achat d'un propulseur d'étrave, mais il est également possible de le faire sans équipement spécial. L'astuce consiste à réaliser un fin trou pilote dans lequel on passe une tige d'acier de près de deux mètres de long.
La barre permet de contrôler la position du tunnel et de retoucher les trous. Ensuite, on utilise la barre comme axe pour dessiner l'ellipse sur le fuselage. Cela est possible avec un simple fil en forme de U correspondant à la moitié du diamètre du tunnel. Il est fixé à l'axe par une branche et sert de compas, l'axe étant déplacé dans le fuselage de manière à ce que la deuxième branche racle la ridelle. L'ensemble est un peu bancal, c'est pourquoi nous avons opté pour un gabarit nettement plus solide en tube KG. Comme nous installons un tunnel de 140, nous avons pu simplement utiliser un tube de 160 pour le traçage et le scier à l'intérieur de la ligne.
Une fois le trou dans la coque réalisé, il faut procéder au laminage, dont dépend la flottabilité du yacht ; il convient donc de connaître les techniques de base et de suivre les instructions de montage du propulseur d'étrave, généralement détaillées.
Il en va de même pour le système électrique nécessaire. Le propulseur d'étrave de notre bateau de 29 pieds a déjà une puissance nominale de 2,4 kilowatts. Comme il est alimenté en 12 volts, des courants d'environ 200 ampères circulent. Cela ne laisse aucune place à l'improvisation en ce qui concerne le câblage, les fusibles et les interrupteurs. Une installation défectueuse avec une chute de tension importante ne réduit pas seulement la puissance de l'hélice d'étrave, mais présente également un énorme risque d'incendie avec de tels courants. Il faut donc là aussi savoir ce que l'on fait. Au moins pour le propulseur d'étrave de Sidepower que nous avons choisi, les principales caractéristiques telles que les sections de câbles, les fusibles et les exigences de puissance de la batterie sont indiquées dans les instructions d'installation.
Pour ceux qui souhaitent une solution particulièrement simple, il est également possible de commander une unité de commutation complète. Celle-ci comprend non seulement un interrupteur principal à courant fort commandé par l'élément de commande, mais aussi le porte-fusible nécessaire. Avec environ 450 euros, cette solution est toutefois nettement plus chère que les composants individuels que nous avons utilisés.
Pour choisir le bon modèle, les fabricants indiquent généralement le type de bateau et la longueur de la coque. Il ne faut pas s'orienter vers la limite supérieure de la longueur, car le propulseur d'étrave doit pouvoir soulager l'équipage par fort vent de travers et avoir suffisamment de réserves. C'est pourquoi nous avons choisi un modèle relativement puissant avec une poussée nominale de 62 kilogrammes.
L'efficacité de l'hélice d'étrave dépend de sa puissance et de sa position de montage. Plus il est installé à l'avant, plus le bras de levier par rapport à l'axe de rotation du bateau est long et plus le couple qui en résulte est important. Un exemple : sur un yacht de dix mètres, un propulseur d'étrave d'une poussée de 60 kilogrammes est installé à trois mètres de l'axe de rotation. Il en résulte un couple d'environ 1 800 newton-mètres (Nm). Si le système était installé un mètre plus en avant, le levier allongé produirait 600 newton-mètres de couple en plus. Pour obtenir le même effet, il suffirait donc d'un système avec 45 kilos de poussée. Parfois, la puissance requise plus faible compense la différence de prix entre les systèmes à tunnel et les systèmes extensibles.
La position du tunnel est déterminée par l'espace disponible sous le pont et la forme de la coque. Il faut surtout qu'il y ait suffisamment d'eau au-dessus du tube. Si l'installation est placée trop près de la surface, elle peut aspirer de l'air, ce qui entraîne un effondrement presque total de la poussée. C'est pourquoi il doit y avoir au moins un diamètre de tunnel d'eau au-dessus du tube. Sur la partie inférieure, il est recommandé de laisser une distance d'un quart du diamètre par rapport à l'extrémité de la coque.