Boissons de bord: Avec ces spiritueux, le bar de bord devient un bar de marins

Splice the mainsheet ! Sur les vieux gréements, lorsque les derniers gestes d'une manœuvre étaient accomplis, cet ordre final retentissait pour la réception du rhum. Avec la découverte de la voile en tant que loisir, cette tradition a été reprise avec plaisir et, depuis, nombreux sont ceux qui ont l'habitude de trinquer ensemble après la mise à l'eau.

Le rhum a toujours ses amateurs, mais la liste des boissons populaires à bord est aujourd'hui beaucoup plus variée et comprend également des boissons sans alcool. L'ordre mentionné, qui se traduit par "Allumez les écoutes", appartient désormais à l'histoire.

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Ce qui est intemporel, c'est le besoin d'être non seulement l'équipage qui travaille bien ensemble, mais aussi une communauté de bord joyeuse. Et cela peut s'exprimer, entre autres, par le fait de boire un verre ensemble. Des livres entiers ont été publiés sur ce rituel, les compagnies de charters donnent des recommandations sur leurs sites Internet, y compris des listes d'achats. La boisson cérémonielle à bord a même donné lieu à des créations de mots très spécifiques, de l'ancre au Five O'Clock Tea en passant par l'Ankerpils, qui ne désigne pas la boisson chaude habituelle en Grande-Bretagne, mais le thé glacé qui porte le nom de Long Island.

Certains navigateurs se souviennent encore de l'heure du sherry, autrefois très populaire, et il paraît que sur certains yachts, la soirée est si longue que ce qui a commencé par le sundowner se termine par une tequila sunrise. Il n'est pas rare que des goûts très différents de ceux de la terre ferme se soient développés à bord des voiliers, des boissons préférées dont la consommation en dehors de la zone de confort domestique nécessite parfois des efforts considérables. Nous avons rassemblé quelques-unes des boissons les plus populaires.

Le rhum : des Caraïbes au monde entier

Le rhum était autrefois considéré comme un substitut à la bière et au vin. Aujourd'hui, il est devenu indispensable à la navigation.

L'histoire du rhum commence avec les mauvaises conditions de vie à bord au cours des siècles précédents. Pour garder l'équipage de bonne humeur, le capitaine donnait à son équipage des rations de bière ou de vin. Un problème est apparu lorsque les navires ont parcouru des distances de plus en plus longues : les boissons ne résistaient que rarement aux longs voyages - par exemple à travers l'Atlantique vers le Nouveau Monde. Le vin se transformait en vinaigre et la bière se gâtait. Mais la solution à ce problème a finalement été trouvée dans les Caraïbes - le lieu de naissance du rhum. Au 17e siècle, les fermiers y cultivaient du sucre dans leurs plantations, un bien précieux dans la lointaine Europe. Lors de la transformation, il restait de la mélasse qui se laissait facilement fermenter et distiller. Il en résultait exactement ce dont les commandants avaient besoin lors de longs voyages : une boisson qui se conserve et qui étourdit.

Désormais, le rhum remplaçait la bière ou le vin à bord. Chaque jour, les marins recevaient une ration d'eau-de-vie des Caraïbes. Au début, il s'agissait d'une pinte, soit environ un demi-litre. Mais cela ne pouvait pas durer longtemps. On coupait donc le rhum avec de l'eau et on y ajoutait du citron - et le grog était prêt. Parallèlement, les fruits contenus dans la boisson étaient un remède utile contre le scorbut. C'est ainsi qu'au fil des décennies, le rhum est devenu indispensable. C'est pourquoi la Royal Navy en stockait constamment. Parallèlement, un navire de guerre était toujours ancré près des distilleries afin d'assurer le ravitaillement.

Une situation gagnant-gagnant : les brûleurs étaient ainsi protégés des attaques de pirates et la Navy avait des équipages satisfaits. Cet attachement perdure encore aujourd'hui : Aujourd'hui encore, la distillerie Mount-Gay, basée à la Barbade, sponsorise régulièrement des régates de voile. Seuls ceux qui ont terminé une course Mount-Gay reçoivent l'une de leurs célèbres casquettes rouges. Dans la Royal Navy, il n'y a d'ailleurs plus d'attribution de rhum depuis 1970 - on a décidé qu'il n'était pas compatible avec les ogives nucléaires à bord.

Recettes avec du rhum

Mojito

• 1 citron vert bio
• 2 cuillères à café de sucre de canne
• 3 cc de menthe
• 5 cl de rhum blanc
• 5 pcs glaçons

Mettre les morceaux de citron vert dans un verre avec le sucre. Laver la menthe et l'éponger. Réserver quelques petites feuilles pour la décoration. Écraser légèrement le reste et l'ajouter. À l'aide d'un pilon, écrasez les morceaux de citron vert et le sucre. Ajouter le rhum blanc avec des glaçons et mélanger le tout. Compléter avec de l'eau pétillante et décorer avec de la menthe.

Hurricane

• 5 cl de rhum blanc
• 5 cl de rhum brun
• 5 cl de jus de fruit de la passion
• 3 cl de jus d'orange
• 2 cl de jus de citron vert
• 1 cc de sirop de sucre
• 1 cuillère à café de grenadine
• 1 tranche d'orange
• 1 cerise cocktail

Mettre les deux rhums, le jus de fruit, le sirop de sucre et la grenadine dans un shaker et secouer énergiquement pendant environ 20 secondes. Verser ensuite le mélange dans un verre à long drink. Avant de servir, garnir le verre d'une tranche d'orange et d'une cerise à cocktail.

Ligne Aquavit : mûri en mer

L'aquavit norvégien Linie franchit deux fois l'équateur - au profit du goût

Ce sont souvent les hasards de l'histoire qui ont donné naissance à des nouveautés. L'origine de ce spiritueux à haute teneur en alcool est probablement due à un tel hasard. Selon les récits, la goélette "Trondhjems Prove" serait rentrée en Norvège en 1807 après un voyage autour du monde. Le navire était parti pour transporter de la morue séchée en Amérique du Sud. Il transportait également des tonneaux d'aquavit. On dit que l'eau-de-vie aromatisée aux herbes nordiques existe en Norvège depuis le 16e siècle environ. De retour au port d'attache, on a découvert que certains fûts avaient survécu au voyage sans être ouverts.

En goûtant l'aquavit, on s'est rendu compte qu'il avait un goût nettement plus doux et plus délicat après la traversée qu'avant. On a donc répété le processus : L'eau-de-vie a été stockée sous le pont à plusieurs reprises. Finalement, le "voyage de maturation" devint la règle, car l'amélioration du goût était attribuée au mouvement permanent, à l'air marin et aux variations de température pendant la traversée. Aujourd'hui, le fabricant affirme que les fûts de sherry en bois se dilatent et se contractent pendant le voyage en mer. Cela permet à l'eau-de-vie d'absorber les riches essences épicées qui définissent son profil gustatif complexe.

Et aujourd'hui encore, l'aquavit de Linie, stocké dans des conteneurs bleus, parcourt les mers du globe et traverse l'équateur au moins deux fois. Cette tradition est même garantie par l'État et peut être retracée sur les bouteilles. La date du voyage et le nom du navire sur lequel le voyage de maturation a été effectué sont indiqués sur chaque contre-étiquette. Et alors qu'en Allemagne, ce spiritueux traditionnel se boit glacé, en Norvège, on le déguste à température ambiante, car c'est ainsi que les multiples arômes - entre autres d'aneth et de cumin - sont censés être mieux mis en valeur.

Gammel Dansk : une gorgée de culture danoise

Sur de nombreux yachts, le Magenbitter Gammel Dansk fait partie de l'équipement médical de base.

Près de trente épices entrent dans la composition de l'alcool digestif danois Gammel Dansk. La liste va de l'anis et du gingembre à la noix de muscade et au sorbier des oiseleurs. Elles lui donnent son goût amer et herbacé. Il n'est pas rare qu'il soit l'arme secrète du bar de bord lorsque l'équipage a l'estomac lourd à cause de la nourriture du smutje. Mais c'est aussi une liqueur très appréciée comme apéritif, surtout par les Danois. Elle est considérée comme un symbole de la tradition et de la culture danoises et se boit soit pure, soit avec des glaçons et du citron. De plus, l'étiquette de la bouteille annonce qu'elle déploie ses effets stimulants dès le matin. C'est à chacun de décider de l'utilité de cette boisson avant de faire de la voile.

Porto : fort et doux

La teneur en alcool relativement élevée du porto présente plusieurs avantages

Le porto est une forme particulière de vin de la vallée portugaise du Douro. Mais ce sont les marins britanniques qui ont contribué de manière décisive à la découverte du vin doux, car ils ont expédié de grandes quantités de vin du Portugal vers le nord au début du 18e siècle. Ils ont remarqué que les vins résistaient mieux au transport par voilier et qu'ils étaient ensuite plus savoureux si l'on ajoutait de l'alcool pendant la fermentation. Il en résulte un vin doux et fruité à l'arôme intense. L'effet conservateur est la raison pour laquelle les vins de Porto peuvent souvent avoir un âge avancé.

Gin : l'eau tonique joue la musique

Le gin jouit d'une popularité croissante et, mélangé à du tonic, il fait partie des grands classiques des long drinks. Autrefois, l'eau-de-vie de genièvre était surtout appréciée des marins qui naviguaient dans les contrées d'Extrême-Orient.

La diffusion du gin a débuté aux Pays-Bas. Ce sont toutefois les Anglais qui l'ont popularisé à partir du 17e siècle. Ce spiritueux a d'abord été particulièrement apprécié dans les classes populaires. Distillé à partir de céréales et non taxé, il était relativement bon marché et ses effets commençaient à se faire sentir après quelques gorgées seulement. L'eau-de-vie doit son goût caractéristique à des arômes tels que la coriandre ou les baies de genièvre. On prêtait aux baies en particulier des vertus curatives contre les brûlures d'estomac. C'était surtout utile pour les marins britanniques qui consommaient souvent des plats épicés dans les colonies d'Extrême-Orient. Mélangée à du tonic, la boisson avait un autre avantage : la quinine contenue dans le tonic servait de prophylaxie contre la malaria et était très appréciée dans ces régions.

Malheureusement, le tonic pur était très amer et difficilement buvable. Une solution a donc été trouvée : En plus du gin, un citron a été ajouté à la boisson. Il permettait de lutter contre le scorbut - et c'est ainsi qu'est née la boisson tropicale parfaite pour les marins britanniques des Indes orientales. Aujourd'hui, le gin tonic fait partie des cocktails classiques, raison pour laquelle le gin ne peut manquer dans aucun bon bar de bord. Et même si le tonic, le citron ou la glace sont restés à terre - pas de problème. Depuis quelques années, une nouvelle tendance s'impose. Ainsi, le gin se boit parfois sans tonic. Après tout, les eaux-de-vie de genièvre modernes sont moins fortes que les dry gins classiques de Londres. Les alternatives sans alcool sont également de plus en plus populaires. Elles sont en grande partie produites comme le gin traditionnel, mais sans l'étape de la distillation.

Recettes avec du gin

Gin tonique

• 1 tranche de citron
• 4 cl de gin
• 3-4 pièces de glaçons
• 12 cl d'eau tonique

Le bord d'un verre est humidifié à l'aide de la rondelle de citron. Ensuite, les herbes sont finement hachées et placées sur une assiette. Celle-ci doit être environ 10 cm plus grande que le verre. Tourner le bord humidifié du verre dans les herbes hachées pour qu'elles y adhèrent. Le verre est mis au frais jusqu'à son utilisation ultérieure. Verser ensuite le gin avec les glaçons et verser lentement l'eau tonique.

Sept mers

• 4-5 cubes de glace
• 2 cl de gin
• 4 cl de Pisang Ambon
• 1 cc de crème de banane
• 20 cl d'eau tonique
• 1 cerise cocktail

Mettre des glaçons dans un verre à long drink. Ajouter le gin et les deux liqueurs. Le Pisang Ambon est une liqueur de banane verte, originaire d'Indonésie. La Crème de banane est également une liqueur de fruits crémeuse. Verser ensuite l'eau tonique. Mélanger le tout avec un stirrer (ou une longue cuillère). Servir avec une cerise à cocktail et une paille.

Champagne : plus qu'une simple navigation au champagne

Ce ne sont pas seulement des onomatopées qui associent le noble vin mousseux à la voile

La voile et le champagne ont de nombreux points communs. Ainsi, l'expression "naviguer au champagne" évoque chez les navigateurs des images d'eau bleue, de brise fraîche et d'effervescence le long de la ligne de flottaison pendant la navigation bruyante. Pour beaucoup d'entre eux, cela génère effectivement une sensation d'ivresse, un peu comme la consommation de champagne. Mais il n'est pas certain que ce terme soit vraiment dérivé de cette manière. On ne le trouve dans aucun dictionnaire, encyclopédie ou dictionnaire. Pourtant, il convient parfaitement et est souvent utilisé par ceux qui apprécient la beauté de la voile.

La célèbre marque de champagne Charles Heidsieck, l'une des plus anciennes au monde pour les vins mousseux, entretient elle aussi une relation particulièrement étroite avec la voile. De nombreux voiliers célèbres ont porté ce nom, comme le "Charles Heidsieck IV" en 1984. Le trimaran était alors le plus grand du monde - aussi long que large et un pionnier dans la tentative de voler sur l'eau avec des foils. Les essais ont toutefois échoué : le yacht était trop lourd pour voler et le coût du projet dépassait le budget. Entre-temps, des voiliers de fret alternatifs naviguent depuis quelques années pour Heidsieck sur les mers du monde, par exemple la goélette en aluminium de 24 mètres "Grain de Sail". Six fois par an, le navire traverse l'Atlantique et livre du champagne de qualité pour le marché américain.

Schiffsmumme : de Braunschweig au monde entier

Autrefois un succès d'exportation du début des temps modernes, le "Schiffsmumme" est aujourd'hui très apprécié des touristes

Il est peu probable que l'on trouve cette bière de haute fermentation de Brunswick dans la plupart des bars de bord. Mais grâce à sa longue tradition maritime, elle constitue un souvenir bizarre dans l'armoire et vaut toujours une anecdote. Ainsi, la Braunschweiger Mumme, brassée pour la première fois au 15e siècle, se conservait particulièrement longtemps en raison de sa forte teneur en alcool et en sucre et était donc particulièrement adaptée aux longs voyages. Pour augmenter encore la durée de conservation, la teneur en alcool a même été doublée, ce qui a donné naissance au "double Schiffsmumme". Même dans les régions tropicales, la bière restait consommable et contribuait à réduire le risque de scorbut.

La marque de fabrique encore utilisée aujourd'hui - un sceau ovale avec un trois-mâts blanc sur fond bleu - date de cette époque. Grâce à ses propriétés de conservation, la bière connut un grand succès pendant de nombreuses décennies et devint un succès d'exportation préindustriel de la ville. Elle était expédiée dans le monde entier via Celle, l'Aller et, plus tard, des ports comme Hambourg, Lübeck et Brême. Avec l'amélioration des techniques de conservation, la popularité de la bière forte de Brunswick n'a cependant cessé de diminuer. Aujourd'hui, il s'agit plutôt d'un extrait de malt sans alcool qui confère une note épicée aux aliments et aux boissons. On peut encore acheter la Mumme dans les offices de tourisme de la ville de Braunschweig ou à la brasserie Nettelbeck.

Whisky : la vie est longue

La maturité détermine la qualité d'un whisky - mais aussi le lieu de stockage

Le whisky est fabriqué à partir de céréales qui ont été préalablement fermentées avec de l'eau et de la levure. Le moût est distillé dans de grandes chaudières pour obtenir une eau-de-vie qui est ensuite stockée dans des fûts en bois. C'est surtout cette étape, le stockage, qui est d'une grande importance pour le goût. Il faut entre 3 et 25 ans pour que le spiritueux atteigne sa pleine maturité. Il n'est donc pas étonnant qu'au cours de cette période, ce soit surtout le type de bois ou l'utilisation antérieure des fûts qui joue un rôle. Ainsi, il est décisif de savoir s'ils ont été remplis auparavant de sherry, de rhum, de cognac ou de porto ou s'ils ont été fabriqués en chêne blanc américain ou en chêne européen.

Mais la situation géographique de l'entrepôt est au moins aussi importante. En effet, l'air environnant enrichit le distillat pendant le stockage. Beaucoup des meilleurs whiskies du monde proviennent d'Écosse ou d'Irlande. Là-bas, ils sont généralement distillés sur de petites îles ou près de la côte. C'est peut-être la raison pour laquelle chaque verre de whisky contient aussi un soupçon de navigation, de mer et d'espace - et qu'une bonne gorgée à bord peut apporter une chaleur particulière à la fin d'une froide journée de navigation.

Recette avec du whisky

Sazerac

• 1 morceau de sucre
• 3 centilitres de Peychaud's Bitters
• 3-4 pièces de glaçons
• 6 cl de whisky de seigle
• 1 giclée d'absinthe
• 1 pc de zeste de citron bio

Pré-réfrigérer deux verres. Mettre les morceaux de sucre dans un verre. Arroser de bitters. Ecraser légèrement le morceau de sucre. Ajouter les glaçons et le whisky et mélanger pendant environ 45 secondes. Mouiller l'intérieur du deuxième verre avec de l'absinthe. Filtrer le contenu du shaker dans le verre et décorer.